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Je rentre chez moi, les mains dans les poches de mon manteau noir. Les rayons de soleil chatoyants illuminent le quartier. La journée a été rude, les profs intransigeants et les élèves, toujours aussi immatures.

Je suis ennuyée par leurs remarques inutiles, leurs moqueries injustifiées, leur comportement puéril. Ils ne comprennent pas le sens de la vie. Ils ne prêtent aucune attention aux imperceptibles détails. Ils n'apprécient pas la beauté de la lune, des étoiles et de l'océan. Ils ne voient pas la valeur de cette foutue existence.

Ils rient. Bêtement. Ils insultent. Délibérément. Ils parlent. Aveuglément.

Misérable quotidien. Pitoyable humanité. Foutue société.

Je passe le pas de la porte de mon appartement.

A dix-neuf ans, j'ai tout quitté pour étudier ce qui me passionne. J'ai tout quitté pour étudier la psychologie. J'ai quitté ma mère, mon meilleur ami, la maison qui me faisait office de foyer. J'ai quitté ma ville, tout ce qui me rappelle les moments euphoriques de mon adolescence. Lorsque j'ai appris à réellement aimer la vie.

A dix-neuf ans, je suis devenue indépendante. J'habite seule, dans mon propre appartement. Sans colocataire. Je n'ai jamais été douée avec les gens. J'assure mes besoins, mes charges, ma vie.

Je me débrouille. Je survis, le temps de retourner chez moi. Plus rien ne compte ici, hormis mes études.

Je jette négligemment mon sac à même le sol. J'envoie valdinguer ma veste à l'autre bout de la pièce. En chaussettes, je me dirige vers la cuisine. Je n'ai rien avalé depuis la veille. Un monstre invisible hurle famine au fond de mon estomac.

Le quotidien se répète inlassablement. Il joue la même mélodie depuis mon arrivée. La routine prend ses marques. Et teinte de monotonie ma vie éphémère. 

Broken.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant