Broken.

5.

Les premiers rayons de soleil du mois de novembre filtrent à travers mes volets et baignent la pièce d'une teinte orangée.

Je décide d'entrouvrir les paupières.

Mes cahiers sont ouverts sur le bureau, mes vêtements éparpillés sur le sol, délaissés tels de vulgaires étoffes et mes livres romanesques, seul pilier au milieu de cette île de désespoir, s'empilent au chevet du grand lit.

Mon regard vide s'arrête sur chaque détail, s'attarde sur la corbeille pleine à craquer de bouts de papiers dont les croquis ne m'avaient pas satisfait, mon repas d'hier soir trône sur la table basse. Encore intacte, je n'y ai pas touché.

Le silence absolu des premières lueurs du matin n'est rompu que par les rares gazouillements des oiseaux audacieux. J'entend ma mère m'interpeller depuis l'étage inférieur.

Le monde se réveille. Mes problèmes aussi.