Broken.

38.

Trois jours. Trois jours que je n'ai pas eu de nouvelles de lui. Il n'est pas sorti de sa maison et ne s'est pas perché à son balcon comme à son habitude. Il n'a pas répondu à mes messages. Je suis inquiète. L'inquiétude se cramponne à mes pensées et gagne victorieusement mon esprit. 

J'enfile mes baskets, relève mes cheveux en queue de cheval et sors de chez moi. 

Je toque nerveusement à la porte. Une femme coquette vient m'ouvrir. Je lui demande à voir Léo. 

La silhouette décontractée de mon ami apparaît dans l'entrebâillement de la porte. Il passe une main embarrassée dans ses cheveux en bataille. 

Je cherche quoi dire. Il semble terriblement gêné. Alors, sans prévenir, je le prends dans mes bras et le serre dans une étreinte chaleureuse. Il paraît très surpris mais ne se dégage pas. Au contraire, il me serre encore plus fort contre son cœur. 

- Tu m'as manqué, je souffle. 

- Toi aussi, répond-il dans un murmure. 

Il m'invite à monter dans sa chambre. Je ne l'avais jamais vu, elle est magnifique. Un immense planisphère recouvre l'intégralité du mur, une énorme bibliothèque pleine à craquer de romans, d'encyclopédies et de bandes dessinées, s'impose dans un coin de la pièce. Son lit est défait. Léo rougit jusqu'aux racines mais je lui assure que ça ne me pose aucun problème. 

Nous sortons sur la terrasse et nous installons sur les deux chaises qui y trônent. 

Nous échangeons un regard lourd de sens.

Une discussion s'impose.