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Je sens des gens s'affairer autour de moi et une voix familière chuchoter mon prénom à plusieurs reprises. 

" Sky ? Sky ? Sky ?" 

Mes paupières sont lourdes mais je parviens finalement à les entrouvrir au prix d'un grand effort. Mes yeux papillonnent et ma vision se fait plus nette. 

Léo est assis à mon chevet et me tient la main nerveusement. Maman est penchée sur moi, l'air plus inquiet que jamais. 

Je constate que je ne suis pas chez moi. Mais dans une chambre d'hôpital aux murs plus vides que mon âme. J'aperçois une infirmière fouiller dans un tiroir à l'autre bout de la pièce. 

Léo sursaute lorsqu'il constate que je suis éveillée. Il serre ma main plus fort et demande, d'un ton où perle soulagement incontestable : 

- Sky ! Comment te sens-tu ? 

- Bien. Juste un peu fatiguée. 

- Ma chérie ! S'exclame ma mère à son tour, en me prenant chaleureusement dans ses bras. Tu m'as fait une de ces peurs ! 

Je ne me souviens de rien. Excepté du fait d'être tombée dans les pommes au beau milieu d'une vague déferlante de nostalgie. Je questionne ma mère du regard. Elle m'explique qu'elle m'a  immédiatement conduit à l'hôpital en me trouvant inconsciente. Notre voisin l'aurait suivi lorsqu'il avait appris ce qui s'était passé. Elle dit que j'ai subi de nombreux examens mais que le cardiologue, qui était présent lors de l'auscultation, n'a relevé qu'un rythme cardiaque effréné. Il en a déduis que j'ai fait une crise de panique. 

Tout concorde. Tout s'explique. J'acquiesce. 

- Madame, étant donné son diagnostic, votre fille n'a nul besoin d'être retenue ici plus longtemps, annonce l'infirmière. 

- Oh oui, oui, tout à fait... répond ma mère, encore sous l'emprise de la peur. 


Mon meilleur ami, jusque là étrangement silencieux, m'aide à me mettre debout sur mes deux jambes. Je vacille avant de m'appuyer sur son épaule pour retrouver mon équilibre. J'ai la tête qui tourne. 

Nous grimpons dans la voiture. Léo est très peu bavard, contrairement à son habitude. On le dépose chez lui, sans oublier de mille fois le remercier au préalable. Il esquisse un sourire et fait volte-face vers sa maison, sans me faire l'aumône  d'un regard. 

Son comportement est inhabituel. Louche. Très louche. 

Broken.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant