Nico Di Angelo :
L'obscurité. Tout autour de moi. Il s'agit bien du seul élément que je parviens à distinguer alors que j'ouvre péniblement mes yeux. Rapidement, ma vue s'habitue aux ombres, mon regard remontant doucement de sombres colonnes me guidant vers un ciel paré de milles éclats scintillants. Des arbres... je suis toujours dans la forêt du camp Sang-mêlé. Me dis-je intérieurement. J'essaie donc de me remémorer les précédents événements de la journée m'ayant conduit ici. Alors j'ai croisé Percy, je suis allé à l'infirmerie, je suis parti me promener dans la forêt visiblement. Puis j'ai senti un choc, oui j'ai été aveuglé par une série de flash et... Ma mémoire me rend brusquement mes souvenirs les plus récents, me provoquant une douleur lancinante à la tête, mes mains se plaçant immédiatement sur mes tempes. Tout me revient, la charge des cavaliers pégases, Hypérion et les autres Titans hors du Tartare, des yeux ambrés d'un profond et d'une beauté aussi inoubliable que déstabilisante... Une vision... Oui, une vision... Cela ne pouvait être qu'une vision, me répétais-je intérieurement. Et même si ces dernières sont rares, je sais que ce que j'ai vu n'est en rien un rêve. Le monde des songes, je le connais bien, trop bien même, mes horribles cauchemars à répétition que je traine depuis mon enfance en sont un excellent exemple. Et ce que j'ai vu était trop précis, trop détaillé, trop ... réel. Oui, j'ai eu une vision, me dis-je une dernière fois, j'en suis certain maintenant.
A peine, ai-je le temps d'en tirer cette conclusion, qu'une autre vient me frapper de plein fouet quand je réalise la situation dans laquelle je me trouve... La nuit est tombée, c'est certain. J'abandonne rapidement ma tentative de deviner l'heure, mais voyant à quel point le ciel est étoilé j'en déduis aisément qu'il doit être tard, très tard même...
Je me redresse péniblement sur mes jambes, étouffant un juron du fait d'une vive douleur me lançant au flanc droit. Y passant ma main, je la retire vivement en grimaçant, cette dernière couverte de mon sang...
-Merde. Sifflais-je entre mes dents.
Manquant de chuter, je me retiens de justesse, prenant appui sur le tronc d'un arbre à proximité. C'est à cet instant que ma mémoire juge très certainement utile de me donner une toute dernière information.
Will.
-PUTAIN DE MERDE ! m'écriais-je, probablement un peu trop fort d'ailleurs, mon cri résonnant dans la forêt sombre et silencieuse.
Alors là, si je n'étais pas déjà dans une situation compliquée, maintenant j'en suis sûr et certain, je suis foutu.
-Will va être ravi de me revoir... me dis-je à moi-même. Laissant un sourire tendu étirer mes lèvres.
Difficilement, je me sépare lentement de mon appui, dans l'espoir de rejoindre l'infirmerie. Très mauvaise idée, je me retrouve immédiatement sur le sol froid et familier. Je comprends assez facilement que je ne pourrais pas y arriver, du moins pas avec des moyens conventionnels...
-Juste un petit vol d'ombre... ça ne fait pas de mal. Me murmurais-je à moi-même comme pour essayer de me convaincre.
Brisant de nouveau le silence serein des alentours, je lâche un léger rire crispé rien qu'en me remémorant la menace de Solace. ''Ne t'avises pas d'être en retard ou encore pire d'utiliser ta magie des enfers ou je te botterai le cul c'est clair ?'' m'avait-il lancé. Sachant que je suis d'ores et déjà terriblement en retard et que je m'apprête à faire un vol d'ombre, je peux déjà considérer comme assuré le fait qu'il va s'occuper de mon postérieur. Ce qui ne serais pas non plus pour me déplaire à vrai dire...
Me mordant la lèvre à cette seule pensée, je fais le vide autour de moi. Les ombres s'amassent, cerclant mon corps de leur froideur familière. Mes iris noircis semblables aux profondeurs des Enfers, ma peau pâle comme la mort, je m'abandonne aux obscurités et volent avec les ombres.
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SUNFALL Tome 1 : La Chute de l'Olympe
FanficLes Dieux ont failli. La prétendue victoire finale sur la déesse mère n'était qu'un leurre. Gaia est de retour, plus puissante et dangereuse que jamais, dévorée par sa folie vengeresse. Nico di Angelo ne le sait que trop bien, seul il n'aura aucune...