Chapitre XVIII

145 31 14
                                    

Will Solace :

-Eh oh Will ! Tu m'écoutes ?! M'interpelle Clarisse La Rue, alors que mes mains continuent mécaniquement à bander son épaule, mon regard perdu sur un point fixe imaginaire.

-Désolé ! M'empressais-je de répondre, secouant la tête afin de reprendre mes esprits. J'étais ailleurs... tu disais ?

-Je vois ça... Réplique-t-elle d'un ton sarcastique. Ça fait au moins 5 minutes que tu m'ignores royalement Solace ! Enfin bref, JE te demandais quand j'allais pouvoir reprendre l'entrainement ?

-Tu plaisantes j'espère ? Lui répondis-je sèchement, relevant immédiatement mes yeux des bandages tout juste achevés. Tu as l'épaule en miettes Clarisse ! Tu en as pour au moins un mois, si ce n'est même deux... Alors l'entrainement au combat, tu peux oublier dès maintenant.

-Mais c'est pas possible ! S'exclame aussitôt la demi-déesse devant moi, se redressant furieusement sur la table d'auscultation. Tu es sûr qu'avec un peu d'ambroisie tu ne pourrais pas régler ça plus vite ?

-Je suis infirmier, La Rue. Soufflais-je exaspéré. Médecin à la rigueur, et à moins que mon père ne descende nous rendre une petite visite, je ne peux rien faire d'autre pour l'instant.

-Si je recroise ce Léo Valdez dans le siècle à venir, je te jure que je le taille en pièces ! S'écrie avec rage la fille d'Arès. Non mais sérieusement ! Qui se bat en duel avec un marteau ?!

-Soit gentille, renvoie le moi en un seul morceau, ça me facilitera la tâche. Et puis, Léo a son style bien à lui... si on peut dire. Continuais-je, un sourire amusé venant apparaitre sur mon visage, au simple fait d'imaginer Clarisse jurer comme jamais après que Léo ait fait ''accidentellement'' tombé son marteau sur l'épaule de son adversaire.

-Tout ce je peux te garantir c'est qu'une fois que j'aurai réglé mes comptes, ton petit prince des ténèbres aura du boulot ! Ajoute la demi-déesse, face à mon visage soudainement crispé, avant de quitter le centre de soins.

Me retrouvant à nouveau seul dans l'infirmerie déserte, je me précipite dans la salle de bain. Arrachant ma blouse, je m'asperge d'eau froide le torse et le visage, faisant retomber rageusement mon poing sur le bord du lavabo.

-Bon sang, mais où es-tu Nico ?!

Cela fait déjà trois jours qu'il est parti.

En plus il n'a pas trouvé meilleure idée qu'un vol d'ombre ! Non mais je le jure par l'Olympe, si je réussis à lui remettre la main dessus je l'attache au lit d'office !

Reste encore à savoir où il est. Cette question a littéralement le don de me rendre fou... Ma vie ne se résume plus qu'à des allez retours entre le centre de soins et le bungalow d'Hadès, guettant et espérant inlassablement son retour.

Pour être honnête, je ne sais même plus où j'en suis, où ON en est avec Nico...

Depuis la fin de la guerre contre Gaia, j'avais réussi à le convaincre de rester à la colonie sang-mêlé, enfin j'espérais dans un coin de mon cœur qu'il soit resté ... pour moi. Nico s'était un peu ouvert, venant même me rendre visite à l'infirmerie du camp. Bon d'accord, je reconnais avoir, peut-être, abusé une ou deux, ou quelques dizaines, de fois de mes ''ordres du médecin'', excuse parfaite pour garder Nico auprès de moi. Ainsi, au fil de ses séjours au centre, l'on s'était rapproché tous les deux, je n'étais d'ailleurs jamais en reste, multipliant les contacts physiques, et guettant dans ses réactions le moindre signe. Le jour où il s'était retrouvé dans ce... sous-vêtement, j'avais immédiatement été tiraillé entre la gêne et le désir, et à la vue de son visage enflammé, j'étais quasi certain que Nico se trouvait dans un état similaire... Et puis la dernière fois, alors qu'il avait déposé un baiser au coin de ma bouche, j'avais hésité à détourner mon visage au dernier instant afin de s'emparer de ses lèvres, mais je m'étais abstenu. Je tenais à ce que notre premier baiser se fasse à son initiative.

Et alors que je pensais être à deux doigts de gagner son cœur, il a fallu que tout tourne au fiasco. D'accord, je le reconnais, j'ai eu tord de parler à Chiron de l'accident de Nico cette nuit-là, mais je ne pensais vraiment pas mal faire, et puis Nico s'est braqué. Je n'avais pas compris pourquoi il s'était tant énervé sur le moment, mais maintenant je réalise mieux. Sa vie a tellement été difficile... Nico a connu des horreurs que jamais un adolescent, même demi-dieu, n'aurait dû subir. Donner sa confiance n'était clairement pas dans ses habitudes, et pourtant, il m'avait accordé ce privilège. Après l'incident avec Chiron, il s'est senti trahi, et je m'en veux terriblement pour ça.

-Je te retrouverais Nico...et je ne te décevrai plus jamais, je te le promets.

SUNFALL Tome 1 : La Chute de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant