Chapitre XXXV

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Nico Di Angelo :

- Je suis désolé pour ce que tu viens de voir. Déclare finalement Julio, nous ayant guidé sur un balcon à l'écart de la salle du conseil, offrant une splendide vue sur les falaises et l'océan bordant le refuge. Ce n'était vraiment pas glorieux de ma part...

- Pourquoi avoir peur d'Octavio ? Demandais-je aussitôt, ne pouvant m'empêcher d'exprimer à voix haute le fond de ma pensée. Il a pourtant l'air de quelqu'un de bien...

- Mais c'est quelqu'un de bien, je n'en doute pas !

- Pourtant si je puis me permettre, ça ne sautait pas aux yeux toute à l'heure... Répliquais-je, d'un ton un peu plus sarcastique que je ne l'aurais voulu.

- Je sais... Lâche alors Julio, arborant un visage et un sourire gênés. J'ai vraiment été ridicule, pas vrai ?

- « Ridicule » le mot est faible. Précisais-je alors, me retenant le plus possible d'afficher un sourire moqueur, préférant arborer une moue dubitative.

- Le fait est que depuis qu'il a manifesté son pouvoir, le camp l'a vite mis à part...

- Mais pourquoi donc ?! Un pouvoir ne fait pas de son détenteur un monstre ! M'exclamais-je, coupant aussitôt Julio.

- Je le sais bien ! Se défend le demi-dieu face à moi. Mais tu dois savoir que la pyrokinésie était quelque chose de tout à fait inconnue pour nous à cet époque, et les ouvrages et manuscrits transmis par Yesenia et entreposés dans notre bibliothèque ne nous délivraient presque aucune information à ce sujet... La réaction logique pour les demi-dieux a ainsi été la peur.

- Réaction totalement stupide et puérile... Résumais-je. « Bien que, pour être honnête... » Me dis-je intérieurement, « ... Je ne peux pas les blâmer. A la colonie Sang-mêlé, j'ai eu droit à un traitement similaire, un fils d'Hadès à la magie des Enfers n'attirant pas franchement les foules... ».

- J'ai bien essayé de leur faire comprendre que c'était ridicule... mais un jour il y a eu un incident... S'arrête alors Julio, laissant un silence pesant s'installer, tandis que je le fixe, l'invitant à poursuivre. Orion a un jour eu la mauvaise idée de « tester les limites » d'Octavio, pour réellement voir ce qu'il a dans le ventre... Poursuit le fils d'Hélios, ravalant sa salive avec difficulté. Il l'a poussé dans ses retranchements. Il l'a vraiment poussé à bout... et Octavio a craqué, il a perdu le contrôle...

- Que... que s'est-il passé ? Articulais-je avec peine, craignant le pire.

- Sa pyrokinésie a pris le dessus, et Octavio a manqué de réduire en cendres une villa toute entière, Orion avec.

- Ca n'aurait pas été une grande perte... Marmonnais-je, car bien que ne connaissant pas réellement le demi-dieu en question, j'estime en avoir déjà assez vu, et entendu, pour le classer dans la catégorie prix Nobel des pires ordures du monde divin.

- Surement... Seulement tout le refuge a assisté à la scène, et ça n'a pas aidé Octavio dans ses rapports avec les autres demi-dieux...

- Je l'imagine bien... Lâchais-je, visualisant bien la réaction des demi-dieux du camp Sang-mêlé, si je m'amusais à faire une petite démonstration incontrôlée de mes pouvoirs infernaux.

- Seulement, après j'ai échoué à être là pour lui. J'ai été incapable de convaincre les autres demi-dieux de ne pas lui tourner le dos, et j'ai même pas su trouver les mots pour le réconforter, ou ne serait-ce lui adresser la parole... Soupire Julio, semblant réellement attristé. Lui, au moins, il savait lui parler... il savait leur parler à tous... Termine le fils d'Hélios dans un murmure, presque inaudible, tandis que j'arque un sourcil d'incompréhension.

- Et pour Gaia ? Finis-je par demander, tentant de briser le silence légèrement gênant qui s'était installé, Julio semblant absorbé par le Soleil levant, colorant de mille feux l'océan.

- Comment ça pour Gaia ?

- Vous allez la combattre ? Reprenais-je d'une voix assurée.

- Je vois où tu veux en venir... Commence Julio, soupirant doucement. Mais ça ne dépend pas que de moi.

- Mais tu es leur commandant non ?

- Mais tu dois te rendre compte de ce que tu nous demandes ! S'emporte alors le fils d'Hélios, son agitation soudaine me prenant de court. Chacun des demi-dieux ici serait prêt à donner sa vie pour défendre notre monde et l'humanité, sois en assuré. Seulement, là tu voudrais qu'ils luttent pour rendre leur immortalité aux dieux de l'Olympe ! Le même Olympe qui nous a fait la guerre il y a à peine un an ! Le même Olympe qui a massacré tant des nôtres ! Tu sais... ça ne dépendrai que de moi... Continue Julio, ayant redescendu d'un ton. Je pense que je t'accompagnerai... mais sache que même si je suis commandant et que j'en donnais l'ordre, jamais les miens ne me suivraient dans cette quête...

- Alors j'irai quand même... Lâchais-je, sûr de moi.

- Mais ce serait de la folie pure d'y aller seul ! S'exclame Julio, ne semblant pas en croire ses oreilles.

- Je ne suis pas seul. Will m'accompagnera. Répliquais-je alors, la voix plus froide et distante que je ne l'aurais souhaité.

- Mais même avec ton fils d'Apollon ! S'emporte finalement Julio, après être demeuré silencieux de longues secondes. Tu as entendu ce que j'ai dit lors du conseil, plus aucun lieu n'est sûr à présent. Vous ne tiendrez pas deux jours en dehors des murs du refuge... Continue le fils d'Hélios, d'un ton sonnant véritablement inquiet. Et puis pour partir où ? Vous n'avez même pas le moindre indice sur l'emplacement de ce fameux Gardien !

- La Méditerranée, peut-être la Grèce... Murmurais-je alors simplement, levant les épaules de manière désinvolte.

- La Grèce... LA GRECE ?! Mais c'est de l'autre côté de l'Océan Atlantique ! Littéralement à l'autre bout du monde ! Sans escorte, vous n'y arriverez jamais ! Rétorque Julio, totalement ahuri et ne semblant guère apprécier mon plan.

- Sans escorte, non. Mais avec, si. Répliquais-je.

- Mais puisque je te dis que jamais les compagnies ne vous suivront !

- Je n'ai jamais dit avoir besoin de toutes les compagnies... Répondis-je, avec un aplomb couplé à un calme olympien. Notre seule chance de succès repose sur la vitesse et la discrétion, une poignée de demi-dieux suffirait amplement...

- YIAHHHHHHHHH ! Intervient soudainement une voix reconnaissable entre toutes, le cri hystérique d'un certain fils d'Héphaïstos se voyant accompagné d'un puissant rugissement.

- Par les dieux... qu'est-ce que tu as encore fait Léo... marmonnais-je, songeant sérieusement à me frapper le visage, tandis que Festus file dans les airs, laissant deviner sur son dos deux silhouettes pressées l'une contre l'autre.

- Très bien... Souffle Julio, alors que le dragon d'or n'est déjà guère plus qu'un minuscule point lumineux, survolant les flots par-delà la ligne d'horizon. Ta quête... j'en suis. Et ton escorte, tu l'auras.

SUNFALL Tome 1 : La Chute de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant