Chapitre 11- Charlie

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Je me réveille en sursaut, désorientée durant quelques secondes.

J'ai les yeux douloureux de mon manque de sommeil, et de ces nuits entrecoupées qui sont toujours plus longues à subir. Après cette super soirée improvisée par Alec, avec tous nos amis, et où je me suis amusée comme une folle, je suis restée dormir chez lui pour ne pas avoir à me coltiner Jenny et mon paternel une matinée de plus.

D'ailleurs, je sens son bras me compresser le crâne, et alors que je l'éjecte au-dessus de ma tête, je l'entends grommeler.

-Putain Charlie... râle-t-il, la voix enrouée.

Comme si c'était mon propre bras qui pesait sur sa tête ! Je rêve.

-T'as pas arrêté de bouger. Et de parler. Et de me réveiller, me reproche-t-il.

-Et toi de ronfler, de me pousser, et de voler toute la couette ! je me défends, indignée. Je te rappelle que c'est parce que ton canapé fait trois centimètres d'envergure que tu as le droit d'être ici. Poursuis-je en exagérant, légèrement.

Il émet un petit rictus, et je me redresse pour le regarder ouvrir les yeux. Ses pupilles grossissent pour ne laisser qu'un mince cercle d'un bleu gris de ses iris, avant de se rétracter, après s'être adaptés à la luminosité ambiante.

-Je te jure, tu dois être somnambule ou je ne sais quoi. T'as pas arrêté d'appeler, je ne sais qui, c'était incompréhensible à des moments.

On ne peut pas changer du jour au lendemain, pas d'une année à l'autre non plus, même en y travaillant dur, alors pour masquer ma gêne, je réplique d'un ton léger.

-J'appelais ton père pour qu'il vienne m'aider à remettre ma jupe.

Il ferme les yeux en haussant les sourcils, puis en passant sa main contre son visage comme pour en détendre les traits.

-Putain Charlie ! Rends-moi mes couilles... s'insurge-t-il en bougonnant comme un gosse, la voix enrouée par le sommeil.

J'éclate de rire, alors qu'il m'envoie son coussin en pleine face. Avec Alec, mon humeur matinale, habituellement irascible, s'envole pour laisser place à de la légèreté. Le weekend s'annonce agréable, et je me sens prête à vivre cette journée pleinement, même si pour l'instant mes seuls projets sont de prendre une bonne douche et de boire une bonne tasse de café.

Une fois propres et avec notre dose de caféine dans l'estomac, nous prévoyons un déjeuner, sur les coups de midi, avec Thomas et Alice, Rilee et Peter passant la journée entre tourtereaux, Amanda étant allée voir ses parents pour le weekend, et Emily batifolant certainement avec James.

Je suis excitée à l'idée de retrouver mes repères dans la ville, et  de partager un moment avec eux, bien que Rilee m'abandonne aujourd'hui je compte bien voir les choses évoluées maintenant que je suis de retour.

-Tu es prête ? demande Alec une troisième fois, comme si mes deux autres affirmations à quelques secondes d'intervalle n'étaient pas suffisamment claires pour les comprendre. Je m'empresse d'enfiler mon jean, alors que j'étais trop concentrée à cacher mes cernes et mettre un peu de lumière sur mon visage.

-Je t'ai dit oui, j'arrive !

Je l'entendrais souffler de l'autre bout de la planète si je m'y trouvais, mais il peut bien être exaspéré, quand je dis que j'arrive, c'est que j'arrive, non ?

Je sors de la chambre, toute guillerette, satisfaite du résultat ainsi que d'avoir réussi à l'emmerder un peu. Il déteste être en retard, parce que, tu ne comprends  pas Charlie ! Il y a des bouchons partout vers midi, et ce sera l'horreur pour se garer ! Tu ne saisis pas les enjeux, et blablabla...

Charlie : Je t'aimerai pour deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant