Chapitre 6

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- Garance !

A peine arrivée que je suis déjà alpaguée par Danaë. Cette dernière me prend dans ses bras avant de me tendre une bière qu'elle vient de décapsuler avec son briquet. Je la remercie en souriant et elle m'attrape le poignet pour m'emmener vers le reste du groupe. Je m'assois à côté d'elle et à la droite d'Antoine. Ce dernier trinque sa bière avec la mienne et se reconcentre sur la discussion qui anime le groupe. Je peine à comprendre de quoi parle les cavaliers qui sont réunis autour de moi, mais une fois que j'entends les mots : coupe des nations, internationaux et sélection je percute enfin.

La blonde à du voir mon visage perdu changer une fois que j'ai compris puisqu'elle éclate de rire en me regardant. Son rire attire l'attention des autres qui stoppent leurs conversations. Tous se tournent vers nous et nous jauge du regard. Mes yeux doivent lancer des éclairs à l'heure qu'il est tandis que je me renfrogne dans mon coin. Mon amie leur dit de laisser tomber et c'est ce qu'ils font.

Je sors mon téléphone pour répondre à Zoé qui vient de me m'envoyer un message pour savoir comment se passe mon début de soirée. Tout en lui répondant, je sens quelque chose peser sur moi. Lorsque je tourne la tête, je tombe nez à nez avec Antoine qui me sourit doucement.

- Tu peux rassurer ta pote, on ne va pas te bouffer.

J'allais répondre mais un main se pose sur mon épaule gauche et la tête de Danaë s'invite dans mon champs de vision.

- Nous peut-être pas, mais vu comment Gabi la bouffe du regard, je ne rien promettre, gloussait-elle.

Je sens mes joues rougir violemment, aussi violent que la monté de chaleur dans mon corps. Je n'ose même plus bouger. Dit-elle vrai ? C'est vrai qu'elle est pas mal éméchée pour un début de soirée donc il est possible que ce soit faux. En même temps je ne la connais pas, c'est peut-être son état naturel en soirée.

J'essaie de tourner la tête le moins possible pour vérifier si ce qu'elle avance et vrai. Effectivement, mon regard ambré croise le bleu de ses yeux. Il ne détourne pas le regard, moi non plus. Engagée dans un duel de regard, je ne compte pas perdre. Mon égo est bien trop grand pour que je le détourne. Il est dans le même cas que moi je pense. Malgré ma gêne je refuse de baisser les yeux même après deux minutes de jeu. Il est finalement obligé de déclarer forfait lorsque quelqu'un s'étale de tout son long devant lui. Son regard dévie une petite seconde avant de remonter vers moi : perdu garçon. Je lui lance un sourire victorieux avant de me lever pour aller chercher à boire.

Lorsque je me rassois, je vois que mon téléphone a disparu. Je tourne la tête dans tous les sens avant de me rendre compte qu'il est juste à côté de moi, dans les mains d'Antoine. Il est téléphone, du moins en facetime, avec quelqu'un. Je me précipite derrière lui pour passer ma tête par dessus son épaule. J'aperçois alors le visage de ma meilleure amie. Quel charo.

Je préfère les laisser et rejoints Danaë. Malheureusement pour moi, quand j'arrive, elle est en train de vomir. Je lui attrape les cheveux et regard ma montre au passage : il est vingt-trois heures. Le reste de la soirée promet, du moins je pense qu'elle va surtout aller dormir. Une fille nous rejoint et prend le relais en m'assurant qu'elle va se charger de ramener Danaë pour la coucher. Je les laisse alors.

- Garance, m'interpelle une voix.

Je me retourne et vois l'aîné des deux cousins venir vers moi, téléphone à la main. Ce dernier est évidement déverrouillé et sur mon écran principale. Merde.

- Oui ?

- Comment tu connais Duchesse ?

Je me tends automatiquement à l'évocation du nom de mon ancienne jument. J'avais oublié que mon fond d'écran principale était une photo d'elle et moi en concours.

- Enfin, surtout, comment ça se fait que tu l'ais montée ?

Je regarde mes pieds. Je serre les poings pour contrôler la monté d'émotion. Je vais finir par exploser si cela continue. Pourquoi je dois forcément renouer avec mon passé ?

- C'était ma jument.

Son visage se décompose.

- C'est toi qui l'a achetée ?

Je hoche la tête et relève encore un peu plus la tête vers lui.

- Merde, chuchote-t-il, et pourquoi était ? Tu l'as déjà vendue ?

- Elle est morte.

Il tente de s'approcher de moi. Il a dû voir à mon visage et entendre à ma voix qui se brise que ce n'était pas un sujet facile pour moi. Je recule en même temps. J'ai l'impression de le faire un peu trop souvent en ce moment.

- Putain, ils vont câbler, surtout Gabi.

- On peut éviter de lui en parler, je marque une pause, ou même d'en parler tout court ?

Antoine lâche un rire, surement nerveux. Je ne souhaite pas forcement savoir quel était le lien entre le chatain et mon ancienne jument. Lui en parler m'obligerait à savoir et me replongerait un peu plus dans ce que je veux oublier, enfin ce que je tente d'oublier.

- Pour l'instant on ne lui en parle pas, il marque un pause, parce que je veux que ça vienne de toi. Mais du coup, on a dû se croiser à l'époque. Même avec le peu de temps que tu es restée.

- J'en doute, je ne me souviens plus exactement, mais je me souviens qu'à l'époque j'ai surtout monté en même temps qu'Eliot et que, commençais-je avant de me stopper brusquement.

- Avec Eliot sérieux ? Il est là ce weeek-end !

Mon corps se fige instantanément. Lui semble se réjouir de me l'apprendre, mais c'est tout l'inverse. Je veux partir en courant maintenant que je le sais.

- Vous n'étiez pas souvent là toi et ton cousin non ?

- Effectivement, on était en sport étude avec nos poneys.

- Voilà pourquoi on ne s'est jamais croisé alors. Parce qu'après ce n'était pas rare que je vienne prendre des photos chez vous.

On continue de discuter pendant un bon quart d'heure avant qu'une silhouette n'apparaisse devant nous. Je lève les yeux et rencontre ceux de notre invité. Gabriel nous regarde un à un. Son regard est neutre, aucune émotion n'en ressort.

- Oui Gabi ?

Il claque sa langue contre son palet et fronce les sourcils. J'imagine qu'il n'aime pas ce surnom pour réagir comme ça.

- Eliot a débarquer complètement défoncé, il n'y a que toi qui sait le gérer quand il est comme ça.

Il a bien insisté sur le ça, et je comprends à la vue du visage tendu du brun à mes côtés que cet état n'est pas beau à voir. Il se lève, tente de me sourire avant de lancer un regard entendu à son cousin. Je n'ose plus bouger, plus respirer. Gabriel semble le voir puisqu'il s'accroupit devant moi. Enfin c'est ce que je pensais avant qu'il n'ouvre la bouche.

- Je ne sais pas ce que tu nous caches, mais ce qui est sûr, c'est que ça nous concerne.

grncelagarde

grncelagarde   J'en connais une qui m'aime déjà 😂🥺 @angelicalabresse

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