Chapitre 11

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- Je ne l'aurais pas mis dans cette position, suggère le châtain à mes côtés.

Je souffle, excédée par son comportement depuis tout à l'heure.

- Dis-moi Gabriel, qui est le professionnel entre nous deux, toi ou moi ?

- Toi, répond-il avec un grand sourire.

- Alors laisse moi faire mon travail, soufflais-je.

Je tente de me concentrer de nouveau pour enfin prendre ces foutus clichés et passer au cheval suivant, mais le garçon à mes côtés ne semble pas du même avis puisqu'il renchérit sur ce que je viens de dire.

- Je suis son cavalier, j'ai-

- Non, tu as juste le droit de te taire et de regarder.

Il souffle et se renfrogne sur la chaise qui est à côté de moi. Je ne retiens pas un sourire amusé face à son air boudeur. Cela lui donne un petit air enfantin que je n'aurais jamais soupçonné. Je lui lance de temps en temps quelque regard quand je le vois bouger du coin de l'ooeil sur la chaise. Je finis une bonne de dizaine de minutes plus tard et il récupère le cheval pour aller le seller et le détendre. Le temps que je face le dernier cheval il sera prêt pour les photos montées. Cela va nous laisser plus de temps cet après-midi.

J'ai emprunté un pantalon à Angelica ce matin donc les deux adultes sont au courant que j'ai finalement accepté leur proposition, maintenant, j'aimerais bien savoir qui je vais monter. J'imagine que je saurai cela après le déjeuner.

- Tu n'as jamais pensé à reprendre un cheval ?

Je m'affaisse légèrement à l'entente de cette question. Il est à côté de moi pendant que je prends sa mère en photo sur un cheval.

- Pas pour l'instant, en soit, je ne suis pas bloquer par sa mort tu vois. Elle me manque énormément tous les jours, mais je sais que si j'avais continuer de monter, j'aurais pu faire plus facilement mon deuil. Maintenant, je suis seule, à mon compte, et en plus les épreuves sur lesquelles je tournais avant, je dois les prendre en photo.

- Et un petit jeune en location ou confiage ?

Je me tourne totalement vers lui, les sourcils froncés.

- Je ne suis pas sur de comprendre.

- Tu ne couvres pas les épreuves jeunes, et il te faut grand max des épreuves amateurs au début.

- Je vois très bien ce que tu essaies de faire Gabriel, laisse tomber.

Il secoue la tête et se tourne d'un quart de tours pour de nouveau regarder sa mère. Elle s'est mise à sauter pour détendre à l'obstacle.

- Tout à l'heure tu prendras Classic pour un trotting avec moi et puis après tu auras Hello Boy à sortir sur le plat.

Je hoche la tête sans pour autant baisser mon appareil photo. Je reste focalisée sur la cavalière et le jeune gris. Si j'ai bien compris il s'agit d'un sept ans un peu tardif. Quand je vois le travail qu'il a pour un cheval débourré depuis moins d'un an, on a du mal à croire qu'il est tardif.

Une bonne heure plus tard, nous voilà à cheval dans la forêt proche des écuries. Un silence plane entre nous, mais il n'a rien de pesant au contraire : il est plutôt apaisant. pour l'instant nous sommes au pas mais je vois bien que le châtain remonte sur ses rênes avant de se retourner pour m'annoncer que nous partons au trot. Classic semble vraiment heureuse de sortir. Je la sens bien monter son dos et monter les pieds. Je pense que je vais devoir me méfier si nous venons à galoper.

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