Chapitre 38

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Nous voilà désormais dans l'avion. Mon sac avec mon matériel de photographie est à mes pieds avec celui pour mon petit bazar que j'emmène. Gabriel est à côté de moi et son cousin complète la rangé. Ma tête repose sur l'épaule du châtain et sa main, posée sur ma cuisse, dessine des cercles avec le pouce. Je ne saurais dire si nous sommes vraiment ensemble, enfin oui on peut puisqu'on se montre comme tel, mais nous n'avons pas vraiment posé de mot sur notre relation. Mais ne posons pas de questions, c'est mieux comme ça.

Arrivée sur le site, je récupère rapidement mes différentes accréditations : celle de photographe ainsi que celle de staff pour pouvoir accéder aux box et donc aider l'équipe. Avant de partir je prends les horaires des épreuves et je me presse de rejoindre les Calabresse.

Mon copain m'accueille en ouvrant ses bras. Je m'y réfugie et il referme ses bras autour de moi. Je vois Angelica nous regarder en souriant. Il a décider de se montrer même devant les parents finalement.

Lubin était déjà sur place puisqu'il avait emmené le cheval de son fils sur le lieu du concours : Olio d'Hostoir. C'est aussi un de leur premier vrai bon cheval. Ils sont en jeunes cavaliers pour l'instant mais ensemble ils pourront largement aller faire les cinq étoiles. Olio a donc déjà vu les pistes et est prêt pour la warn up de cet après-midi.

Nous allons le faire marcher à pied ensemble et il salue le reste de l'équipe. Je connais la plupart présent dans cette équipe et je suis encore plus soulagée de voir que Danaë n'est bel et bien pas présente ici. Nous n'avons rien annoncé sur les réseaux donc à part Antoine, personne n'est au courant. Et je vais attendre pour mettre quelque chose. Même si je suis soulagée d'avoir enfin réussi à passer cette étape avec lui, il ne faut pas trop se précipiter; je commence à bien le connaître là dessus.

Je l'aide à installer ses affaires et pendant qu'il se prépare et prépare son cheval je me rends sur le bord de la carrière et commence à prendre quelques photos. La luminosité n'est pas très agréable et même avec les meilleures réglages possibles je vais devoir pas mal retoucher pour avoir un résultat qui me plaît. Je prends quelques photos pour mon magazine mais aussi quelques photos plus artistiques pour moi et surtout pour mon compte photo.

Gabriel et le reste de l'équipe de France ne tardent par à entrée sur la piste et c'est partie pour un petit entraînement avec la première épreuve de demain. Les plus jeunes commenceront dans deux jours et ont donc eu un créneaux plus tôt dans la journée.

Je les observe détendre, sauter et échanger avec le staffs et les entraîneurs sur les derniers réglages. Gabriel et Olio sont plus que concentrés et le cheval saute vraiment bien. Ils ne se connaissent pas depuis aussi longtemps que les autres, mais il a les même capacités que ses parents pour cerner et apprivoiser les chevaux; on dirait que cela fait plusieurs années qu'ils se côtoient.

- Vous devriez être plus discret devant les parents si vous voulez le garder pour vous.

Je sursaute et lance une oeillade à l'intru sur ma gauche : Antoine. Je souris doucement mais ne répond rien. Ce n'est pas les parents qui m'inquiètent dans notre relation.

- Mais vous est mignons ensemble ça fout le seum j'avoue.

- Si tu passais la seconde avec Zoé tu n'aurais pas de problème, le piquais-je.

- Ne change pas de sujet, il souffle, tu t'en fous toi pas vrai ?

- Ce c'est pas de l'assumer devant les parents qui me fait peur, c'est devant une autre personne qu'il risque de se dégonfler.

- Danaë.

Je hoche la tête.

- Il évite le sujet. Je vois bien qu'il lui parle toujours. Qu'est-ce que ça va être quand elle sera là ? Comme au début ?

Antoine hausse les épaules tout en fixant silencieusement la carrière. Il réfléchit et je ne sais pas si c'est bon signe.

- Tu verras par toi même. Je n'ai pas de réponses.

Il est définitivement inutile. Vraiment inutile.

- Mais ne gâche pas tout pour autant.

- Ne t'en fais pas pour moi, je fixe le cavalier en question, je ne ferai rien qui puisse compromettre notre couple. J'ai trop galéré pour nous.

Je ne suis pas sereine, mais j'imagine que c'est normal qu'il y ait un minimum de doutes entre nous, surtout au début et avec notre passif. Mais j'aimerais arrêter de pensée, arrêter de devoir réfléchir à toutes les éventualités.

- Tu avais vu qu'il y avait Eliot ?

Je hoche la tête et pose mon regard sur  mon ex. Je n'aurais jamais penser le voir ici mais ses derniers résultats sont plus que convainquant et il a clairement sa place ici. J'espère simplement que les deux coqs ne feront rien qui ne puisse compromettre leur place ici.

Mon copain se dirige vers la porte, signe qu'il a terminer sa séance. Je me presse de le rejoindre. Son visage est fermé. Pourtant sa séance s'est bien passée, je n'ai pas vu Lubin hausser la voix, ni de mauvais sauts, ni de gros erreurs de sa part.

Il descend de cheval et est vraiment brusque dans ses gestes. Je le regard pester dans sa barbe pendant qu'il s'occupe de son cheval. Je fronce les sourcils quand il me lance un regard noir.

- Qu'est-ce que tu as ?

- J'avais oublié que l'autre fils de chienne serait là.

Je souffle et lui suggère de faire abstraction de tout ça. Mauvaise idée : il commence à vriller encore un peu plus.

- Ecoute tu vas te calmer parce que rien ne m'oblige à rester avec toi. Donc tu te calmes ou tu vas rentrer en France célibataire.

Instantanément, il se calme. Si j'avais su que ce serait si simple je l'aurais dit plus tôt. Il finit les soins de son cheval pendant que je reste dans mon coin à trier mes photos. Lorsqu'il a fini, il s'accroupit devant moi, pose une main sur mon genou droit et de l'autre, remonte mon menton pour que je le regarde.

- Je suis désolé. Sois pas fâchée.

Je souris face à sa mine toute tristounette. J'attrape ses joues pour le ramner plus proche de moi et l'embrasser. Il sourit contre mes lèvres avant d'approfondir le baiser.

- Et bah il était temps.

Oh merde, Lubin et Angelica, accompagnés du reste du groupe France. Nous qui voulions rester un minimum discret pendant ce rassemblement, c'est mort.

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