Chapitre 22

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          Je laisse le châtain comme un con sur place et fonce vers le campement. J'arrive comme une furie et chope Andréa par le bras pour le traîner à l'écart du groupe. Il a beau l'âge d'être mon père, je suis incapable de lui donner du respect à cet instant. Je finis par le lâcher et le fusille du regard.

- Pourquoi tu as fait ça, explosais-je.

- De quoi ?

          Je me retiens de partir en vrille tellement la rage circule dans mes veines. Je serai capable de lui en mettre une. Je sais pertinemment que je suis au bord d'une crise de nerf mélangée à une crise d'angoisse. Si ça éclate je ne sais pas dans quel état je vais finir. Je sens déjà mes jambes trembler, tout comme mes mains. Mon estomac se tord, tout comme ma gorge.

- Je pensais qu'il était au courant, se défend-il.

- Partiellement. Et puis même ! De quel droit tu balances ma vie comme ça Andréa ? Tu ne t'es pas dit que je préférais le faire moi même quand je serai prête.

- Il a le droit de savoir dans quoi il s'engage.

- Je sais ce que tu cherches à faire Andréa, je le regarde droit dans les yeux, N'essaie même pas de faire un transfert ou je ne sais quoi sur moi. Je ne suis pas, nous ne sommes pas Marine. C'est compris ? Alors maintenant tu me lâche la grappe et tu me laisses vivre.

- Je sais très bien que tu ne l'es pas. Toi tu préfère faire tout le monde avec toi, ou même tout le monde sauf toi.

          La claque est partie toute seule. Je sens les larmes dévaler mes joues tandis que je le regarde avec rage. Je préfère m'éloigner de lui avant de totalement exploser. Je peine à marcher droit. Je ne vois pas grand chose et le manque d'oxygène lié à l'hyperventilation n'aide pas.

          Une silhouette se dessine devant moi. Elle semble s'approcher rapidement en m'appelant mais je n'arrive pas à réponde. Je manque de trébucher. Deux bras me retiennent et m'aident à tenir debout. Je me retrouve dos contre le torse de cette personne. Je reconnais le parfait du châtain et je me détends un peu de savoir qui est contre moi.

- Respire, je t'en supplie reste avec moi. Cales-toi sur ma respiration.

          Il me caresse les cheveux et je tente de suivre ses conseils. Les minutes passent et je retrouve peu à peu une vue claire, puis une respiration à peu près normal. Je grelotte à cause du froid et me blottis dans les bras de Gabriel.

- Tu m'as fait peur, chuchote-t-il.

- Désolée, réussis-je à articuler.

- J'ai cru que toi aussi j'allais te perdre.

          Je ressers ma prise sur son sweat et renifle doucement. Je n'ai plus de force.

          La fin de soirée s'est dérouler dans la même continuité. Nous sommes restés tous les deux jusqu'à ce que ma meilleure vienne me chercher pour rentrer. Il m'a aidée à marcher jusqu'à la voiture et m'a embrasser la tempe avant de m'aider à m'assoir.

- Tu vas t'en sortir là-bas, s'assure-t-il auprès de Zoé.

- T'en fait pas, j'ai pris l'habitude à force.

          Je me suis vite couchée par la suite, exténuée par cette journée et surtout cette soirée. Le lendemain, quand je me suis réveillée, les évènements de la veille étaient un peu flou dans mon esprit mais il me reste les grandes lignes. Je rougis en repensant à la proximité entre Gabriel et moi et souris doucement quand je me remémore ses paroles et ses gestes. Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait une crise aussi forte. Qu'est-ce qu'il me serait arrivée si j'avais été seule ? S'il n'avait pas été là pour veiller sur moi ?

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