Je me réveille seule ce matin, dans un lit que je connais pas et surtout avec l'odeur de Gabriel qui est omniprésente dans toute la pièce. Les évènements de la veille me reviennent peu à peu en tête. Ok donc non nous n'avons pas couché ensemble suite à ces pseudo-retrouvailles; juste dormi, et là, au petit matin, il a disparu. Est-ce vraiment étonnant ? Non clairement pas.
Je me lève et m'habille avec mes affaires de la veille. Heureusement pour moi, j'ai des vêtements de rechange dans ma voiture. Je passe à côté de la petite table qui est proche de la cuisine, de l'autre côté de l'allée : un mot est posé dessus.
- J'ai dû aller monter tôt, lisais-je à haute voix, pardonne-moi de te laisser seule de si bon matin. Je ne sais pas si on aura le temps de se croiser dans la journée mais j'espère qu'on se verra ce soir. Gab.
Je regarde aussitôt l'heure sur mon téléphone et constate avec horreur que je suis presque en retard. Je traverse le site en courant pour me changer rapidement dans ma voiture et attraper mon appareil photo. Je croise Emilie sur la route qui mène à la carrière que je couvre. Elle me lance un grand sourire mais je n'ai pas le temps de m'arrêter.
J'arrive pile poil pour le premier partant et tente de me calmer pour me concentrer sur mes clichés. J'en profite pour faire du repérage sur les chevaux, on ne sait jamais ça peut toujours servir. Les cavaliers s'enchaîne et je commence à voir le bout de l'épreuve, même si j'adore mon métier, certaines épreuves sont vraiment longues à prendre.
- Tiens comme on se retrouve.
J'étais entrain de prendre le numéro du dossard actuellement en piste lorsque cette voix est apparue dans mon dos. Et ce n'est pas n'importe laquelle.
- Comment ça va ?
- Ecoute là je suis désolée mais je bosse donc j'essaie de ne pas trop penser.
- Alors je ne vais pas te déconcentrer, ce serait idiot que tu n'arrives pas à me prendre en photos ensuite.
- Bah bien sûr.
Il me sourit avant de prendre le galop. Je prépare mon appareil sur le second obstacle et suis ensuite Fabio sur l'abord de ce dernier. Son cheval est plutôt intéressant, je ne savais même pas qu'il avait des jeunes comme ça à monter. Pour moi c'était surtout ses deux chevaux pour les grosses.
Il était le dernier partant de l'épreuve, ce qui signifie que c'est désormais l'heure pour moi de manger. J'avais hâte de pouvoir aller à la buvette puisqu'avec mon retard de ce matin je n'ai même pas pu prendre de petit déjeuner.
Je m'installe sur un tabouret en face d'une table haute après avoir déposer ma carte SD à celle qui gère le stand. Je regarde l'épreuve qui se déroule sur la piste principale pendant que je mange et traîne en même temps sur mon téléphone.
- Alors tu donnes plus trop de nouvelles toi. Et pas qu'à moi si j'ai bien compris.
Je relève la tête et Fabio me regarde en souriant, barquette de frites en main.
- J'ai préféré m'éloigner et prendre du recule avec tout le monde.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Rien de spécial.
- Je sais que tu me mens mais je vais faire comme si je te croyais.
- Tu fais bien.
Je termine de manger sans lui adresser un mot et rejoints rapidement Emilie pour faire un point avant que la première épreuve de l'après-midi ne commence sur ma piste. J'évite clairement les sous-entendus qu'elle m'envoie et me concentre uniquement sur le travail. Je ne veux pas en parler, ou alors ce sera avec le principale concerné.
En parlant de lui, je ne l'ai pas croisé depuis hier soir. Il a du être à cheval toute la journée, mais une chose est sûr, s'il passe ses journées à cheval je risque de le voir cet après-midi à cheval sur les jeunes. Qu'est-ce que je déteste ce genre de situation où je cogite toute la journée.
Et mes attentes étaient belles et biens fondés puisque je l'ai croisé trois fois à cheval en une après-midi et sur ces trois fois, j'ai toujours soigneusement évité de croiser son regard. Enfin ça c'est avant de le croiser à chaque fois à travers l'objectif, à la fin de son tours.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai soudainement peur de ce qui est en train de se passer entre nous. Je ne sais pas si je suis prête à laisser une quelconque ouverture à une relation. Pourquoi est-ce que les choses ne sont pas plus simple ?
Fin de journée pour moi, je rentre rapidement à l'hôtel pour prendre une douche et me changer avant de retourner sur le site pour la soirée. Je m'installe à la même table qu'Emilie et prie pour que cette soirée-là se passe bien.
- Alors la pro tu n'es pas avec t'es autres amis.
- Question suivante Emilie. Je ne veux pas en parler.
- Dommage, elle arbore une moue triste avant d'avaler une gorgée de son verre, en tout cas le fils Bourderois-Calabresse te fixe fort.
Je me tends soudainement et finis mon verre cul-sec. Elle rit et me commande un autre verre en ajoutant un C'est ma tournée. Je la remercie et change rapidement de sujet. Après deux bonnes heures et quelques verres, je suis bien alcoolisée et surtout bien joyeuse. C'est le pire moment que j'ai choisi pour me lever et aller danser. Bien évidemment je ne marche pas forcément très droit et j'ai du mal à danser et tenir debout.
Soudainement deux mains se posent sur mes hanches. Je me tends instinctivement.
- Calme brunette, ce n'est que moi.
Gabriel. Cela ne m'aide en rien à me détendre. Je pense même que j'ai déssoulé à l'instant même.
- Que veux-tu Gabriel ?
- Je pense qu'on doit parler non ?
Je hoche la tête, toujours dos à lui. Il encercle doucement sa main autours de mon poignet et me tire hors de la piste de danse, et même en dehors de la salle de fête. On s'éloigne un peu de l'agitation jusqu'à ce que la musique soit lointaine et qu'on n'entende seulement les basses.
- Donc que voulais-tu me dire ?
- Par rapport aux derniers évènements je-
- Non. Ne je suis désolée, je ne peux pas te faire espérer.
- Attend quoi ? C'est toi qui voulait quelque chose, qui m'embrasse avant de partir comme une voleuse au Saut Hermès, qui me laisse espérer avec toi hier et tu me sors que tu ne veux rien de plus ?
- Je suis désolée Gab, mais c'est au dessus de mes forces. Je regrette tellement tout ce qui a pu se passer tu ne peux pas savoir. Pardonne-moi.
- N'ose même plus rentrer en contact avec nous Garance, oublie nous que ce soit ma famille ou mes amis. Tu sais comme tu l'as si bien fait ces derniers mois, pique-t-il.
- Gab-
- Non ferme-là. Dégage de nos vies, tu me dégoutes Garance.
grncelagarde
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