- Non Zoé pour la énième fois, tu ne peux pas en pécho un dans ma chambre !
- Mais ils sont canons tes potes !
Je souffle et m'assois sur la canapé de mon petit salon. Je ne sais pas combien ils vont être mais si c'est comme à la dernière soirée où j'étais avec eux, je ne suis pas sûre que tout le monde passe. Zoé a fait leur connaissance aujourd'hui et, même si c'était déjà le cas, s'est invitée pour le mini-apéro de ce soir.
Alors qu'elle allait de nouveau répliquer, la sonnette retentie dans l'habitacle et je me presse d'aller ouvrir quand j'entends le bruit qu'ils font derrière la porte. J'ouvre la porte et me décale pour les laisser passer. Ils me saluent tous un à un et je ne fais pas vraiment attention à qui rentre. Je les connait tous plus ou moins de loin. J'allais fermer la porte quand deux voix se font entendre. Je la rouvre et tombe presque nez à nez avec Gabriel. Il me sourit et entre lorsque j'ouvre encore un peu plus la porte. Une deuxième silhouette se présente face à moi. Je remonte mes yeux pour voir qui est cette personne. Eliot. Je souffle et le laisse passer.
- J'adore la déco, s'exclame Danaë déjà assise sur un des fauteuils.
Je lui souris et m'assois avec eux. Je vois qu'ils ont prévu bien plus qu'un simple apéro ou alors il va être très arrosé. Je croise le regard de la fille de la dernière fois qui avait récupéré Danaë, il me semble que c'est Pauline. Je balaie le groupe du regard, il n'y a que ceux que je connais vraiment et ça c'est agréable. Je sais très bien qu'il y a en à du groupe qui sont restés au camp et finalement, ils ne sont pas tant que ça.
- Alors c'est là où vous montez, engageait Antoine.
Je me contente d'hocher la tête et Zoé continue de discuter. Je me perds un peu dans mes pensées, c'est l'histoire d'une ou deux minutes, mais ça me suffit à ne pas comprendre la situation lorsqu'on m'interpelle.
- On te demande quelles épreuves tu as faites, chuchote Zoé qui est à ma gauche.
J'avale difficileement ma salive et tente d'éviter le regard des personnes présentes.
- Je, je cherche mes mots, j'ai fait jusqu'à cent-trente-cinq avec mon ancienne jument.
Antoine sourit doucement tandis que Danaë s'exclame toute contente de l'apprendre. Elle part dans un débat avec quelqu'un d'autre et je souffle un peu. J'avale une gorgée de ma bière et et même moment croise le regard de Gabriel. Le mien s'accroche au sien et je peine à déchiffrer quelque chose; même une quelconque émotion.
La soirée bat son plein et l'ambiance est vraiment bien. Personne n'est torché et tout le monde rit ensemble. Même si la plupart se connaissent, je suis contente de voir ma meilleure amie s'intégrer comme ça. Elle a toujours été plus sociable que moi, mais ce n'est jamais simple avec un aussi grand groupe.
Je vais me servir un verre et lorsque je reviens ils sont tous en cercle et me regarde.
- On va se poser des questions pour apprendre à se connaître un peu plus, s'exclame Danaë avec un grand sourire.
Vu son regard j'ai du mal à croire que toutes les questions vont être anodines, mais au contraire, je trouve cela beaucoup plus intéressant et palpitant. Les questions s'enchaînent et je ris pas mal face aux réponses et aux anecdotes qui en résultent parfois.
- Garance, crie Danaë, ta dernière relation en un mot ?
Je retiens une grimace et évite le regard d'Eliot qui est posé sur moi. On peut dire que c'est mon dernier ex puisque après je n'ai jamais réellement réussi à me remettre avec quelqu'un.
- Compliquée, souriais-je difficilement.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre que j'enchaine avec une autre question. Mon regard se pose sur la personne face à moi : Gabriel.
- Un cheval qui a marqué ta vie ?
Je n'ai pas besoin de prononcer son nom pour qu'il sache que je m'adresse à lui. J'arbore une léger sourire mais ce dernier s'affaisse à l'entente de sa réponse : Duchesse. C'est à son tours de sourire et peu de personne semble remarquer ce qu'il se passe. Ceux qui connaissent l'histoire des deux côtés semblent s'arrêter de respirer. Le châtain enchaîne avec une autre question pour son cousin et je respire un peu plus. Le jeu continue encore longtemps et je m'absente un instant pour aller chercher un pull.
Je rentre dans ma chambre et cherche un sweat confortable dans mon armoire. J'enlève mon col roulé pour enfilé une brassière avant de revêtir mon sweat. J'entends la porte s'ouvrir et pensant que c'est ma meilleure amie je lui propose un sweat aussi.
- Je suis pas sûr que ça m'aille.
La voix est bien plus grave que ce à quoi je m'attendais. En me redressant, je me cogne la tête dans l'étagère au dessus. Je jure en me frottant la tête et me retourne, la main toujours sur la tête. Il se tient devant mon mur de photos.
- Je ne pensais pas que tu aurais eu le temps d'aller aussi haut avec elle.
- Je tournais sur amateur 1 et cent-vingt avant de l'acheter, j'avais déjà fait plusieurs Elite donc on a vite évolué ensemble.
Il hoche la tête et se tourne vers moi. Je suis appuyée contre la commode face au mur. Il se retrouve donc face à moi, un sourire joueur aux lèvres.
- J'ai appris que tu venais la semaine prochaine chez moi.
- Chez toi est un bien grand mot, soulignais-je.
Il sourit vraiment cette fois-ci, amusé par ma réponse j'imagine.
- On va bien s'amuser alors, annonçait-il en s'approchant encore un peu.
Il n'est qu'à quelques centimètres de moi, me surplombant d'une tête. Je remonte mon regard pour garder un contacte visuel avec lui. Cette soudaine proximité me rend nerveuse. Je peine à garder mon regard vers lui. J'ai envi de regarder nos pieds qui, une nouvelle fois, sont plus intéressant que le reste. Mais cette fois-ci, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée puisque cela me rappellerait encore plus la proximité qu'il y a en ce moment.
- Entre Duchesse et le fait que tu sois l'ex d'Eliot, il y a d'autre chose que tu nous caches ?
Je me tends et sens les battements de mon cœur s'accélérer violemment.
- Avant que tu ne le demandes, Eliot est mon pote, ça fait longtemps que je le sais, j'ai simplement refait le lien avec toi à la dernière soirée. Et puis, tu l'as confirmé tout à l'heure.
Idiot. Je ne baisse définitivement pas le regard, mais il a gagné, encore une fois. Alors que je pensais qu'il allait s'éloigner, il a baissé la tête pour la mettre au niveau de mon oreille. Je me suis automatiquement tendue de nouveau et un frisson m'a parcourue lorsque j'ai senti son souffle dans mon cou.
- Alors, qu'est-ce que tu nous caches d'autres, chuchotait-il.
Je ne réponds rien, je suis comme pétrifiée. Et le pire dans ton ça, c'est que je ne saurais dire si j'apprécie ou non ce manque de distance entre nous et son souffle dans mon cou.
grncelagarde
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
