Anéantie, c'est le mot parfait pour décrire mon état d'esprit en ce lundi matin après ce gros week-end. Quel carnage ce week-end d'ailleurs. Et encore le mot est bien faible pour le décrire. J'ai l'impression d'avoir perdu beaucoup trop par peur et par fierté. Parce que, oui j'ai peur, mais par fierté je n'ai pas pu lui dire. Je n'ai pas réussi à lui dire que tout ce qu'il se passait entre nous m'a fait plus peur qu'autre chose. Si on ajoute tout ce qui aurait pu entourer notre relation comme Danaë, le travail ou plein de choses encore; ce n'était pas faisable. C'est dommage. Je l'ai perdu lui, et pour de bon je pense, mais j'ai aussi perdu les autres puisque qui sait ce que Gabriel a pu leur raconter. Je me suis faite salement incendier par message par Antoine avant de n'avoir plus aucune nouvelle.
En tout cas, ils sont du même avis que lui puisque qu'ils me dévisagent tous lorsque je les croise en concours. C'est pas grave, je me concentre sur mon travail encore plus qu'avant. Je me tue au travail et réduis le plus possible mon temps libre pour ne pas avoir à penser à autre chose que mon job. Et ça marche puisque mes commandes ont explosé, je fais toujours du contenu varié et les marques s'intéressent, elles aussi, à mes photos où leurs produits apparaissent.
Mais ce week-end, je reviens sur les terrains de concours et pas n'importe lequel : celui où tout à commencé. Angelica et Lubin ont fait directement appel à moi pour photographier le concours et comme il y a quelques mois, c'est sur deux pistes. J'ai donc fait appel à ma meilleure amie pour m'épauler. Cette fois-ci ce sera moi sur cette grande piste principale.
Ce concours ne s'annonce pas pour autant très amusant en dehors de la piste puisque je suis comme qui dirait en terrain ennemi. Mais après tout, je suis là pour le travail et je ne prendrais pas de retard dans les commandes. Je n'ai jamais été photographe "principale" sur un aussi gros concours donc je ne sais encore comment les commandes vont se faire, si je vais en en avoir beaucoup sur le site ou si ce sera plus sur le stand directement.
Mais avant ça, étape chez mes parents. Le concours commence vendredi donc en ce jeudi ensoleillé je vais rendre visite à mes parents. La maison familiale est sur la route donc pourquoi pas m'arrêter.
- Ma fille ! Comment vas-tu ?
Je souris et enlace mon père avant d'entrée pour trouver ma mère dans le salon. Elle pose son tricot et me pend à son tours dans les bras. Je la sers fort. Qu'est-ce que je suis heureuse d'avoir une meilleure relation avec eux maintenant. Ça n'a pas toujours été le cas mais c'est sur la bonne voie pour s'arranger.
- Assis-toi. Alors le travail ?
- Je n'arrête pas en ce moment. J'ai du mal à réaliser que je vis bien de ma passion et donc de mon métier à presque vingt ans.
- Et dire que tu as vingt ans le mois prochain, soupire ma mère, qu'est-ce que tu as grandis vite. Regarde toi comme tu es belle et intelligente.
- Il faudra que tu nous dises quand tu es libre pour fêter ton anniversaire avec la famille d'ailleurs, ajoute mon père.
- Je vais un peu tout enchainer dans les semaines à venir donc ça risque de n'être qu'après les Jeux Olympique si j'ai bien compris mon boss.
- Tu vas aux JO, s'exclame ma mère.
- La semaine juste après mon anniversaire je suis aux championnats d'Europe Jeunes, ensuite je m'envole pour les JO et après je dois avoir deux semaines de tranquilles avant d'enchainer avec les championnats d'Europe Poney et ceux de complet Jeune ensuite.
- Quelle chance et opportunité tu as ! Tu ne seras pas seule là-bas j'espère.
Je souris face à l'inquiétude de ma mère et secoue la tête. Je la rassure en ajoutant que je pars avec Angelica qui est sélectionner ainsi que Lubin donc je ne risque pas d'être seule, enfin j'espère. Les adultes ne me laisseront pas seule, mais les relations et les discussions avec les enfants vont être une autre paire de manches.
- Avec tout ce travail tu ne vas pas avoir le temps de te trouver un homme et de nous faire des petits enfants, me reproche ma mère.
- Je n'ai que dix-neuf ans maman. J'ai largement le temps.
- Tu pourrais au moins trouver quelqu'un.
- C'est plus facile à dire qu'à faire ça, riais-je.
- C'est ce que tu crois.
J'ai vite changer de sujet. Je n'ai aucunement envi d'en parler maintenant et je risquerais de faire une boulette par rapport à mes dernières mésaventures. Et c'est la dernière chose que je veux clairement. On enchaîne sur les derniers ragots de la famille et lorsque nous attaquons le dessert on rebascule sur l'équitation.
Ils savent que je remonte puisque je les ai tenus au courant et que je ne voulais pas qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'autre que moi. Ils sont tellement derrière moi, qu'ils seraient prêts à m'acheter un nouveau cheval. Mais pour l'instant je ne peux pas me le permettre, même en louer un je n'aurais pas assez de temps. Surtout avec l'été qui arrive.
Antoine J'ai vu que c'était la photographe ce WE Il faut qu'on parle.
Je ne réponds rien, je n'ai pas envi de répondre. Est-ce que je veux vraiment lui parler ? Ne serait-ce pas mieux de totalement couper les ponts avec eux ? Non avec les deux mois qui arrivent c'est carrément impossible. Et ce serait montrer que je suis trop faible pour les affronter, et ça, je le refuse.
Danaë Ose approcher le groupe ce week-end et c'est moi qui m'occupe de ton cas
Ok pour que les deux m'envoient un message à deux minutes d'écart c'est que ça a dû parler de moi, que la blonde a cramé Antoine, ou simplement les deux. Je n'en sais strictement rien. Je suis épuisée de devoir tout analyser avec eux pour savoir ce qu'il se passe réellement dans le groupe ou simplement dans leur tête est épuisant.
grncelagarde
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