Chapitre 41

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          Je monte dans ma chambre après avoir fumer avec les garçons. Je traverse le long couloir et suis surprise, ou pas, de trouver Gabriel devant ma porte.  Il est assis et regarde son téléphone. Ses genoux sont ramenés vers lui et son bras libre est posé dessus. Il relève le visage vers moi et je peux voir que ses traits sont tendus. Il est en colère le petit.

          Le pire, c'est que je suis tellement en rogne contre lui que je trouve cela satisfaisant. Je pourrai m'en vouloir de jouer de sa jalousie, mais je n'y arrive pas. Il a tellement joué de son côté que je n'éprouve aucun remord. Un sourire s'esquisse sur mes lèvres et je le vois encore plus s'énerver devant moi.

- Ça te fait rire ?

- Tu es mignon quand tu t'énerves.

          D'extérieur, on pourrait croire à un compliment. Malheureusement nous en sommes loin : je me fous littéralement de sa gueule.

- Fous toi de ma gueule. Ça t'amuse de me provoquer devant les autres comme ça ? Ca t'amuse de me faire passer pour un con comme ça ? Putain mais tu m'as pris pour qui ?

          Ok il est vraiment énervé. Je n'aurais pas cru que cela le mette autant en rogne. Et le pire, c'est que même si je le connais, je n'arrive jamais à savoir, si lorsqu'il parle  en étant en colère, il le pense réellement ou non.

- Calmes-toi Gabriel.

- Que je me calme ? Tu étais où là ? Tu as été faire ta pute et maintenant tu reviens vers moi ?

          Je secoue la tête pour garder les idées claires et ne pas me laisser submergée par la vague d'émotion qui déferle en moi : un joyeux mélange de dégoût, tristesse et colère.

- J'étais en bas avec Robin et Antoine entrain de fumer. Tu as vraiment si peu confiance en moi pour me croire capable de ça ?

          Comme si un électrochoc lui avait traversé le corps, il se lève et se rapproche de moi. Il commence à parler, mais je le stoppe. Il y a quelqu'un dans le couloir. Je lui fais comprendre d'un signe de tête et le traîne à l'intérieur de ma chambre. Dès que la porte de ma chambre est fermée, je reste à côté pour écouter. J'ai vu juste quelqu'un nous écoutait; des pas se font entendre jusque devant ma porte avant de repartir dans ce qui semble être dans le même sens. Je me retourne vers mon copain qui regarde la vue depuis la fenêtre.

- Je n'aime pas quand on s'embrouille, commençais-je avant d'être coupée.

- C'est toi qui cherche la merde Garance.

          Il est toujours en colère, mais son ton est beaucoup plus calme.

- Tu n'as qu'à assumer devant ta pétasse.

- Arrête de me mettre la pression la dessus Garance. Vraiment arrête. Je vais lui dire, mais j'attends le bon moment.

- Ce ne sera jamais le bon moment, elle est amoureuse de toi ! Pourquoi crois-tu qu'elle me gardait loin de vous ?

          Il fixe le sol. Il est perdu dans ses pensées.

- Elle a toujours su que tu m'attirais. Dès la première fois où l'on s'est vu. Certains épisodes nous ont éloignés de nous même, mais je me suis encore plus éloigner lorsque je me suis rendu compte que je m'attachais à toi. Tu sortais jamais de ma tête. Et Dana en a bien profiter je pense.

          Je retiens un rire. C'est sûr, elle en a bien profité.

- Je veux pas qu'elle se mette entre nous, Gab, commençais-je, je t'aime trop pour que tu me laisses une nouvelle fois.

- Je lui en parlerai demain, ne t'en fais pas.

          Il me tire vers lui et vient poser ses lèvres sur les miennes. Je souris contre ses lèvres.

- Tu vas pas voir l'autre mec hein, grogne-t-il.

- Non, il n'y a que toi.

          Il sourit et me tire contre lui sur le lit. Il se met en caleçon pendant que j'enfile un t-shirt et le rejoints. Il me prend dans ses bras et je m'endors petit à petit.

- Elle te regarde toujours comme ça ou j'ai raté un épisode, me questionne Robin.

- Non c'est pire que d'habitude, je souris, elle a juste compris certaines choses.

          Hier, Gabriel avait enfin pris les choses en mains. Enfin, il a fallu un éléments déclencheurs mais il a finalement réussi à lui en parler. J'aurais aimé assisté à tout ça mais il a juger préférable que je n'assite pas à la scène. Heureusement pour moi je l'ai écouté; il parait qu'elle a pété une crise devant lui. Je n'en sais pas plus, il n'a rien voulu me dire sur ce qu'ils se sont dit.

          Mais elle est désormais au courant, elle me déteste encore plus mais je m'en fiche. Je suis heureuse avec mon copain, mes amis et nos familles, je vis de ma passion, je suis photographe aux JO et si on m'avait dit ça il y a un an, je ne l'aurais pas cru. Ma vie à radicalement changer entre temps et même si j'avais peur de ce tournant de ma vie, ça valait le coup.

          En parlant du loup, il s'approche de nous. Il me prend dans ses bras et je lui embrasse la joue. Il me rassure par rapport à la blonde qui doit encore me fusiller du regard.

- Ta mère est au paddock ?

- Ouais, elle vient d'arriver.

          Je hoche la tête et me reconcentre sur le cavalier en piste. La lumière artificielle me donne du fil à retordre dans mes réglages mais une fois adapter c'est parfait.

- Tu sais, la proposition pour Hello tient toujours.

- Je croyais que ta mère ne voulait plus que je le monte ?

          Il me lance un regard qui veut bien dire : et tu y as cru ?

- Je vais y réfléchir, je dois déjà trouvé un appart plus proche.

- Tu peux le déplacer dans les écuries où tu étais tu sais.

- Non, je voulais de base me rapprocher de mes parents et maintenant de toi aussi donc dans tous les cas je déménage.

- Cool je viendrai squatter.

- Quand tu voudras.

          Il sourit avant de m'embrasser.

- Vous le dites si je dérange, souligne Robin.

- Tu déranges, le charrie Gab.

          Voilà comment un mois plus tard, je me suis retrouvée à signer le bail de mon appartement à vingt minutes de chez mes parents et dix minutes des écuries. J'ai une sorte de confiage sur Hello Boy et nous attendons octobre pour faire un petit concours tranquillement. Gabriel le monte de temps en temps et quand je suis en déplacement et ça m'aide pas mal dans le travail du cheval. Lubin et Angelica m'encadre bien aussi et je ne pouvais pas rêver mieux. Mon copain passe son temps libre chez moi lorsque je suis là et c'est limite s'il ne commence pas à emménager avec moi. Il a d'ailleurs rencontrer mes parents à mon anniversaire et le courant passe vraiment bien. C'est limite s'ils ne réclament pas de le voir quand je passe sans lui.

          Ma vie d'adulte ne fait que commencer et j'ai déjà tout pour être heureuse à vingt ans. Je prie pour que ça continue dans ce sens. J'ai enfin le droit de vivre et de respirer après des années en apnées. Je ne vois enfin la lumière au bout du tunnel et Gabriel n'y est pas pour rien et je ne l'en remercierai jamais assez.

FIN

Je sais c'est un peu brusque comme fin, mais je ne trouvais as d'autres manières de le faire. J'espère tout de même que ce livre vous aura plu jusqu'au bout et on se dit à très vite sur d'autres livres.
ALEAS est en cours d'écriture et comme dit dans le chapitre précédant : j'ai le covid et tant que je suis opérationnelle je continue d'écrire.
Sa Plume avance doucement aussi j'ai enfin retrouvé l'inspiration et un nouveau projet se dessine !

Sous l'objectifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant