Chapitre 18

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Ce dernier jour au salon à comme un goût amer. J'ai fini de suivre les filles donc je n'ai pas à les suivre. Je suis plutôt soulagée avec ce que j'ai appris hier. je peux par ailleurs me concentrer sur mes amis puisque par chance une nouvelle fois, sauf une épreuve, ils font toutes celles que je dois suivre.

Je n'ai pas cherché à en savoir plus auprès de Gabriel après notre discussion d'hier. Assez sous le choc de ce que je sais désormais. Elle est toujours autant effacée qu'hier et je la sens à fleur de peau. J'ai l'impression que la moindre chose pourrait la faire pleurer. S'est-il passé autre chose ? J'essaie de me rapprocher d'elle pour lui montrer mon soutient, mais elle s'écarte de moi à chaque fois en fuyant mon regard. Est-ce que quelqu'un lui aurait parlé de Duchesse ? Je pense que je n'aurais aucune réponse.

Lorsque j'arrive sur place un peu plus d'une demi-heure après eux, puisque j'ai pris mon temps pour une fois, je sens que c'est légèrement tendu. Je n'ai pas le temps de réfléchir que Gabriel se poste devant moi, le visage fermé. Je relève mon regard vers le sien et cherche à savoir ce qu'il me veut. Il finit par me tendre ma bombe et m'annonce que je dois commencer la détente au pas et au trot avant la reconnaissance et marcher son cheval durant cette dernière. Je hoche la tête et me mets à cheval. Il m'accompagne avec Antoine qui tient mon sac à dos. Danaë est avec nous mais elle ne dit rien, une nouvelle fois renfrognée dans son coin.

Je détends sous le regard des trois cavaliers. Gabriel me donne des conseils pour détendre au mieux Hello Boy . Antoine lâche des petits commentaires quand je passe et se moque de moi. Je l'envoie chier. Gabriel ne manque pas cette occasion pour râler en ajoutant que je dois rester concentrée, cela nous fait exploser de rire. Je peux même voir un léger sourire se dessiner sur les lèvres de la blonde. Contente de cette petite victoire, je continue de détendre en me concentrant réellement. Je vois Angélica et Lubin au loin qui vienne vers leur fils. Je leur adresse un simple signe de tête et me tends lorsque je vois Andréa au loin. Ce dernier nous rejoint et semble surpris de me voir ici, à cheval. Je l'ignore et continue de détendre avant de repasser au pas quand le cavalier part reconnaître son tours.

- Une revenante, ironise le grand-frère Calabresse.

Je ne réponds rien et continue de marcher le bai tout en guettant la porte. Il n'est parti que depuis deux minutes et je sens qu'il va utiliser la quasi-totalité du temps accordé à la reconnaissance. Je dévie rapidement mon regard sur l'homme qui marche à côté de moi : il semble perdu dans ses pensés. Après deux bonnes minutes dans un silence plutôt pesant, il relève vivement la tête vers moi.

- Non mais sérieusement Garance, qu'est-ce que tu fous ici ? Avec eux ?

- Je suis ici pour le travail. Et avec eux parce que je m'entends bien avec eux.

- Traîner et sortir avec Eliot ne t'as pas suffi ?

- Andréa, tu es bien gentil, mais ne met pas tout le groupe dans ce panier-là.

- Parce que tu crois que c'est le monde des bisounours ? Ok mon fils et mon neveu sont cleans, mais ne pense pas que c'est pareil pour tout le monde.

- Andréa, sérieusement ?

- Bien sûr. N'oublie pas que c'est moi qui t'ai trouvée après ça.

- Ne t'inquiète pas je ne risque pas d'oublier, lâchais-je amer.

- Ne réagit pas comme ça, il souffle, je te dis juste que je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'être dans le même cercle d'amis que lui ou même simplement côtoyer des personnes qui le côtoient aussi.

- Merci de t'inquiéter, mais je vais très bien. Je suis majeure, vaccinée et autonome.

- J'imagine que tes parents s'occupent encore peu de toi pour que tu dises ça ?

- Ca va de mieux en mieux avec eux. Merci.

Plus nous avançons dans notre discussion plus je deviens sèche. Je sais très bien qu'il se retiens d'exploser et de me faire une vraie morale comme il avait pu le faire plusieurs fois à une époque. Je sais qu'il n'a jamais ouvert sa bouche par rapport à ce qu'il s'était passé avec Eliot et c'est mieux comme ça d'ailleurs.

Par chance Gabriel arrive et je descends pour lui faire la jambe et le laisser terminer sa détente. Le frère aîné reste à mes côtés comme pour faire peser un poids supplémentaire sur mes épaules, comme pour appuyer ce qu'il vient de me dire. Je tente d'ignorer cette pression perpétuelle sur moi et sors mon appareil photo. Je prends quelques photos sur le paddock avant de passer de l'autre côté : côté piste.

Antoine se place à mes côtés et admire les premiers parcours. Je fais mes petits commentaires avec lui et nous rions bien. Quand mon chouchou et son cavalier entrent en piste je me redresse et dégaine mon meilleur ami pour immortaliser ce moment. Je vois du coin de l'oeil Danaë s'approcher de la rembarde, sourire aux lèvres. Merde, ça me soule.

Je me concentre sur le tours du cavalier et à la fin de son tours je le vois nous chercher du regard. Je finis par croiser le sien, indirectement, à travers mon objectif. Je n'ose pas baisser mon appareil. Qu'est-ce que je dois faire ? Son regard dévie quand la blonde se met à faire de grands gestes. C'est mieux comme ça.

Toujours est-il qu'ils sortent sans faute. Ils doivent donc attendre pour le barrage. Il reste près de quarante partants, soit environ un peu plus d'une heure d'épreuve. Il décide donc de rentrer son cheval au box et de repartir quand il n'en restera plus qu'une dizaine. Je reste avec lui devant le box. Je pose mon appareil sur la malle pour jouer avec le cheval qui ne demande que ça. Son cavalier semble bien trop fatigué pour lui donner de l'attention donc je m'en occupe.

Je l'aide ensuite à resseller Hello Boy et nous retournons ensemble au paddock. Il me laisse le cheval le temps de revoir le barrage depuis la porte et redétend rapidement. Même s'il n'est plus totalement un jeune cheval, il n'en reste qu'il fatigue vite et qu'heureusement que Gabriel a fait le choix de le rentrer au box plutôt que de le marcher pour qu'il reste chaud.

Je reprends ma place de tout à l'heure. Je me concentre sur le parcours des cavaliers et prends quelques photos au passage. Viens le tours de Gabriel et Hello. Je stresse. Je me calme comme je peux pour ne pas louper les photos et l'encourage mentalement. Ils sortent une nouvelle fois sans faute et en tête du provisoire. Le ton est donné : il va falloir être sans faute et rapide, très rapide même.

Finalement, ils remportent l'épreuve indétrônés depuis leur passage. Je me place devant pour pouvoir prendre la remise des prix en photo. Il rentre tout souriant et me cherche du regard. Lorsqu'il me voit, il sourit de plus belle et me montre son cheval. J'explose de rire et prend une photo. Chouchou a fière allure avec sa couverture qu'il vient de gagner.

Je photographie comme je peux, malgré le monde devant moi. Nos regards se croisent une nouvelle fois à travers mon appareil photo. Je profite pur prendre surement une des plus belles photos que j'ai jamais prise. Je crois que ça devient mon moment préféré à immortaliser.

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lagardephotographie📍 Salon du cheval de Paris@gabribrdrs et Hello Boy d'Hoistoir

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📍 Salon du cheval de Paris
@gabribrdrs et Hello Boy d'Hoistoir

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