J'attendais énormément de ce week-end. Pour une première fois au saut Hermès, je m'attendais à mieux, à tellement mieux; surtout en immersion totale. Mais forcément, rien n'est jamais aussi simple j'ai l'impression, surtout quand vous êtes proche de ce type de groupe d'amis qui ont tous un fort caractère.
Après cet épisode, je suis mise une nouvelle fois en retrait. Je ne suis là que pour le travail, point final. J'ai bien remarqué que Angelica n'apprécie pas cette situation. Elle n'a jamais aimé me voir dans mon coin, seule. Elle est venue plusieurs fois essayer de me pousser vers les autres mais j'ai directement mis des barrières. Je ne dirai pas que ce week-end est un fiasco mais nous n'en sommes pas loin.
J'aide Lubin à faire les soins de Gus, cheval qu'Angelica sortait dans la cent trente. Il a fini son week-end donc nous lui faisons tous les soins de fin de concours pour qu'il récupère au mieux. J'entends des pas dans l'allée mais je reste concentrée sur la dernière bande que je pose. J'adore les poser mais c'est toujours quelque chose que je mets du temps à faire pour qu'elles soient mises le mieux possible.
- Je te laisse finir ?
- Oui vas-y file rejoindre Angelica !
Il me fait un signe de main avant de me laisser seule avec Gus. Je passe ensuite quelques minutes à caresser le cheval blanc. Ce n'est que maintenant que je ressens toute la solitude qui m'entoure. Comme un poids lourd qui pèse sur mes épaules. C'est presque étouffant. Habituellement cette solitude est reposante, là est tout le contraire. Elle s'abat sur moi.
- Tout va bien Garance ?
- Oui oui.
Ma voix est tout sauf naturelle, elle part vers les aigus. Je me retoune vers la voix et forcément il s'agit de Gabriel.
- Pourquoi tu ne nous dis jamais quand ça ne va pas ?
Je hausse les épaules et ce geste déclenche un déferlement en moi. Je ne sens plus rien, mes jambes tremblent et je suis à bout de force. Mes joues s'humidifient et je m'appuie sur le box pour ne paas tomber. Ce n'est que maintenant que je me rends compte que je ne suis pas aussi bien que ce que je ne pourrais le penser. Comme souvent ces derniers temps, il vient me caler contre lui.
- J'ai encore merdé je suis désolé.
- Ne t'en fais pas, je commence à être habituée à ce genre de situation.
Je renifle sans aucune grâce et m'essuie les joues avec la manche de mon sweat. Je le vois me regarder en souriant. Ce petit moment me réchauffe le cooeur. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas eu un moment comme ça; où ni lui ni moi ne sommes mal à l'aise ou forcé d'être courtois.
Je me détache un instant de lui pour fermé correctement la porte et ne pas la laisser contre. Même si cela me pèse de casser ce moment, je n'ai pas le choix si je veux éviter d'avoir un Gus sauvage qui se balade dans les allées.
Et puis comme si c'était naturel et que Gabriel n'était plus dans mon dos, je commence à ranger toutes les affaires qui trainaient près et autour du box du gris. Peut-être est-ce une solution que j'ai inconsciemment trouvé pour échapper à une possible discussion ? Peut-être est-ce tout simplement mon envi de bien faire ? Personne ne le saura jamais. Or, quand je termine de tout ranger, il est toujours derrière moi. Panique à bord. Je suis supposée faire quoi ?
Alors que j'avais opté pour sortir mon téléphone et restée dos à lui en le consultant, il a attrapé mon épaule pour me tourner et que je lui fasse face.
- Tu es vraiment sûre que ça va aller ?
Je hoche doucement la tête. Ca y est, je suis de nouveau gênée. Voyant que je ne réponds rien d'autre il frotte mon crâne, me décoiffe au passage, et s'éloigne de moi. Je le vois avancer dans l'allée et je ne sais pas vraiment quoi faire à cet instant.
Sur un coup de tête je me mets à courir pour le suivre. J'attrape mon sac à la va vite et cours à grande enjambées pour le rattraper. Il est déjà au bout de l'allée donc même si ce n'est pas long, je dois quand même bien courir pour arriver à son niveau. Il semble entendre mes pas d'éléphant puisqu'il s'arrête et se retourne. En me voyant arriver en courant, le sourire aux lèvres, il sourit à son tours. Oh mon dieu. Qu'il est beau.
- Ah bah tu te déci-
Et là je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Une fois devant lui, j'ai attrapé sa nuque et je l'ai attiré vers moi avant de l'embrasser. Sûrement un élan de courage venu d'ailleurs. Une main est remontée sur sa joue quand il a répondu à mon assaut et posé ses deux mains sur ma taille. A bout de souffle, je me suis détachée de lui. On s'est regardé les yeux dans les yeux, intense. Mon coeur tambourine dans ma poitrine alors que j'ai du mal à reprendre mon souffle. Tellement de sensations se mélangent en moi, je n'arrive pas à y voir clair. Peu à peu je sens la gène m'envahir, mais avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit; il m'embrasse à nouveau. Je réponds à son baisé, à mon tours. Je me sens bien, vivante. J'ai l'impression de recevoir la bouffée d'oxygène que j'attendais depuis quelques temps maintenant. Il me colle un peu plus contre lui et mes mains descendent de ses joues à sa nuque avant d'enrouler mes bras autours de celle-ci.
- Tu te fous de ma gueule !
Je sursaute violement et me détache en vitesse du garçon que je viens d'embrasser. Devant nous, Danaë, rouge de colère. Ca ne sent pas bon du tout. Je reprends une distance convenable avec le châtain et fuis au passage le regard inquisiteur de la blonde. Elle s'avance vers nous et je décide de partir, de fuir.
- Je, Je suis désolée ça n'aurait jamais dû arriver. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Tu diras à ta mère que j'ai eu une urgence et que j'ai du partir plus tôt.
Gabriel tente de ma rattraper le bras mais j'arrive à m'enfuir avant. Je l'entends m'appeler dans mon dos. Sa voix pleine d'incompréhension couvre celle colérique de Danaë. Je ne veux pas foutre la merde entre eux plus que je ne l'ai déjà fait à l'instant en restant. Pourquoi est-ce que j'ai fait ça ?
grncelagarde
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