42. Anniversaire, chats et suspicions

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Tapis sous la table, Corentin, Mathis et moi attendons patiemment que Madame Halebarre et sa fille reviennent de leur séance shopping.

Avec la complicité de la mère de Lou, nous nous sommes dépêchés de nous introduire dans l'appartement, de préparer des ballons et des bonbons, de tirer les rideaux, et de trouver une cachette.

Tout est prêt.

Ce n'est plus qu'une question de temps.

« J'en ai marre, grogne Mathis, dont la patience n'a jamais été l'une des qualités principales. Elles étaient censées être là à dix neuf heures, et il est dix neuf heures deux !

— Tais toi un peu, d'accord ?

— Putain, c'est super long... On va rester encore longtemps comme ça ?

— Jusqu'à ce qu'elles arrivent, soupire Corentin.

— Pff. Quelle idée. Si vous m'aviez écouté, on seraient tranquilles dans le ga...

— Elles sont là ! »

La lumière s'allume, et nous bondissons de notre cachette en hurlant :

« Surprise ! »

Enfin, Corentin et moi bondissons de notre cachette. Mathis se cogne la tête contre la table et crache une tripotée de jurons avant de brailler :

« Surprise ! »

Lou nous dévisage.

Ravie, sa mère roucoule un « Bon anniversaire ma chérie », lui plante un baiser sur la joue et file dans la cuisine en annonçant qu'elle va préparer les pizzas.

Lou sourit.

« Vous êtes vraiment cons, tous les trois. Je me disais aussi que c'était bizarre que vous ne répondiez pas à mes messages.

— Bon anniversaire Loulou ! » , s'écrie Mathis.

Il se jette dans ses bras, et nous l'imitons, nous étreignant comme si notre vie en dépendait.

« Vous m'étouffez », rit Lou.

Mathis lui ébouriffe les cheveux, et elle fronce les sourcils.

« Vous avez entendu ?

— Quoi ?, demande Corentin, d'un ton faussement innocent.

— Le miaulement !

— C'est Bernard, non ?

— Non, Bernard ne miaule pas. Il ne fait que ronronner. C'est quelque chose d'autre ! »

Mathis hausse les épaules, pendant que Corentin et moi échangeons un regard gêné. Elle n'aurait pas dû deviner aussi vite, mais...

« Oh ! Pauvre chouchou ! »

Lou nous écarte d'un geste ferme et se précipite vers un petit chaton blanc, qu'elle prend immédiatement dans ses bras.

Et nous, nous crions une deuxième fois :

« Surprise !

— Merci beaucoup, s'émerveille Lou, elle est magnifique ! »

Magnifique n'est pas le mot que j'aurais choisi pour décrire le chaton. C'est une femelle de trois mois, minuscule boule de poils, toute blanche, chétive et ratatinée, avec une longue balafre rosâtre sur le museau. Mais, lorsque nous avons été la chercher à la SPA, nous avons tout de suite su qu'elle plairait à Lou.

« Je vais l'appeler Bianca !

— Pourquoi ?, demande Mathis, intrigué.

— Parce que mon premier chat s'appelle Bernard. Donc ça fait Bernard et Bianca.

La Théorie de l'Ennui (REPUBLICATION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant