Olivier et Valérie Allans, 22 rue du Bois.
Ces gens semblent tout à fait normaux et pourtant je suis quand même plantée devant leur porte.
C'est stupide, c'est totalement stupide.
J'ai la fâcheuse manie de venir rôder autour de la maison de mes concurrentes et c'est très contraignant.
Mais qu'est-ce que je raconte.
Ava n'est pas ma concurrente, je n'ai même pas l'intention de sortir avec Florian...
Qu'est-ce que je fiche là, déjà ?
Allez, Suzorine, on se casse. Tu n'as rien à faire ici.
J'effleure mon portable par-dessus le tissu de ma poche. Cette fois, j'ai prévu mon coup. Je l'ai rechargé juste avant de partir, pour ne pas me perdre.
Ou non, je n'ai rien prévu du tout.
Pour Elena, j'avais un plan. Je déposais l'enveloppe dans sa boîte aux lettres et je repartais.
Là, je n'ai pas d'idées. J'aurais mieux fait d'aller chercher du pain comme ma mère me l'avait demandé.
Il n'était pas nécessaire de passer devant la maison des Allans.
Il n'était pas non plus nécessaire de chercher leur adresse sur Internet, et il était encore moins nécessaire de faire des captures d'écran de cartes pour m'y rendre.
Bon.
Maintenant que je suis là...
Autant faire des observations, non ?
Non.
Quoique.
Je recule légèrement, en me demandant si frapper et me faire passer pour un représentant de la vente de cookies de je ne sais quel collège dans l'espoir de parler à Ava est une bonne idée.
Oh et puis non.
C'est une mauvaise idée.
L'appareil photo, c'était une mauvaise idée, Saint-Le-Feuil, c'était une mauvaise idée, je n'ai pas besoin de reproduire les mêmes erreurs.
J'ai compris la leçon.
Voilà.
Je tourne les talons, et jette un dernier coup d'œil à la maison. Mon regard se pose sur la fenêtre.
A première vue, c'est la chambre d'Ava.
Je n'arrive pas bien à distinguer la décoration mais la chambre paraît assez... bariolée. Posters, photos, couleurs pétantes, et un grand lit à baldaquin, sur lequel siège Ava.
Florian est assis à côté d'elle.
Il lui parle. Enfin, je crois, parce que Florian ne parle pas beaucoup. Elle, elle attend, la tête baissée. Peut-être qu'elle pleure, je ne sais pas.
Chouette.
Une dispute.
Il va la quitter.
Bien fait pour elle.
Non, pas bien fait pour elle.
C'est méchant, ce que je pense.
Cette fois ci, il faut vraiment que je parte. Ça va mal finir, et...
Et Florian se redresse.
Ses yeux noisette se plongent dans les miens.
Oh merde.
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La Théorie de l'Ennui (REPUBLICATION)
Teen FictionSe faire rejeter juste avant un cours sur les économies monde est assez loin de ma définition du bonheur. Voire très loin. Je n'aurais donc jamais pu imaginer que ça me permette d'imaginer la théorie la plus brève, la plus évidente, et la plus far...