Chapitre 16: Une musique et un poème

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Je marche, pieds-nus, en chemise de nuit, dans la forêt. Il fait clair, il y a du soleil. Je suis dans cette ambiance nostalgique étrange, comme si j'étais dans un monde magique.

Je marche comme si j'avais un but précis, comme si dans cette forêt épaisse, je savais où j'allais. Où je devais me rendre.

Les feuillages se désépaississent et j'atterris dans une clairière. Une magnifique clairière ensoleillée. On se croirait dans Twilight. Tout est si magnifique, les oiseaux chantent, les fleurs sont colorées.

Comment suis-je arrivée dans cette forêt? Dans cette clairière? Seule?

Je marche dans l'herbe douce, faisant s'envoler les papillons colorés.

Je suis bientôt au milieu de la gigantesque clairière sauvage aux herbes hautes. La lisière de la forêt parait loin. J'entends un bruit, je me retourne.

Il est là, devant moi, un feu follet. Il flotte autour de moi, de sa couleur de lagon ondoyant. Il est petit, il tourne autour de moi, bientôt rejoins par des milliers d'autres feu follets, qui dansent autour de moi.

Sans savoir pourquoi, j'éclate de rire, remplie de bonheur pour la première fois de ma vie, comme ivre.

Je me mets à danser, parmi les feu follet et les fleurs, flottant autour de moi. Et je ris, je danse, la robe de nuit virevolte et les herbes me chatouillent le pieds.

Puis, les feu follet se mettent à chanter. Non, à fredonner. Une musique venant de partout et nulle part à la fois m'enveloppe à son tour, et je me mets à la chanter, comme si j'avais toujours connu les paroles.

Une chanson douce, envoutante, mélodieuse, et si triste...

Et je chante, et bientôt mes rires se changent en pleurs, et le soleil en pluie, et les feu follets continuent de danser.

Je m'arrête de tourner. J'aime cette musique, mais elle me rend triste.

- Arrêtez la musique...

Rien à faire, les feu follets tournent encore autour de moi, par milliers, et je commence à avoir le tournis. J'ai le tournis, j'ai le tournis, et la musique venant de nulle part continue, persiste. Elle devient de plus en plus forte. De plus en plus triste.

Je hurle.

- ARRÊTEZ LA MUSIQUE!!!

Encore et encore. Mais elle persiste. C'est alors que je me rends compte qu'elle provient de mes propres oreilles, qui bourdonnent. Mon crâne est martelé, par des coups, des coups horribles...

Qui sont les battements de mon cœur.

Je me retrouve par terre, à hurler de douleur, les mains sur mes oreilles. Mais la musique est dans ma tête, elle résonne, toujours plus forte. Et j'ai mal, j'ai mal au cœur.

Les feu follets tournent, encore, encore... De plus en plus vite...

Je ne peux plus...

- ARRÊTEZ LA MUSIQUE!!!!!!!!

Et je me réveille en hurlant. Lydia est là, et je continue de hurler.

- Lorlisle, Lorlisle, tout va bien! Tout va bien!

Mais j'éclate en sanglots, parce que je me souviens encore de la musique. Alors Lydia me prend dans ses bras et me caresse les cheveux.

- C'est fini... c'est fini...

Lentement, les battements de mon cœur se calment. Je ne veux plus jamais entendre cette musique. Je ne veux plus entendre mon cœur battre, ni voir ces magnifiques feu follets... envoutants, charmeurs... En fait, si, j'en ai même très envie. J'ai envie de la chanter, maintenant...

La fée de Beacon HillsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant