Chapitre 23: Une autre meute

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Je suis de nouveau dans la clairière. Parce que dès que je suis inconsciente, c'est là que je me retrouve.

J'avance et retrouve la clairière. Cette fois les feu-follets y sont déjà. Pourquoi m'amènent-ils constamment à eux? Pourquoi veulent-ils me tuer à ce point? Cela changera-t-il si je me fais mordre?

Je m'arrête devant les feu follets. Ils ne chantent pas. Soudain, un feu follet s'avance devant les autres, plus brillant, plus grand... Et change de forme...

Il prend une forme humaine. Ma forme. C'est moi, mais en feu-follet. Elle s'avance.

Les autres changent à leur tour, pour tous devenirs identiques avec la même forme d'une gracieuse ballerine.

La première fois que je les avais vus, je les avais comparés à des ballerines, par le jeu de danse ondoyant. Mais là c'est leur démarche, gracile, ondoyante, presque irréelle...

Ce sont des ballerines feu-follets.

Celle du milieu s'avance. Et cette fois, j'arrive à parler:

- Que voulez-vous?! Que voulez-vous bon sang?! Qu'est-ce que vous me voulez?!

- Nous te noirons, dit-elle simplement. Nous allons te noyer. Tu vas mourir. Prends garde Lorlisle, prends garde à nous. Nous attendons le moment de prendre le dessus. Il ne faut pas que ce moment arrive. Prends garde, Lorlisle, car si cela arrive, et ça arrivera, nous prendrons le contrôle sans rien pouvoir faire, et nous te noirons.

- Vous avez tenté de me tuer...

- Nous y sommes obligées, parce que si nous sommes libérées, nous prendrons le dessus. Nous te mettons en garde. Nous te protégeons.

- Vous me protégez?! En voulant me tuer?!

- Tu feras du mal aux autres. Nous sommes malheureuses, Lorlisle, tu l'es aussi. Tu es née pour l'être, la vie n'est pas faite pour toi. Prends garde, Lorlisle, car si nous sommes libérées, nous ne pourront plus rien pour toi et nous te noirons.

Alors, Deaton avait raison? Les feu-follets de sont pas méchants? Ils tentaient vraiment de me faire passer un message? Ils tentaient de me protéger... d'eux-mêmes? Ou de moi-même?

Cette fille, la cheffe feu follet, c'est sûrement elle que j'ai vue à chaque fois.

Les feu follets commencent à chanter et à danser dans leur forme de ballerine. Et j'ai envie de sourire.

La fille me tend la main, et je l'attrape. Elle m'entraine dans une danse heureuse, et nous chantons toutes les deux.

La chanson ne s'arrête pas. La chanson des battements de mon cœur.

Que veulent-elles dire par "me noyer" et par "ça arrivera"? ça veut dire que le pouvoir va me noyer? ça veut dire que je vais me faire mordre par Deucalion? Et qu'il deviendra mon Alpha?

La fille, dans la danse, me dit:

- Nous sommes Gardiennes des souvenirs, Lorlisle.

Oui, c'est pour ça qu'elle m'en a montré.

Je réponds par un sourire. Je ne peux pas ne pas aimer ces feu-follets, je ne peux pas leur en vouloir, parce qu'ils sont une partie de moi.

La fille arrête de danser, pour approcher sa bouche de mon oreille avant de lancer dans un souffle murmuré: "Prends garde, Lorlisle, prends garde... Ton cœur est ton venin, ton meurtrier et ton sauveur... Prends garde..."

Mon venin, la musique, mon meurtrier, elle me tue petit à petit, elle tuera les autres. Mais mon sauveur. Parce que tout ça arrive car je suis malheureuse. Mais si mon cœur s'attache à quelqu'un, peut-être pourra-t-il être sauvé. Peut-être pourrais-je être sauvée. L'amour peut me sauver.

La fée de Beacon HillsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant