BODYGUARD [T1]

- XLVII -

BODYGUARD - TOME 1
Quarante-septième partie : « C'est dit »

Mon père fixe Warren d'un regard franc, une expression illisible sur le visage.Warren ouvre la bouche pour parler, mais semble hésiter.

— Je ...

Avant qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit, mon père éclate d'un rire tonitruant.

— C'était juste une blague, bonhomme !

— Papa, tu es sérieux ?

— Bah quoi ? Il est tellement grave tout le temps. Je voulais voir si j'allais réussir à le faire réagir.

Ma mère lève les yeux au ciel, et la tension de la pièce commence à se dissiper.

— Bon, alors Warren !

— Oui, Monsieur ?

— Et si vous m'en disiez un peu plus sur vous ? Comment êtes vous devenu le garde du corps de ma fille ?

Je les observe avec beaucoup d'intérêt.Warren semble tellement à l'aise ... Pendant que mon père et lui discutent, Hannah me chuchote à l'oreille :

— Apparement, ton père a touché dans le mille.

— Non. Il n'est pas amoureux de moi...C'est impossible.

— Tu es aveugle ? Cet homme t'aime, Jadounette.

Warren choisit cet instant précis pour me jeter un coup d'œil.Sentent clairement l'anxiété en moi, il accroche mon regard avec une expression curieuse, comme pour me demander si tout va bien.Je lui adresse un petit sourire timide en réponse et acquiesce, recoiffant une mèche folle derrière mon oreille.Ses lèvres s'entrouvrent en réponse, et il détourne rapidement le regard.

Je repense à tout ce qu'il a dit et fait depuis qu'on a commencé ce voyage fou ensemble. Est-il possible qu'il soit en train de tomber amoureux de moi ? Cela m'inspirerait tellement de plaisir ... car je ressens la même chose. Mais cette tension sexuelle entre nous n'arrange clairement pas les choses...

Hannah me sourit.

— Parfois il faut savoir laisser aller et s'autoriser à vivre les choses.T'es pas d'accord , Jade ?

Quelques heures plus tard ...
Dans la chambre :

— Vous êtes sûrs que vous n'aviez besoin de rien ? Je peux vous apporter un verre d'eau, ou du thé peut-être ?

— Maman ...

— Une couverture en plus ? N'oubliez pas que la nuit il a tendance à faire plus froid.

— Sérieusement ?

— Est-ce que vous vous protégez tous les deux ?!

— Maman !

— Je veux juste m'assurer que tu ne prends pas de risques ?

— Je suis plus une ado, merde !

Warren tousse pour masquer un fou rire derrière moi.

— On ne peut jamais être trop prudents !

— Va-t-en s'il te plaît.

Je lui mets les mains sur les épaules et la pousse vers la sortie.

— C'est entièrement natur...

— Bonne nuit, maman !

Je ferme la porte puis pose mon front dessus.Warren ne semble plus pouvoir se retenir. Il éclate d'un rire retentissant, et je me tourne pour le foudroyer du regard.

— C'est pas drôle ! Je ne me souvenais pas qu'ils m'humiliaient autant !

— C'est pas si terrible que ça, elle ne fait que se soucier de toi ! Personnellement, je trouve ça mignon.

— Mignon ?

— Il est clair que tu comptes beaucoup pour elle. Tu as de gentils parents.

— Oh, arrête. Je n'arrive pas à croire que tu puisses dires ça après tout ce que mon père a balancé comme conneries ce soir.

À ce souvenir, je sens mes joues s'empourprer.Il pince les lèvres, puis me prend la main pour m'emmener au lit.

— J'ai vu l'expression que tu as tirée quand il a posé cette question.

— C'est vrai ?

Il acquiesce. Je deviens de plus en plus rouge.

— Je ne savais pas que tu me regardais ...

— Je te regarde tout le temps.

Il penche la tête, avançant sa bouche tout près de la mienne.Je ferme doucement les yeux en sentant son souffle caresser mes lèvres. La main de Warren se pose sur ma taille, et l'autre prend délicatement ma joue dans sa paume.

— C'est vrai ?

— Oh que oui.

De son bras, il nous rapproche et aligne nos corps.Je sens chaque parcelle de son corps se presser contre moi, et toute pensée m'échappe.

— Je suis pas très doué avec les mots.Mais étrangement , je dois lutter pour les retenir.

— Et que sont-ils ?

Je sens son hésitation, et ouvre les yeux pour plonger mon regard dans le sien.Le désir que je vois s'y refléter fait céder mes genoux.

— Pour l'instant, je ne peux te donner de réponse.Mais peut-être que je peux te montrer.

À peine ces mots prononcés, il se penche avec précaution afin de presser ses lèvres contre les miennes.

Il vient de m'embrasser !

Mon corps répond immédiatement. Toute idée de résistance serait futile.Mes bras s'accrochent à son cou, mes lèvres s'entrouvrent et à mon tour, je l'embrasse.Quand sa langue effleure la mienne, je tremble de plaisir.Je me sens différente cette fois.

La moindre caresse,si tendre au moindre toucher,si doux, le moindre contact passionné de sa langue n'indique ce qu'il ressent en lui.

Quand il s'arrête, il soupire mon nom, remuant quelque chose profondément en moi... quelque chose de si douloureusement magnifique que j'aimerais que cet instant ne connaisse jamais de fin.