BODYGUARD [T1]

- II -

BODYGUARD - TOME 1
Deuxième partie : « Effrayante lettre »

— D'accord...Mais qu'est-ce qu'il fabrique chez
nous, Eli ?

— Warren va devenir ton garde du corps privé.

— Mon garde du corps ? Mais bordel ! Qu'est-ce qui se passe ?

— J'ai reçu cette lettre aujourd'hui.

Je prend la lettre.À l'intérieur se trouve une lettre dactylographiée et plusieurs photos.Je frémis en voyant que se sont des photos de moi entrain d'entrer dans un magasin , de me promener dans la rue , et même... en train de dormir sur notre canapé !

— Qu'est-ce que...

— Contente toi de lire la lettre.

— « Cher Monsieur Nelson... Voici la preuve que nous savons non seulement où elle est à tout moment de la journée ... mais aussi que nous pouvons entrer chez vous à votre insu total... Si vous ne mettez pas fin à votre campagne , les jours de votre épouse sont comptés... Considérez-vous comme prévenu. »

Et ... il n'y a aucune signature en bas de la lettre.

— C'est quoi ça ?! Un genre de très mauvaise blague ?

— Rien dont il ne faut trop s'inquiéter.

— Comment ça , il n'y a pas à s'inquiéter ?! Eli , il y a une photo de moi en train de dormir sur le canapé ! Ils sont entrés chez nous pendant ma sieste ! Et tu me dis qu'il ne faut pas trop s'inquiéter ?

Le garde du corps daigne un regard bref sur moi , mais reste calme.

— Je t'assure que ce genre de truc arrive tout le temps.Beaucoup de grands sénateurs et membres du Congrès reçoivent des menaces très régulièrement.Quotidiennement , même.

— Pourquoi ce garde du corps alors ?

Eli hausse les épaules.

— De quoi j'aurais l'air si je ne prenais pas cette histoire un minimum au sérieux ? Surtout que la presse a une connaissance du contenu de la lettre , alors je n'ai pas le choix.

Je m'effare.Ce qu'il vient de me dire prouve parfaitement qu'il ne pense qu'a son image , et non à ma sécurité.Eli jette un œil à sa montre et a l'air de s'ennuyer sévèrement.

— Il a bien fallut que j'explique à National News pourquoi nous avions dû annuler l'interview au dernier moment.

Je le dévisage , sous le choc.Il a révélé cette lettre au public ? Il est dingue ?

— J'imagine que tu as une explication rationnelle à me fournir pour ce comportement !

— Bien sûr , je ne suis pas idiot.Ces journalistes sont comme des vautours.Si je ne leur donnait rien , jamais l'interview n'aurait été reporté.

— Tu te rends pas compte de ce que tu fais.Je l'avais déjà reporté ! Tout était réglé ! Et tu m'as mise encore plus en danger surtout. Ma vie ne compte donc pas à tes yeux ?

— Mon Dieu.

Il rit , dardant sur moi un regard condescendant.

— Pas besoin d'en faire des tonnes tout le temps , chérie !

— Et si je n'ai pas envie d'avoir un garde du corps ?

— Ce que tu veux ne comptes pas.C'est moi qui décide , je suis ton mari et ce que je dis est force de loi.

— N'importe quoi.Tu es mon mari , pas un dictateur.

— C'est néanmoins comme ça que les choses seront désormais.Jusqu'à ce que j'aie réglé ce problème.Dès demain , Warren de gardera à l'œil chaque instant.Il me rapportera tout ce qui a pu se passer de louche durant la journée.

— Comme un super baby-sitter, donc.

Eli ricane.

— Si c'est comme ça que tu veux voir les choses , alors oui.Tant qu'il est avec toi , il n'y a pas à s'inquiéter.Bref , je retourne au travail.

— Je veux divorcer.

— Pas maintenant , Jade.

Sur ces mots , il se retourne et s'en va.Super.Non seulement je reste prise au piège dans ce foutu mariage sans amour , mais en plus , les derniers restes de liberté que j'avais viennent de m'être enlevés.Dès que ces menaces ne seront plus d'actualité, je dégage.Je ne m'abaisserai pas une seconde de plus que nécessaire à porter l'alliance de ce salopard.Sur ce , je jette un œil à mon garde du corps , qui reste planté là en silence.