BODYGUARD [T1]

- XXXVI -

BODYGUARD - TOME 1
Trente-sixième partie : « En vain »

Heureusement , il avait mal visé et la balle n'a transpercé que la boîte aux lettres qui se trouvait devant la porte.Warren tacle l'homme avant même qu'il ne puisse retirer.Je hurle en voyant Warren recevoir un coup au visage , mais il ne recule pas pour autant.Les deux hommes luttent pour prendre l'avantage , et l'issue du combat n'est pas claire.

Warren hurle quelque chose à l'homme , mais je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il raconte.Il réussit a lui décrocher un gros coup de pied dans les côtes , puis enfonce la main dans sa poche arrière et sort sa propre arme.

— J'ai dit À TERRE !

Sa voix résonne en un puissant écho à travers le bois silencieux , tandis qu'il pointe d'une main stable son arme vers l'intrus.L'homme lève avec hésitation les mains en l'air puis se relève.Je sens mes épaules se détendre.Peut-être que tout ça va enfin se finir.

Je tremble sous le froid , observant Warren s'approcher de l'homme d'une démarche lente et contrôlée ,sans jamais baisser son arme.L'homme reste immobile et attentif au moindre mouvement de Warren.Puis , juste au moment où Warren tente de l'attraper , il s'enfuit de nouveau.

— Et merde !

Des coups de feux résonnent dans la nuit , et je me plaque les mains sur les oreilles pour les protéger du vacarme.Apres le cinquième coup , je vois les épaules de Warren s'affaisser , avant qu'il ne se tourne et revienne, défait , vers la maison.

— Tu n'es pas blessé ?

— Non ... ça va.Quelques bleus , c'est tout.

— Comment tout cela a pu arriver ? Comment ils nous on retrouvé ?

— Je ne sais pas.

Warren s'approche de moi et enroule ses bras d'un geste protecteur autour de ma taille , m'attirant contre lui.L'inquiétude prégnante dans sa voix me fait trembler.
Quelle que soit leur identité , ils ont bel et bien essayé de nous tuer... Mais pourquoi ? Et comment ?

— Tu vois les brûleurs et les torchons autour ? Les brûleurs au propane produisent du monoxyde de carbone.C'est un gaz capable de tuer en toute discrétion.Il n'a aucune couleur , aucune odeur , rien.

— Mais ... pourquoi cette fumée alors ?

— Je suppose qu'ils espéraient que les torchons prennent feu ... et que l'incendie engouffre le chalet tout entier.Même en cas d'échec , s'ils n'avaient pas prit feu ,le gaz nous aurait tués dans notre sommeil.

J'écarquille les yeux.C'est terrifiant ! Si on avait pas entendu ce bruit , on serait déjà morts à l'heure qu'il est...

— On est plus en sécurité ici.

— Mais où est-ce qu'on pourrait aller ? Est-ce que vous aviez préparer une autre cachette ?

— Non , peut-être que je pourrais reprendre contact avec mes anciennes connaissances , mais ça pourrait prendre des jours.

— On ne les a pas , cet homme pourrait revenir , avec encore plus de complices !

— Je sais.Maintenant qu'il sait qu'on l'a vu , il risque de s'enhardir.

Il jette brusquement un regard hésitant vers moi.

— Entre ça et l'arrivée d'Eli la nuit dernière , ça ne peut pas être une coïncidence.Ils ont dû le suivre.

— Je partage totalement ton hypothèse.. tu as raison.Il n'a probablement pas été aussi prudent qu'il le croyait.

— Oui...

— Bon ... et sachant ça , est-ce qu'on devrait en parler à Eli ?

— Non , s'il est au courant il risque d'accidentellement donner à nouveau des informations aux tueurs , on ne peut pas lui dire où on va tant qu'on est pas sûrs que ce soit sans danger.Je ne veux rien faire qui puisse compromettre ta sécurité.

— Je le sais bien ... donc on se contente de partir sans rien dire.

— Cela nous donnerai une longueur d'avance bien utile.Est-ce qu'il y a un endroit que tu connais où Eli ne penserait jamais chercher ?

— Franchement , non.Je ne sors pas beaucoup sans lui.

— Un endroit où il ne s'attend pas à ce que tu y ailles de ton plein gré ?

Je marque une pause pour réfléchir ... un endroit où Eli ne s'attend pas à ce que j'y ailles de mon plein gré ? A vrai dire ... même si ça me coute de le dire , j'en vois bien un.

— Oui , j'en ai un...Mais je n'ai vraiment , vraiment aucune envie d'aller là bas.

Les yeux de Warren s'illuminent , et il me contemple avec impatience.

— Ce sont des gens à qui je n'ai plus parlé depuis mon mariage avec Eli.

— De qui tu parles ?

— De mes parents.