BODYGUARD [T1]

- VII -

BODYGUARD - TOME 1
Septième partie : « Le chalet »

Après une dizaine d'heures de trajet en voiture et de randonnée , on arrive à un chalet au milieu des bois.

— C'est ici que nous allons loger ?

— Oui.

— Ça ne m'a pas l'air très sûr...

— Je vous assure que c'est très sûr comme endroit.

— Si j'ai bien compris , on va rester ici du début jusqu'à la fin exclusivement tous les deux ?

— Oui , Monsieur Nelson ne voulait pas risquer de problème au cas où les malfaiteurs qui nous menacent fassent partie de nos équipes.

Seuls dans un chalet reclus , complètement coupé du monde extérieur...Est-ce étrange que je trouve cette situation bizarrement ... romantique ?

— Il faudrait mieux rentrer.Après vous , madame.

Ce chalet est accueillant , un brin rustique , et il émane de son décor simple une ambiance chaleureuse.Il n'y a rien d'extravagant, ça dénote clairement avec le luxe de ma maison.Et pourtant ... ça me plaît.

— Je vais faire un feu.Pourquoi n'iriez vous pas en haut déballer vos affaires ? Je suis sûr que vous devez être fatiguée.

— Où sont nos chambres ?

Il m'adresse un regard penaud.

— Il n'y en a qu'une.

— Où êtes vous censé dormir alors ?

J'avise un coup d'œil sur le canapé au milieu de salon , installé droit devant la cheminée.Warren ne répond pas.En lieu et place , il s'approche d'un placard et en tire ce qui semble être une natte de sol.Sans mot , il se dirige vers la chambre , et perplexe , je le suis.En voyant poser la natte par terre , je comprends enfin.

— Non.

— Si.

— C'est absolument hors de question.

— Je vais rester dans la même chambre que vous.

Warren et moi allons dormir dans la même chambre ? ... Je devrais le taquiner.Autant s'amuser un peu.

— Est-ce que vous êtes sûr qu'il n'y a pas un grand méchant loup dans la pièce ?

— Hein ?

— Vous aviez tout prévu , n'est-ce pas , monsieur le loup ?

— Mais ... bien sûr que non !

Il semble gêner par la situation , mais fait un petit sourire en coin.

— Maintenant que vous m'avez piégé , que comptez vous faire ?

— Madame Nelson , je ...

— Vous savez , vous pouvez m'appeler Jade.Et je ne fais que vous taquiner.

— Je n'avais pas spécifiquement pour intention de vous enfermer seule avec moi dans une chambre ...

Je change de sujet.

— Comme je le disais plus tôt , je dois me reposer.Contentons nous d'aller nous coucher.

— Très bien.

Une fois dans mon lit , je ne trouve pas le sommeil et me remue dans tous les sens pendant près d'une heure.Je me demande si lui aussi a du mal à dormir ? Je chuchote son nom aussi discrètement que possible.

— Warren ?

— Oui ?

— Vous dormez toujours ?

Quand il me répond , j'entends clairement un certain amusement dans sa voix.

— Oui.

— Dans quelles missions est-ce que vous avez été ?

— Informations confidentielles.

— Évidemment... vous comptez toujours me répondre de façon aussi cryptique ?

— Cryptique ?

— À chaque fois que je vous pose une question , soit vous vous taisez , soit vous me faites taire.On risque de passer beaucoup de temps ensemble , donc je me disais autant apprendre à se connaître.

— Vous savez déjà tout ce qu'il faut sur moi.

— Pas du tout.Quel âge est-ce que vous avez , par exemple ?

— 30 ans.

4 ans de plus que moi.. parfait.

— D'où est-ce que vous venez ?

— De pas loin.

— Votre couleur préférée ?

— Le noir.Et la vôtre ?

— Ah , je ne peux pas vous répondre.Information confidentielle.

Il pousse un petit rire , et ça me fait rougir.Il a vraiment un joli rire ...Ceci dit , cette conversation ne m'aide pas vraiment.Jamais je ne réussirai à dormir comme ça , autant demander à Warren s'il veut bien ... dormir avec moi ...

— Ça ne vous ennuie pas de dormir avec moi ?

La chambre s'enfonce dans un long moment de silence.

— Quoi ? D'où vous sort cette idée ?

— Et bien , réfléchissez-y.Ça nous aiderait à mieux dormir , vous ne croyez pas ?

— Madame Nelson ...

— Quoi ? C'est vrai.En tout cas moi ça m'aiderait.

— Alors je vous suggère plutôt de compter les moutons.Bonne nuit , Madame Nelson.

— Bonne nuit , Warren.

Ça me prend un peu de temps , mais je fini par m'endormir profondément.