Don't Wanna Cry 〈 JEONGHAN FF 〉

Chapitre 54

Elle regarde sa montre puis se lève.

-La journée va bientôt se finir pour moi. Je vous raccompagne ?

J'hoche la tête et nous partons pour la chambre de ma mère. Sur le petit bout de trajet, elle me parle de ses années universitaires. Elle me dit de profiter et que si j'ai besoin de l'appeler.

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La deuxième journée vient de s'écouler, ma mère à ronchonner toute la journée car je suis resté avec elle plutôt que d'être en cours. Je lui ai promis que j'irais le lendemain et c'est ce que j'ai fait. Minho est resté avec moi et m'a même accompagné à l'hôpital. J'y suis restée la nuit. Le quatrième jour, je n'avais pas le moral. Ma mère devenait plus faible et Jeonghan était toujours aux abonnés absents. J'ai hésité à lui envoyer un message puis j'ai abandonné l'idée pour me concentrer sur ma mère. Nous sommes le cinquième jour de son hospitalisation. Ma mère ne peut plus respirer seule. Le docteur Jang me l'a annoncé alors que je revenais des cours. Je m'assois à côté d'elle et ma mère a le regard dans le vide jusqu'à ce que je m'assois à côté d'elle. Ses yeux brillent lorsqu'ils croisent les miens. J'attrape sa main et elle me tient fermement. Nous le sentons toutes les deux mais aucune ne veut prononcer les mots fatidiques. La soirée passe, on se regarde sans rien dire. Alors que la nuit est bien tombée, ma mère enlève son masque d'oxygène.

-Qu'est-ce que tu fais ! Remet ça ! Dis-je en paniquant.

-Il faut... Que je... Te dises... Quelque chose.

-Garde au moins ton oxygène...

-Je... T'aime...

-Moi aussi maman...

-Je suis... Fière... De toi... Sois... Heureuse... Toujours... Heureuse...

Je lui remet son masque et alors qu'elle me fait un grand sourire, ses yeux se ferment. La machine commence à bipper et je sais que ce sont ses derniers moments alors je reste près d'elle tout en pleurant. J'apporte sa main à ma joue comme pour profiter de ce dernier contact avec elle, mais elle est déjà partie. Seul son corps est encore là. Les secondes s'écoulent pour se transformer en minute avant que quelqu'un entre dans sa chambre. Ils éteignent la machine et une main se pose sur mon épaule.

-Il faut la laisser maintenant.

Le docteur Jang attrape ma main, essayant de me faire lâcher celle de ma mère mais je ne peux pas, je ne veux pas. Je ne veux pas la laisser, je ne veux pas... Être seule... Alors que des personnes l'emmènent, je m'écroule au sol, la douleur... La même que quand mon père est mort, s'abat sur moi. L'air se fait rare dans mes poumons et je sens que tous mes sens sont en panique.

-Hyorin, calme toi. Respire, je suis là.

Le docteur Jang attrape ma tête et me force à la regarder. Mes yeux remplis de larmes ont du mal à la distinguer mais lorsque je respire de nouveau normalement, ses bras viennent autour de moi.

Lorsque je me suis réveillée je n'ai pas reconnu la pièce, puis le docteur Jang est venue près de moi. Elle m'a indiqué que c'était son bureau et que je m'étais endormi après... La mort de ma mère. Sans doute exténuée par mes pleurs. Elle m'a tendu des feuilles, je ne comprenais rien alors elle m'a aidé à les remplir. Elle m'a également demandé si j'avais de la famille et au vue de ma réponse négative, un silence s'est installé.

-Excusez moi d'arriver si tardivement... Hyorin...

Aesook s'approche de moi après avoir refermé la porte derrière le père de Jeonghan. Lorsqu'elle me prend dans ses bras, mes yeux s'humidifient une nouvelle fois.

-Je suis désolée...

Je ne dis rien et hoche seulement la tête. Son père vient également me prendre dans ses bras et contrairement à ce que j'aurais pu penser, il m'a dit qu'il ne pensait pas que ce jour serait arrivé si vite. Il m'a promis de toujours être là pour moi car c'est ce que mon père aurait voulu. Le docteur Jang me demande s'ils font partie de la famille mais Aesook lui explique que ce sont pratiquement comme ma famille. Le docteur Jang explique diverses choses alors que je suis perdue dans mes pensées. J'aimerais me réveiller de ce mauvais rêve maintenant.

-Pour l'enterrement ?

-Nous allons nous en occuper.

-Je vois, je peux également vous mettre en lien avec une association qui aide les familles des... Elle me regarde puis regarde de nouveau Aesook. Des patients morts de cancer.

-Je vois, je vous remercie.

-Je sais que ce doit être fait rapidement, les papiers sont déjà prêts. Madame Park les avait pré-remplis il y a quelque jours, je vous laisse en prendre connaissance.

Elle nous tend un dossier. Ma mère a effectivement tout préparé. Elle savait que ça allait arriver aussi vite ? J'ai l'impression d'avoir perdu une part de moi... Comment suis-je censée faire pour continuer de vivre normalement ?

Aesook me dépose devant mon immeuble, me demandant pour la quatrième fois si je suis sûre de ne pas rentrer avec elle. Je lui affirme une nouvelle fois avant d'entrer dans l'immeuble. Je ferme la porte de mon appartement et sens ma respiration s'accélérer. Les larmes remontent et je me laisse glisser contre la porte. C'est si dur. Je n'arrive pas à y croire. Je ne veux pas y croire. Après être restée en boule pendant un moment, je me dirige vers mon lit où je découvre le sac de ma mère. Je commence à sortir ses vêtements, puis son parfum que je pulvérise dans l'air. Tout en sentant cette odeur florale, je l'imagine à côté de moi. Alors que j'attrape un autre habit, une enveloppe tombe. Je l'attrape et découvre mon prénom écrit sur celle-ci.

"Hyorin, si tu lis cette lettre c'est que tout ne s'est pas bien passé et que je ne suis probablement plus là pour te serrer dans mes bras. J'ai été si fière de t'avoir, ton père à toujours voulu un deuxième enfant mais avec sa mutation nous n'avons jamais tenté. Malgré tout, tu as toujours su nous remplir de bonheur et de fierté. Je me rappelle encore le jour de ta naissance, tu étais si petite. Jamais je n'aurais imaginé que mon petit bébé deviendrait médecin. Car oui, même si tu n'es pas encore diplomée ou peut-être que si, je ne sais pas trop quand tu liras cette lettre après tout, je sais et je peux affirmer que tu seras un grand médecin. J'aurais voulu t'écrire des pavés mais je sais que cela rendrait la chose trop dure pour toi. Je ne veux pas que tu pleures, même si c'est difficile, continue d'avancer et crois en toi. Tu es forte et tu as toutes les qualités dont tu as besoin pour prendre possession de ce monde. Je t'aime et t'aimerais toujours même si je ne suis pas là pour te le dire. N'oublie jamais que les gens qui t'entourent sont là pour toi et qu'ils t'aiment comme ton père et moi t'avons toujours aimé. Reste forte et sois heureuse pour toujours !"

J'essuie mes larmes qui coulent en torrent et serre la lettre contre moi.