Chapitre 51

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Ma mère me dit que tout va bien mais j'arrive à la forcer à se rendre à l'hôpital. Sur le trajet, ses yeux sont lourds. Lorsqu'on arrive enfin devant l'énorme bâtisse, elle est vite prise en charge. J'attends dans une salle le temps que ses examens se terminent.

-Mademoiselle Park ?

-Oui ?

Il me fait signe de le suivre, nous nous rendons dans son bureau.

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Je m'assois et regarde autour de moi. Je ne sais pas ce qu'il attend pour me parler... Je le fixe mais il ne dit toujours rien, jusqu'à ce qu'une personne entre.


-Bonjour, excusez moi j'ai eu une urgence de dernière minute.

-Je vous en prie, voici la famille de madame Park.

-Je vois, elle s'assoit à côté de moi, vous êtes sa fille ?

-Oui...

-Majeure ?

-Oui...


Je me demande pourquoi elle me pose toutes ses questions...


-Je vois, je suis le docteur Jang. Cancérologue.


Je me stop au dernier mot.


-Au vue de l'ancien rendez-vous avec son cancérologue, j'ai demandé à ce que le docteur Jang soit là aujourd'hui.

-Je ne suis pas sûre de comprendre...

-Vous êtes venu à cause de l'avancée du cancer de votre mère ?

-Je...


Le vide, c'est ce qui se passe dans ma tête. Ma mère... A un cancer ?


-Vous n'étiez pas au courant ? Me demande le docteur Jang.


J'hoche négativement la tête et elle pose sa main sur mon épaule.


-Je vois, ce genre de chose arrive.


Elle regarde l'autre docteur et je suis perdue. Depuis quand le sait-elle ? Pourquoi elle m'a rien dit ?


-Quel cancer ? C'est quel cancer ?

-Elle a un cancer du poumon. Elle suit un traitement depuis 6 mois maintenant mais elle n'a pas voulu faire de chimiothérapie.

-Pourquoi ?

-Je ne sais pas, il faudrait que j'appelle son cancérologue pour en savoir plus.

-Elle va s'en sortir ?


Aucun des deux médecins ne répond.


-Elle va s'en sortir, n'est-ce pas ?

-Et bien... Le docteur Jang attrape ma main. La cellule cancéreuse s'est développée plus rapidement que ce qu'elle devait imaginer.

-On peut l'opérer non ? Si on enlève la cellule avant qu'elle touche...

-C'est trop tard... Le deuxième poumon est déjà touché... Je suis désolée...

-Non. Non. Ce n'est pas possible. Il doit y avoir une solution. Je...


Mes mains se mettent à trembler et ma vue se floute, ce n'est pas vrai. Rien de tout ça n'est réel. Ce n'est qu'un mauvais rêve.


-Mademoiselle Park ?


Je ne peux pas y croire, c'est forcément un cauchemar !


-Venez avec moi, prendre l'air vous fera du bien.


Je sens mon corps se lever et on m'aide à me déplacer. Alors que j'arrive dehors, l'air qui s'engouffre dans mes poumons est comme bloqué. Je n'arrive plus à rien...


-Respirer, écouter ma voix, respirer calmement.


Je lève la tête et croise les yeux noirs du docteur. Je n'ai qu'une envie, c'est de pleurer mais je ne peux pas me le permettre. Il faut d'abord trouver une solution pour ma mère !


-Vous allez mieux ?


J'hoche la tête et elle m'aide à m'asseoir sur un fauteuil.


-Je sais que ça peut être un choc d'apprendre une maladie, je travaille dans ce secteur depuis des années et c'est toujours difficile d'annoncer ça aux proches

-Elle va s'en sortir n'est-ce pas ?

-Je... Je suis désolée.

-Dites moi qu'elle va s'en sortir !

-Nous l'avons mis sous oxygène... Je doute qu'elle puisse continuer sans aide. Vous avez bien fait de venir, si vous aviez attendu la crise se serait déclarer chez vous et nous n'aurions rien pu faire. Nous lui avons donné des médicaments pour la soulager et elle va devoir rester ici quelques jours le temps que ça se calme mais... Il faut se faire à l'idée que...

-Non, ce n'est pas possible. C'est une battante, elle va s'en sortir.

-Elle a déjà tenu 6 mois, ce qui est énorme pour les personnes atteintes de ce type de cancer. Votre mère est à bout de force.

-Elle allait encore bien aujourd'hui...

-Je suis désolée.


Elle vient poser ses bras autour de mes épaules et c'est comme si elle me mettait un dernier coup de couteau dans le cœur. Je ne peux pas y croire... C'est pas possible... Elle me demande si je veux aller voir ma mère, puis m'emmène dans une chambre. Les machines c'est tout ce que je vois. Le docteur me sort un siège et j'attrape la main de ma mère. Je... Non... Je refuse de croire que c'est comme ça que ça se termine ! Je me mord la lèvre pour me retenir de pleurer et le bruit de la porte qui s'ouvre me fait tourner la tête.


-Excuse moi, j'ai fait aussi vite que j'ai pu quand j'ai eu l'appel !


Le peu de ce que j'ai pu contenir cède et je fond en larme.

Don't Wanna Cry 〈 JEONGHAN FF 〉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant