Le début d'une légende {One Piece}

Chapitre 34

Pdv Auteur

Miketsu fixe ses mains ensanglantées. Ce n'est pas le sien, mais celui de Rin. Cette image effrayante ne cesse de lui revenir en tête, son compagnon allongé dans une mare rubis, le souffle rauque. Plongée dans une lourde torpeur, elle ne lève pas la tête quand des bruits de pas se rapprochent.
- Tu devrais les nettoyer, commence Aster d'une voix douce.
- Je... je ne comprends pas... balbutie t'elle.
- Quoi donc ?
- Pourquoi Yuto a-t-il fait ça ? Je croyais qu'il était notre compagnon alors pourquoi !
Des larmes de rage coulent le long de ses joues. Ce nouveau monde qu'elle vient à peine de découvrir lui arrache maintenant tous ceux qu'elle aime sans aucune explication. Ça lui fait si mal. Elle aurait aimé ne jamais connaître ce sentiment.
- Je ne sais plus quoi faire... dit elle d'une toute petite voix.
Devant la détresse de son amie, Aster serre les poings.
- Mais enfin, n'est ce pas évident ! S'exclame t'il. Nous allons la sauver ! Et en même temps nous demanderons des explications à Yuto. Je suis certaine qu'il y a une raison derrière ce changement de camp.
Un petit sourire nait sur ses lèvres quand il ajoute :
- Oui tu pourras le frapper autant que tu veux quand on l'aura retrouvé, tant pis si il se transforme en statue de Granit Marin. Alors n'abandonne pas. Après tout, Rose compte sur nous.
Miketsu ferme un instant les yeux. Devant ces paroles pleine de détermination, un souvenir d'une discussion entre Rin, Rose et elle lui revient tout à coup.
Ce jour là, Rose était tombée dans l'eau suite à un énième combat contre la Marine. Rin n'avait pas hésité un seul instant et s'était immédiatement porté à son secours. Malgré qu'ils étaient essoufflés et trempés jusqu'aux os, le jeune homme avait passé un sale savon à son capitaine, à la suite duquel elle avait déclarée avec un grand sourire :
- Je n'ai rien à craindre car je sais que vous êtes là. Quoi qu'il m'arrive vous serez là pour me porter secours. Et c'est pareil pour moi.
- Ce n'est pas une raison pour risquer ainsi sa vie n'importe comment ! Proteste Rin.
- Du moment qu'elle permet de sauver une des vôtres, cela me va. Pas vrai Mikkie ?
- Ne la mêle pas à ça ! Je n'en ai pas fini avec toi...

Un petit sourire germe enfin sur le visage de la jeune femme grâce à ce doux souvenir.
- Elle nous attend c'est ça ? Dit elle d'une toute petite voix.
Aster hoche doucement de la tête.
- Mais comment allons nous la retrouver, le monde est grand, elle peut-être n'importe où.
- Ça, je m'en occupe, déclare Aster.
Il observe le lit où repose Rin, toujours inconscient et couvert de bandage. Depuis qu'ils l'avaient retrouvés, Miketsu avait refusée fermement de quitter son chevet. Lentement le jeune homme s'approche sous le regard interloqué de son amie.
- Il y a un problème ? S'enquit elle interloquée.
Aster ne lui répond pas, son attention rivé sur les poings serrés du blessé. Dans l'un d'entre eux, il remarque un petit bout de papier en dépassé. Aussi délicatement que possible, il arrive à le récupérer. Malgré son état Aster peut facilement lire ce qui est écrit dessus. Une simple phrase.
- Mais quel enfoi...! Lâche t'il.

Du côté de nos deux jumeaux inventeurs, l'humeur est au plus bas. Sur le pont du Kaze no Tentsujin, Dosuke s'entraîne à tirer sur des cibles qu'il avait lui même confectionné. C'est le seul moyen qu'il a trouvé pour se calmer. Imaginer que ses cibles sont en réalité la tête de ce traître lui fait un bien fou.
Bordel, pourquoi ne me suis-je pas méfier tout de suite de lui !
Quelques heures avant l'enlèvement de Rose, Yuto était avec eux et s'était intéressé à leur petit tas de trouvailles. Heureux de voir qu'une personne partageait potentiellement leur passion, aucun des deux frères inventeurs ne s'était douté de quoi que se soit. Ils ont même plaisanté ensemble et Dosuke avait eu enfin l'impression de faire pleinement partie de cet équipage. La chute n'en fut que plus brutale. Comment n'ont ils pas vu plus tôt ce fichu escargophone ? Malgré lui, Dosuke ne peut pas s'empêcher de se sentir un peu coupable.
- Et merde ! Hurle t'il
Gonosuke entend le cri éploré de son frère depuis l'intérieur du Navire mais ne fait pas mine de le rejoindre. Tout comme son Jumeau, il partage sa colère et sa frustration mais étant plus réservé, il la contrôle plus facilement. Assis sur une couchette du dortoir des Garçons, il joue du tournevis sur une étrange sphère faite entièrement de pièce détachées qu'il avait trouvé. Une façon pour lui de se détendre... et de réfléchir. Depuis l'enlèvement de leur Capitaine, Gonosuke a l'impression que quelque chose ne colle pas. Tous c'est passé si vite. Trop vite. Rose est puissante et possède un fruit du démon. Même si Yuto l'avait attaqué par surprise, elle aurait pu facilement reprendre le dessus ou au moins les alerter, car son pouvoir n'est pas très discret. Oui, un seul coup n'aurait pas suffi à faire plier leur Capitaine, il en est certain. Cela veut donc dire qu'elle n'a pas utilisée son pouvoir.
- Mais pourquoi ? Pense t'il tout haut. Cela n'a vraiment pas de sens.
Oui quelque chose leurs échappent, il en aurait mis sa main à couper. Et il est déterminé à le découvrir pour toute ces personnes qui les ont acceptés sans hésitation dans leur petite famille. Il sursaute tout à coup et tourne la tête. À l'instant, il jurait avoir entendu quelqu'un chanter. Ce n'était pas son frère, la voix était bien trop aigüe pour lui appartenir. Et puis celui-ci continue à se déchaîner sur le pont d'après les bruits de balles qui résonnent. Gonosuke retient son souffle avant de tendre l'oreille. La voix ne se fait pas attendre. On aurait dit celle d'un enfant. Le pauvre jeune homme a envie de hurler.
Alors Aster avait raison, ce Navire est vraiment hanté ! Pense t'il paniqué.
Il fourre son gadget et son tournevis dans une des nombreuses poches de sa merveilleuse Salopette tout en se levant lentement. Veillant à faire le moins de bruit possible, il sort doucement du dortoir. Gonosuke se rend compte que la source de la voix provient du dortoir des filles. Avec la porte à moitié entrouverte et la pénombre qui règne autour de lui, il se croit presque dans un mauvais film d'horreur dont il est le héros. D'ailleurs les héros ne meurent jamais pas vrai ?
Qu'est-ce que je fais ? Je devrais prévenir Dosuke non ?
La curiosité est un vilain défaut, hélas tous les hommes en sont pourvus. Elle prend généralement le pas sur la prudence. Gonosuke prend une grande inspiration, la main déjà sur la poignée de la porte. Foutu pour foutu autant s'y lancer. Avec un grand coup il ouvre la porte.
- Que... Qui es-tu ?