Douleur

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    Qu'est-ce qu'ils veulent dire, ces mots? Quels sont leurs sens? Que dois- je faire? Qu'est-ce qui me permettrait de combler ce vide, de me sentir enfin...

                Réellement en vie...

    -"Itachi? Itachi? Itachi m'entendez-vous?

    - Euh.... oui, je vous entends parfaitement docteur.

    - C'est que je veux être bien sûr que vous comprenez la situation.

    - Oui, "maladie inconnue qui touche le coeur ainsi que les poumons et qui a des répercutions inexpliquées sur la mobilité des membres inférieurs" surment incurable. Si je ne deviens pas ninja, je pourrais peut-être réussir à atteindre la vingtaine. Autrement, Je ne vivrai pas jusqu'à l'âge de 15 ans, un peu plus si j'ai de la chance."

    Père et mère étaient à mes côtés dans le bureau du médecin. Les trois personnes présentes près de moi semblaient surprises, voir choquées par ma réponse. Le médecin se rassurait, surment, en se disant qu'un garçon de 5 ans ne devait pas saisir tous les détails du tableau qu'il me décrivait là.

    Or, mes parents savaient parfaitement que j'avais tout de suite compris ce qui m'attendait à l'avenir. Une vie court, avec de nombreux médicaments et de nombreuses visites à l'hôpital. C'est pour cela, que leurs visages étaient à ce point décomposés. Leurs yeux écarquillés, qui me fixaient perplexe, donnaient l'impression que leurs cernes, déjà marqués, tombaient jusqu'aux coins de leurs bouches. Leurs joues creusées par la fatigue les vieillissaient étrangement. Je tourna mon visage vers eux en leur faisant un sourire.

     -" Ne faites pas ces têtes, sinon les autres médecins penseront que vous êtes des patients de l'hôpital. J'ai entendu dire que le hameau des Uchiha avait été déplacé. Alors, j'ai hâte de voir notre nouvelle maison."

  Comme je ne marchais pas encore, Je ne pus que continuer à les fixer avec mon sourire en attendant qu'ils reprennent leurs esprits. Mon père se leva et aida ma mère à se soulever de sa chaise. Elle avait le regard vide, un mouchoir à la mains. Mais elle était forte. Peut-être même, bien plus que mon père. Alors, elle sécha ses larmes et me fit un sourire en poussant mon fauteuil roulant jusqu'à la porte. Mes parents saluèrent le médecin, puis nous sortîmes de l'hôpital en se dirigeant vers le nouvel hameau au sud-ouest du centre ville.

                             "........."

    Cela faisait presque un mois que je n'avais pas quitté ma chambre. Le village était toujours en reconstruction. Cela me rappela la guerre, les civils et les ninjas faisaient comme si rien ne c'était passé et qu'ils arrivaient à tourner la page. Alors, qu'ils avaient encore tous l'écho des cris du démon renard en tête. C'était triste n'est-ce pas. Comme les événements se répètaient inlassablement. Comme si nous étions dans un boucle infernale dont la seule issue était la mort.

                           "..........."

     Père et mère se trouvaient devant moi, assis. Il m'avait fait appelé pour discuter d'une chose importante. Cela faisait peu de temps que nous vivions dans cette maison, mais je m'y étais déjà habitué. De plus, mon état physique s'était amélioré. Maintenant, je pouvais me déplacer seul avec des béquilles dans cette immense demeure traditionnelle. Je trouvais cela étrange d'ailleurs, le fait que le chef du clan avait le droit à la maison la plus spacieuse et la plus belle. Et non pas, la personnes qui en avait le plus besoin. En contrepartie, mon état mentale lui, ne s'améliorait toujours pas. Je n'arrivais pas à comprendre les paroles de l'homme à la canne. Je ne savais pas, qu'est ce qui me permettrait de combler ce creux, même durant un instant, et de me sentir pleinement vivant.

Ce fût la voix grave de mon paternel qui me sortie de mes songes.

     -" Comme tu le sais, en temps normal tu aurais rejoint l'académie des ninjas dans moins d'un semestre. Mais, pour ta santé, ta mère et moi pensons qu'il serait plus judicieux que tu renonces à la voie du ninja."

J'écarquilla les yeux sous cette déclaration. Je préférais ne pas imaginer leurs discussions avant de prendre cette décision. Le chef d'un clan renommé acceptait que son fils aîné et héritier abandonne la vie de ninja. Cela plongerait notre famille dans la honte, alors pourquoi? Pourquoi risquer de perdre son mérite. Peut-être qu'ils pensaient que la vie de leur fils passait avant le mérite, l'honneur ou même le clan. Ou peut-être se disaient-ils que Sasuke sera là pour apporter la gloire à notre nom. Je ne savais pas. La seule chose qui était sûr, c'est que je n'étais pas de leur avis. Je ne pouvais pas renoncer. Pas après avoir juré que j'éradiquerai le cercle de la haine et cela même si je devrai mourir. Parce que oui. Je me fichais bien de mourir prématurément, je me fichais bien de mourir tout court, en réalité. A mes yeux, ma maladie raccourcissait simplement le temps que j'aurais pour accomplir ma mission.

    -" je vous remercie pour votre inquiétude. Mais je ne peux renoncer, je suis désolé.

    - Mais pourquoi, pourquoi t'entêter à vouloir traverser un chemin où tu n'as pas d'avenir.

    - Parce que, mère, même en simple civil je n'aurai pas d'avenir. Alors je préfère me rendre utiles que se soit à mon village, ou à mon clan."

Père ferma les yeux et réfléchis quelque instant.

     -"Très bien, mais si dans quelques temps, tu voudrais renoncer, fait le. N'oublie pas qu'une décision n'est jamais immuable. En attendant, tâche de bien te rétablir pour ne pas te blesser à nouveau."

   Mère baissa les yeux, je savais qu'elle était contre, mais elle savait aussi que c'était mon choix et qu'elle devait le respecter. Elle était pleine de bonnes intentions. Seulement, l'enfer était également pavé de bonnes intentions

                           "........."

    Aujourd'hui, était le premier jour de ma rééducation. Trois infirmières étaient venu à la maison, pour des exercices à domicile. Mon père étant chef de clan et ma mère jeune maman, nous avions eu une autorisation expresse de l'Hokage pour des consultations à domicile même dans le contexte actuel.

    La rééducation démarra très bien. Malgré la douleur, je pus facilement exécuter les exercices de mobilité assis. Mais au moment de la marche sans béquilles, La douleur se fit bien plus intense. Tellement que je pouvais sentir la sang faire ses allés et venus dans mes veine. Je serrais les dents pour ne pas montrer ce que je ressentais. Mais chaque pas me donnais l'impression que mes pieds se faisaient empaler par des coutelas. Et que mes jambes se faisaient piquer par une nuée d'insectes. Mais je ne pouvais pas me rasseoir, je ne pouvais pas abandonner. Je devais faire avec et encaisser, prendre sur moi. Je devais garder cette souffrance au fond de moi. Oui, c'était ça. Je devais combler le vide avec cette douleur, avec toute la douleur. Que ce soit la mienne, ou même celle des autres...

     

                    

MALÉDICTION [ Itachi x Plein De Monde ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant