Fuck, Sir

CHAPITRE XXVI*

Je vide le lave-vaisselle tranquillement, en attendant le retour de mon copain qui est parti faire des courses. Il arrive en trombe dans la cuisine, visiblement furieux.

-Lewis : Anna ! Tu peux m'expliquer pourquoi tu n'es pas aller à ton rendez-vous chez le médecin ?!

-Moi : Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles

-Lewis : Arrête ! Ne prends pas cet air avec moi ! Le docteur m'a appelé en panique, il a essayé de te joindre une dizaine de fois !

-Moi : Ce n'est pas bien grave, j'irais la semaine prochaine

-Lewis : Certainement pas, tu vas y aller, et maintenant ! Je t'y conduis

-Moi : Et qu'est-ce que ça peut bien te faire que j'ai rater mon rendez-vous ?

-Lewis : Le médecin m'a donné le résultat de tes analyses...

Je soupire, il est inutile de poursuivre dans cette voie. Je n'ai pas véritablement envie que l'on se dispute, même si, une fois à l'hôpital, ça sera inévitable. Sans résistance, je le suis jusque dans son véhicule et m'installe lourdement. Je déteste être surveillé dans mes moindres faits et gestes, j'ai immédiatement le sentiment d'être redevenue une petite fille. J'ai choisi de ne pas me rendre à cette entrevue pour une bonne raison mais m'y voilà contrainte. Je ne pouvais pas affronter le regard désapprobateur du médecin, je ne peux plus entendre toutes ces réflexions sur mon poids, sur ce que je mange.

-Lewis : Depuis quand ?

-Moi : Depuis 10 jours

-Lewis : Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

-Moi : Exactement pour cette réaction

Il se tait immédiatement et se consacre entièrement à la route. Je repose ma tête sur la vitre et attend passivement que l'enfer vienne à moi. Aucun mot ne sera prononcé lors du trajet, l'atmosphère est électrique à souhait.

Nous arrivons devant cette immense bâtisse blanche, l'angoisse est à son paroxysme, je refuse d'y entrer, je ne veux pas affronter tout ceci, je n'en suis tout bonnement pas capable.

-Lewis : Ne restons pas là, suis-moi

Il me tire par le bras, je suis incapable de fuir. Nous parcourons les différents couloirs que Lewis à l'air de connaitre comme sa poche, jusqu'à un petit bureau devant lequel nous patientons. Après quelques minutes passé, toujours dans un silence de plomb, le docteur nous invite à le rejoindre dans la pièce.

-Médecin : Bonjour mademoiselle, merci monsieur de l'avoir fait venir. Si je tenais absolument à vous voir c'est à propos des analyses sanguines plus qu'inquiétantes que vous avez réalisé il y a 2 jours. Comme vous le savez, nous pouvons déterminer de nombreux éléments grâce à ces prélèvements.

-Moi : Ne tournez pas autour du pot... Oui j'ai recommencé à vomir et à sauter des repas, ce n'est pas la peine d'en faire toute une histoire

-Lewis : Bien sûr que si, je m'inquiète énormément pour toi !

-Médecin : Le problème aujourd'hui est que la situation est de plus en plus grave, et que nous devons absolument faire un choix. Il existe trois possibilités, la première serait de voir une diététicienne très régulièrement et que vous sachiez vous contrôler pour ne rater aucun repas ainsi que de ne pas les vomir. En second, il y a l'alternative de la sonde, où vous aurez votre nourriture obligatoirement ingérer. La dernière possibilité est celle dont personne ne veut, l'internement dans un hôpital psychiatrique spécialiser dans les TCA.

-Moi : Je sais très bien que le premier choix n'est que fictif, vous ne me laisserez jamais repartir comme ça. Et en général, le second implique un internement.