CHAPITRE XXXX

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Cela fait maintenant 2 semaines que je vis à l'hôtel, 2 semaines que j'ai quitté la vie que je m'étais construite. Personne ne sait où je me trouve, j'évite tous contact avec mes amis et ma famille. Je ne pouvais pas rester chez George, c'était risqué de voir Lewis ou mon père débarquer. C'est égoïste de ma part d'avoir fui tout le monde, mais je ne pouvais imaginer retourner dans les bras de Lewis alors que je me sentais si mal. Je ne pouvais pas lui infliger mes nuits de débauches.

J'aime mon père, car c'est justement mon père, et souvent il a été présent pour moi, mais il a toujours eu un rôle destructeur dans ma vie, et ce même avant le divorce. Il est très colérique et violent dans les mots qu'il utilise, en tout cas avec moi. J'avais peur de ses accès de colère, je ne savais jamais quel jour je pouvais me permettre de lui parler ou non. Après qu'il ait quitté la maison, il était redevenu toujours gentil quand je le voyais, mais au fond je ne savais pas si cela allais durer et je redoutais le retour à la normale. Depuis que je travaille chez Mercedes, c'était moins fréquent, mais il s'est toujours emporté pour un rien. Le reste du temps, je l'aime plus que tout, mais je ne suis plus capable de vivre ainsi.

La dernière fois, les mots sont redevenus durs, violents dans le sens où je les aient déjà trop entendu pour que ça soit une erreur. « Sale petite conne » « Tu n'es rien » « je ne veux plus jamais te voir » C'est dur à entendre de la part de son père, c'est encore plus dur d'accepter ces mots alors que je ne faisais que défendre celui que j'aimais. Il était en colère, mais il n'avait pas le droit de me dire ça.

Alors depuis 2 semaines, je vis d'alcool, de drogues et de sommeil, passant mes journées dans mon lit et mes nuits assise au bar, enchainant les verres et les cachets jusqu'à me trainer dans mon lit, et tout recommencer. Je suis dépendante de mes soirées, dépendantes de l'effet de l'alcool, de la sensation de planer, dépendante de cette destruction que je m'impose. Quand j'y pense, je suis certaine que cela ferais un joli titre sur les tabloïds « Anna Wolff, fille du patron de Mercedes F1 Team, alcoolique et droguée en devenir ». Mon père serait fier de voir que je mène la vie que je mérite. Je suis arrivée à un stade où il n'est même plus question que je m'en sorte, je ne traine mon âme que lors de cette lente agonie. Qui de mon foie ou de mes envies suicidaires pendra le dessus ?

Aujourd'hui je n'ai pas envie de sortir de ma chambre, j'ai décidé de ne pas aller au bar du coin mais plutôt de boire à domicile. J'ai envie de me défoncer la tête, boire sans jamais m'arrêter, sans aucune contrainte. Je récupère une bouteille de Rhum et commence les festivités. Je bois, j'avale ce liquide si puissant non seulement par envie mais surtout par besoin. Il m'est nécessaire de boire, juste pour oublier les cicatrices, le manque de nourriture dans mon corps, les cauchemars ou bien à quel point Lewis me manque.

J'enchaine les gorgées, même si ma tête tourne, je continue, je poursuis ma descente aux enfers. Mon corps me fait atrocement souffrir ce soir, le manque de nourriture jouant sans doute un rôle névralgique dans ce mal-être. Je finis par m'allonger sur la moquette, n'ayant plus la force de me lever jusqu'à mon lit. Je ferme les yeux, espérant que ce soit la dernière fois.

J'ouvre les paupières, à mon plus grand regret. Le décor est bien différent de celui de ma chambre, je cherche à comprendre où je me trouve, mais mes yeux embrumés m'empêche d'en savoir plus.

-George : Anna ?

Ma vue est de plus en plus nette, je suis dans la chambre de George. Je ne veux même pas savoir comment j'ai atterrie ici, je m'en moque. Le britannique me fixe, attendant une réaction de ma part, je ne sais pas si c'est l'alcool, l'amphétamine d'hier soir ou autre mais j'ai envie de le serrer si fort dans mes bras.

-George : Comment te sens-tu ? Est-ce que tu veux quelque chose ?

-Moi : Ne t'en fais pas pour moi

-George : Bien sûr que je m'inquiète Anna, tu disparais deux semaines et quand je te retrouve, tu es ivre.

Fuck, SirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant