CHAPITRE XXXXIII

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Mon avion atterrit enfin, me voilà sur le sol autrichien pour la première fois depuis des années. J'étais venue voir mes grands-parents quand j'étais aussi haute que trois pommes, mais pas depuis. Je suis ici pour faire une surprise à Lewis, il voulait que je viennes le voir alors me voilà. Quand nous nous sommes téléphonés il y a deux jours, il avait l'air exténué et assez triste. Le voir ainsi m'a conforté dans mon idée de le rejoindre. Lando m'a donné un pass en toute discrétion et a organisé ma venue.

Je me dépêche d'aller à l'hôtel, je dépose ma petite valise dans la chambre du numéro 4 puisque je n'ai pas encore accès à celle de mon copain. Je me rends directement vers le paddock, la deuxième séance d'essai libre a déjà commencé depuis plusieurs minutes, j'aimerai être sur place avant qu'il ne sorte de sa monoplace.

J'arrive dans le garage Mercedes seulement 5 minutes avant la fin de la session, puisque mon éternel sens de l'orientation m'a fait me perdre entre les différentes navettes. Les deux voitures sont encore en piste, testant sûrement les réglages et les nouvelles pièces qui devaient être ajoutées aujourd'hui. Je profite de ce moment pour discuter un peu avec quelques mécaniciens qui ont un temps libres.

Finalement, les deux pilotes rentrent au garage, Lando s'approche immédiatement de moi, me prenant dans ses bras. Bien entendu les caméras sont braquées sur nous, je sens que je vais bien faire parler de moi dans la presse. Mon père remarque assez vite ma présence, mais ne dit rien, tant mieux, ça m'évitera de le frapper devant tout le monde. Lewis est en revanche très préoccuper avec son ingénieurs aéro, ne me remarquant pas du tout.

Le numéro 4 se dirige vers mon copain, lui tapant l'épaule et murmurant à son oreille quelque chose, certainement une connerie. Enfin Lewis lève les yeux vers moi, et reste planter sur place pendant de longues secondes avant qu'il ne se dépêche de me rejoindre, m'enlaçant de toute ses forces.

-Lewis : Tu es venue

-Moi : Je peux repartir si tu préfères

-Lewis : Tu ne me quittes plus jamais

Je ris doucement avant de le laisser partir, il doit débriefer avec l'équipe sur les dernières données. En attendant je me promène un peu dans le paddock, allant saluer quelques pilotes dont George, Lance, Max et Charles. J'aime bien l'ambiance F1 mais je ne supportais pas y travailler, tout ce que j'aimais sur le paddock avait perdu de sa magie. Si mon père ne bossait pas ici, je me porterais encore mieux.

Après une bonne heure de promenade, je reçois un message de Lewis qui me demande de le rejoindre près de la sortie, sa petite réunion étant terminée. Je me mets à courir dans la bonne direction, voulant le revoir le plus rapidement possible. J'ai tellement de chose à lui raconter. Nos chemins se croisent alors il me récupère sur sa trottinette, je m'accroche à lui comme je peux, sa conduite n'est vraiment pas très fluide pour un pilote.

Il nous ramène jusqu'au parking où se trouve sa voiture. Je prends le volant puisqu'il déteste vraiment conduire en ville, je lui demande juste d'être mon GPS, faut bien qu'il serve à quelque chose. A un feu rouge, je lui demande de me passer ma veste que j'avais déposer à l'arrière. J'ai des contractions musculaires et je voudrais bien les lui cacher. Je me reconcentre sur la route puisqu'il y a beaucoup de monde ce soir.

Nous arrivons à l'hôtel, je laisse Lewis tout seul quelques minutes afin de récupérer ma valise, je le rejoint dans sa chambre. Il s'approche de moi et m'embrasse doucement avant de me plaquer contre le mur. Son petit sourire, on dirait un ange. Mais c'était le calme avant la tempête. Il agite un petit sachet en plastique que je connais par cœur devant mes yeux, perdant son sourire et le mien par la même occasion.

-Lewis : Tu vas me jeter ces merdes immédiatement avant que je ne te tues moi-même, Anna.

Je déglutis, j'ai rarement vu autant de colère dans ses yeux et son ton est autoritaire. Le stress me fait réagir par la pire des manières, je ris de nervosité, n'étant clairement pas préparée à ce qu'il soit au courant.

Fuck, SirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant