Alliance inattendue (TERMINEE)

Chapitre 55 - Tyler

Je sais que tout se joue maintenant. Elle a peut-être de l'expérience mais mon loup est plus imposant que le sien. J'utilise ça à mon avantage et parviens à lui griffer le flan. Elle grogne de douleur et nous commençons à nous tourner autour. Un deuxième round commence et la fatigue se fait ressentir. Je n'entends plus ce qui m'entoure, mes yeux sont fixés sur mon alpha. Chacun de ses mouvements est analysé car je sais qu'un faux pas équivaut à ma mort. Je ne pense pas à ce que je pourrais perdre mais plutôt à tous les loups qui vont être libérés de son emprise si je réussi. 

La neige a recommencé à tomber autour de nous, s'accrochant à nos pelages et recouvrant les corps de ceux qui se sont battus jusqu'au bout. J'inspire une dernière fois et en même temps que le brouillard se forme de mon souffle et du froid environnant, je saute sur Janette. Étant préparée, elle esquive légèrement mais j'ai le temps de l'attraper par la patte et de l'envoyer contre un arbre. Profitant de son étourdissement, je me jette sur elle et mes crocs s'enfoncent dans sa nuque. Je peux sentir ses griffes contre mon corps tandis qu'elle se débat de toutes ses forces. Quand soudain, un sifflement dans mon oreille me surprend. 

Je lâche prise et recule pour observer ce qui vient de se passer, laissant mon corps se transformer en humain. Le corps de Janette gît maintenant contre le tronc d'arbre, une flèche en pleine poitrine. Je ne réalise pas et me retourne pour voir la forme du corps de Clary, l'arc en l'air. Je ne peux pas voir son visage à cause de l'ombre. 

Ramenant mon attention au sol, je constate que le silence est maître. Les combats se sont arrêtés, les mutants paraissent atterrés que leur chef soit mort. Ces quelques moments de confusion permettent aux loups garous de les attraper et de les restreindre. Ils ne se débattent plus, ils sont perdus, ils ont perdus. C'est le signe que certains attendaient, le signe que nous avons gagné. Une première louve hurle à la lune, bientôt suivie par tous les loups encore en vie, toute meute confondue. Il n'y a plus de raison de se séparer, de se mépriser.

- Nous pouvons désormais tourner la page sur nos anciennes rancœurs et avancer ensemble, prononce l'alpha de la meute du Sud. Je pense qu'il est important que tout le monde se repose et que les défunts soient enterrés comme il se doit. Je propose que les meutes se séparent ce soir et qu'on se retrouve tous demain pour un conseil et décider de l'avenir des deux meutes. De ce que j'ai pu voir, il n'est pas impossible de nous entendre.

Son regard se fixe sur un couple et tout le monde se retourne vers eux également. Kévin et Amélia sont enlacés et aux paroles de l'alpha, leur visage prennent des teintes de rouge. Rigolant devant l'embarras de mon meilleur ami, je ne fais pas attention à mon environnement et je suis surpris quand une main se glisse dans la mienne. Sachant directement qui c'est, je me retourne vers elle, ne pouvant empêcher un sourire sur mon visage. Sourire qui disparaît immédiatement. 

De grosses balafres balayent son visage, du dessus de son œil à sa mâchoire. Le tout est recouvert de sang séché. Elle n'ose pas relever le regard alors je pose délicatement ma main sous son menton et lui relève la tête. Je peux enfin voir combien elle se retient de pleurer, de crier. Je peux voir dans son regard sa douleur physique mais aussi mentale. Je sais qu'elle a tué ce soir, comme elle n'avait jamais tué auparavant. Je sais que ce n'est pas sa première fois mais son regard me prouve qu'elle perd un peu d'elle-même à chaque fois.

- Regarde moi. Ça va aller, tu peux pleurer. Je te promets que ça va aller maintenant. Ne regarde pas autour de toi, ferme les yeux.

A mes paroles, Clary s'effondre dans mes bras. Ses larmes mouillant mes vêtements mais cela n'a pas d'importance. Ce qui est important c'est que même si de nombreuses épreuves nous attend, on peut enfin être ensemble. M'écartant d'elle, je prends son visage entre mes mains en faisant attention à ses blessures puis pose mes lèvres sur les siennes. Je sens qu'elle est surprise et légèrement tendue mais elle se détend rapidement et passe ses bras dans mon dos me rapprochant d'elle par la même occasion. Je sais que ça va aller, je la sens sourire, je la sens vivre.

Un loup garou et une chasseuse.

Non ... Deux âmes sœurs.

J'ouvre les yeux et un seul mot m'échappe : « Mienne ».