Alliance inattendue (TERMINEE)

Chapitre 48 - Clary

Cela fait un peu moins d'une semaine que je n'ai pas vu les autres. Mais ayant accepté de venir à leur fête de noël chez Amélia, je vais être obligé de les confronter cet après-midi. Je ne suis pas partie en mission comme je l'ai dit à Amélia mais j'ai continué mes recherches sur le pendentif. J'ai trouvé que le grenat était considéré comme la pierre de la dévotion passionnée, que ce soit pour la famille, les amis, vous-même ou vos buts dans la vie. Dans mes recherches, j'ai constaté que beaucoup de loups garous utilisaient les pierres précieuses pour renforcer leurs aptitudes. Le grenat est sensé développer les sens, la vitalité et augmenter la vitesse de la personne qui le porte. J'ai une idée sur la personne que cela pourrait être, mais il faut que je sois sûre pour le dire à Tyler. Et heureusement, je dois aller faire un tour au camp nord pour ramener d'autres pièges. Je les fourre dans un grand sac et pars en direction du camp. J'observe la foret, composée d'un sol tout blanc dû à la neige qui est tombée cette neige. Cela fait bien longtemps qu'il n'avait pas autant neigé. Les arbres, eux, commencent à perdre la neige qu'il y a sur leur branche à cause de la chaleur du soleil. Il n'y a aucun bruit, rien que le son de mes bottes dans la neige. Cela me fait retomber en enfance, quand il neigeait et que je me précipitais dehors avec mon frère. On commençait toujours par faire des batailles de boules de neige, interrompu peu de temps après le début par notre père qui nous criait dessus comme quoi on faisait trop de bruit et qu'en tant que chasseur nous devions être plus adultes. C'est pourquoi je n'ai jamais fait de bonhomme de neige. « C'est un jeu puéril non digne d'être fait », disait mon père. De toute façon, il nous ressortait cette phrase à chaque jeu que nous voulions faire. Il ne jurait vraiment que par le combat et la chasse aux loups garous. Agacée, je prends de la neige, forme une boule à l'aide de mes mains et la lance contre un arbre. La forêt jusqu'alors silencieuse, répercute le bruit de la boule contre l'arbre par écho. Voyant que j'ai assez perdu de temps dans mes pensées et que Amélia va me tuer si j'arrive en retard, je me dépêche d'arriver au camp. Ce que j'aperçois en premier est le grand sapin en plein milieu de l'allée décoré de nombreuses guirlandes et boules de noël. Il y a beaucoup de monde dehors à décorer sa maison des couleurs de noël pendant que les petits se sont transformés et jouent dans la neige. J'avance alors comme ci tout était normal, recevant toute fois des regards à chaque pas que je fais. Les petits arrêtent de jouer et me fixent, perplexes, tandis que l'un d'entre eux vient à ma rencontre. Je reconnais de suite cette fourrure et m'accroupis pour être a sa hauteur. Le loup se transforme et laisse place à une petit fille.

- Bonjour Mona.

- Bonjour Clary. Tu viens jouer avec nous à la bataille de neige ? Demande-t-elle les yeux plein d'espoir.

- Je ne peux pas aujourd'hui, mais je te promets qu'un jour on jouera ensemble, d'accord ?

- D'accord, répond-t-elle la tête baissée.

- Par contre, je crois que tes amis on très envie que tu retournes jouer avec eux.

Elle se retourne, observe les autres enfants qui lui font un signe de la tête et revient vers moi tout sourire.

- Alors, à la prochaine fois. Au revoir Clary, dit-elle avant de se changer en louve.

Une fois de plus, le village a les yeux rivés sur moi et je sais qu'à la moindre erreur il n'auront aucune pitié à m'attaquer. De ce fait, je récupère le sac que j'avais posé par terre et toque à la maison des alphas. C'est Laurent qui m'ouvre la porte.

- Chasseuse ?

- Je viens vous apporter d'autres pièges, encore. Et c'est la dernière fois que j'en fait alors ne me prenait pas pour votre toutou, je ne suis pas à votre disposition, c'est clair ?

- Pour qui te prends-tu ? Tu n'as pas à me parler comme ça, je suis l'alpha de ce camp.

- Vous êtes peut-être l'alpha de ce camp, mais je ne fais pas partie de ce camp. De ce fait vous n'êtes pas mon alpha et je ne vous dois rien. Sur ce, joyeux noël quand même.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et quitte le camp vite fait. Sur le chemin, j'observe les gens de ce camp jusqu'à ce que mon regard soit attiré par un certain pendentif que je reconnaîtrais entre mille. Je remonte mon regard vers la personne qui le porte et me fige.

- Je le savais, dis-je les yeux dans les yeux avec la personne. Les mots sont sortis tout seuls sans que je ne puisse les arrêter.

En retour, la jeune femme me sourit. Pas un sourire chaleureux, non, plus un sourire machiavélique. Je me mets à courir pour pouvoir atteindre la maison d'Amélia le plus vite possible. Kévin et Tyler n'étaient pas au camp donc ils doivent être chez elle. Je continue de courir quand soudain mon instinct prend le dessus et pousse mon corps à se coucher par terre. J'ai juste le temps d'apercevoir un énorme loup sauter au-dessus de moi. Je me relève le plus rapidement possible, récupère mes armes et analyse la situation. Un rire amer sort de ma bouche en reconnaissant le loup.

- Bien le bonjour Thomas, ça fait longtemps. Ou sont tes deux acolytes ?

Il me répond par un grognement avant de se retransformer.

- Je n'ai pas besoin d'eux pour te régler ton compte. Tu en sais trop pour que je te laisse la vie sauve.

- C'est ce qu'on verra ! Crié-je en l'attaquant avec mon poignard.

Commence alors un combat rapproché comme celui du lycée. Sauf que cette fois, il est plus loyal et je suis sûre de le fatiguer. Il est fort mais je suis rapide. D'un coup précis, je lui entaille légèrement le visage. Il grogne de mécontentement et me propulse à plusieurs mètres. Je me relève et l'observe. Ces mouvements sont répétitifs et donc facile à dévier. Il attaque, j'esquive et pendant ce temps il se fatigue. Il grogne un peu plus fort et je comprends qu'il compte se transformer. Connaissant la taille de son loup, je plante mon poignard dans sa jambe droite et cours le plus vite possible chez Amélia. A ce moment, la forêt n'est plus silencieuse. Le tapis de neige n'est plus blanc mais rouge de notre sang. Je ne regarde pas derrière, je sais qu'il s'est transformé et qu'il va me rattraper. Je vois au loin la maison d'Amélia, ce qui me donne de l'espoir. Je tente un regard par derrière au moment où il se jette sur moi. Sa mâchoire se referme sur mon ventre tandis qu'un cri déchirant sort de ma bouche. Je sens une de mes armes m'échapper tandis que je ressers ma main sur l'autre. Avec mes dernières forces je lui assène l'arme sur la tête, lui crevant ainsi l'œil. Il gueule à son tour et me relâche avant de reculer et de mettre sa tête entre ses pattes. Je pose ma main sur ma blessure et regarde le sang s'écouler. Je n'ai plus la force de me relever tandis que Thomas aura toujours la force de me tuer. Il lève sa tête, montre les crocs et avance lentement vers moi. Mais avant qu'il ne m'atteigne, un loup gris saute s'interposant entre nous deux et grogne sur Thomas. Entendant d'autres personnes arriver, le loup noir préfère battre en retraite et disparaît à travers les arbres. Le loup gris, lui, fixe l'endroit où a disparu Thomas avant de reporter son regard sur moi. Il se retransforme alors et laisse place à Tyler. Kévin et Amélia m'apparaissent également. Cette dernière se jette par terre et dépose délicatement ma tête sur ses genoux.

- Oh mon dieu, Clary ! Pleure-t-elle.

Je vois au regard que Tyler lance à ma blessure, qu'elle est loin d'être bénigne. Je le fixe attendant qu'il me regarde dans les yeux. Ce qu'il fait peu de temps après.

- Je sais qui ... je sais, essayé-je de parler mais je sens mes forces m'abandonner avant de pouvoir leur donner le nom.

Je sens une caresse sur mon visage et quelqu'un qui essaye de me secouer doucement par l'épaule avant de complètement sombrer dans un monde fait de noir.