Chapitre 24 - Clary

40 5 0
                                    

J'ouvre les yeux et constate que je me suis assoupie plus d'une heure. Je me lève et sort de l'infirmerie d'un pas morne. Je n'arrive pas trop à me remettre de ma conversation avec Tyler. Je me dirige vers l'arrêt de bus quand mon regard se pose sur une personne que je pensais ne plus voir pendant longtemps.

- Je te raccompagne?

- Je croyais que tu avais un train à prendre il y a plus d'une semaine? Alors qu'est-ce que tu fais là et pourquoi as-tu une moto?

- Je pense que je te dois la vérité, dit-il nerveusement.

- Je pense oui!

Je le fixe durement en croisant mes bras sur ma poitrine.

- Je ne suis pas venu en train mais en moto, mon rôle étant de te surveiller.

- Donc ton père sait absolument tout ce que je fais!

- Il se pourrait que j'oublie de lui faire parvenir quelques détails, annonce-t-il avec un sourire en coin.

Je lâche un petit rire.

- Ton rire m'avait manqué.

Je vois passer de la tristesse dans ses yeux. Les souvenirs remontent en même temps que mes larmes. Hugo s'en aperçoit et me prend dans ses bras.

- Qu'est-ce qu'il y a Clay'? Demande-t-il doucement.

- J'ai besoin de me confier, j'ai besoin de mon meilleur ami, sangloté-je.

- Je suis là. Et cette fois, je ne te laisserai pas toute seule.

Il desserre son emprise sur moi et grimpe sur sa moto. Il tapote la place derrière lui et me fixe, attendant que je fasse mon choix. Je le rejoins sans hésitation, je n'en peux plus de cette tension entre nous. Il démarre tandis que je m'agrippe fort à lui pour ne pas tomber. Après un certain temps, on arrive enfin devant ma maison. Hugo coupe le moteur et je descends de la moto. J'ouvre la porte et dépose mes affaires dans l'entrée. N'entendant plus aucun bruit, je me retourne et aperçoit mon cousin sur le bas de la porte en train de fixer la façade, le regard voilé.

- Je sais à quoi tu penses.

- Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu cette maison. Au faite, qu'est devenu notre cabane?

- Elle n'a pas survécu, la nature a repris ses droits depuis longtemps.

- Dommage. On a passé tellement de bons moments là-bas!

Il sourit tout en avançant vers moi.

- Bon, qu'est-ce que tu voulais me dire?

On s'assoit et je lui dévoile tout, tout ce qui s'est passé toutes ces dernières années, mes rapports avec Amélia, Tyler et Kévin, mes visions, comment s'est passé mon contrat. Je lui révèle même l'affaire sur le meurtre des parents de Tyler.

- Whaou! Ça en fait des informations!

- Voila, maintenant tu sais.

- Mais comment ça se fait que tu te sois retrouvée là-dedans?

- Je te l'ai dit, je soupire. Tyler croyait que les responsables étaient mes parents.

- En même temps, c'est compréhensible qu'il est cru ça. Des loups morts dans une forêt, des chasseurs habitant dans cette forêt, pas besoin de chercher bien loin.

- Oui mais le problème c'est qu'on a prouver que ce n'était pas la faute de chasseurs car les flèches n'étaient pas induites d'argent.

- Et il ne s'est rien passé à la même époque?

- Non. J'ai parcouru tout ce qui était en rapport avec l'année du meurtre dans les archives, je n'ai rien trouvé. J'ai même cherché les années d'avant.

- Et si ... Non je pense pas.

- Quoi? A quoi tu penses?

- Tu as cherché l'année même, on est d'accord?

- Oui et?

- Et si cela remontait à plus longtemps. Peut être que ses parents ont découvert quelque chose et que c'est à cause de ça qu'ils ont été assassiné.

- Mon dieu, Hugo! Mais c'est une super idée. Pourquoi je n'y ai pas pensé plutôt?!

- Parce que tu n'as pas mon brillant cerveau, plaisante-t-il en me faisant un clin d'œil.

- Pff n'importe quoi.

Je l'entends glousser derrière moi alors je lui donne une tape dans l'épaule.

- Aie! C'était en quel honneur?

- Tu étais en train de te moquer de moi.

- Moi?! Jamais je ne ferais ça, prétend t-il avec un air faussement choqué.

J'explose de rire, vite rejointe par mon cousin. Ça me rappelle tous ces moments passé avec mon frère et mon cousin. Étant enfant, on passait toutes nos vacances ensemble. Malgré nos âges différents, on était inséparables. Nos parents pouvaient s'attendre à tout avec nous. A cette époque on s'en fichait des loups garous, des guerres entre meutes, de notre formation de chasseur, tout ce qui comptait c'était nous trois. Mais il y a eu cette nuit. Cette nuit qui a tout changé, mon frère est mort et mon cousin a ruiné notre relation.

- A quoi tu penses?

- A nous trois.

Je baisse la tête et l'entends soupirer.

- Clary ...

- T'inquiète pas, je ne vais pas te sermonner. Je t'ai en quelque sorte pardonner, mais promets moi que tu ne me feras plus jamais un coup pareil?

- Promis cousine! S'exclame-t-il avant de me prendre dans ses bras.

On reste un moment dans cette position jusqu'à ce que mon ventre se mette à gargouiller.

- J'en connais une qui a faim.

Je souris face à sa remarque et me lève du canapé pour aller préparer à manger. J'ouvre les placards à la recherche d'un potentiel repas. Il faut vraiment que j'aille faire des courses! J'aperçois un paquet de pâtes tout en haut de l'étagère et tends le bras pour essayer de l'attraper. Le problème est que même sur la pointe des pieds, ma taille ne me permet pas d'attraper le paquet. D'un coup, une main apparaît dans mon champ de vision et saisit le paquet en question.

- Besoin d'aide, peut-être? Rigole-t-il en me tendant le sachet.

- Donne moi ça, tu veux.

Je le lui prends des mains et déverse les pâtes une fois l'eau bouillante. En attendant qu'elles cuisent, je commence à mettre la table, la tête pensive. Je reviens sur terre dû à la douleur qui surgit à mon front. Je relève la tête et vois le bras d'Hugo tendu vers moi. Je comprends qu'il vient de me faire une pichenette.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Tu étais dans la lune donc je n'ai pas pu me retenir de te ramener sur terre.

- Et il n'y avait pas de moyen moins violent?

- Ça n'aurait pas été aussi drôle sinon, sourit-il.

- Plus sérieusement?

- Hum?

- Tu comptes rester combien de temps?

- Oh! Je me suis dit qu'avec tous les contrats que j'ai fait ces derniers mois, je pouvais me permettre de prendre des vacances chez ma cousine. Du coup, tu vas devoir me supporter encore un peu plus longtemps! Et comme ça je pourrais t'aider pour l'enquête.

Il accompagne son propos d'un grand sourire ce qui a pour effet de me faire rire.

Alliance inattendue (TERMINEE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant