Chapitre 13 - Clary

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Je descends dans le salon, aucune trace d'Amélia, je me dirige vers la cuisine où je la vois assise au bar avec un verre d'eau. Elle sert le verre tellement fort dans sa main que ces jointures sont blanches.

- Si tu continues tu vas le casser, lui fis-je remarquer en baissant mon regard sur le verre.

- M'en fiches.

- D'accord.

Je teste tous les placards jusqu'à trouver ce que je veux : un verre. Je verse de l'eau du robinet et bois tout d'une traite.

- Je ne vous avais pas dit de ne rien toucher, Clary.

- De toute façon, je sais que tu vas nettoyer à fond telle la maniaque que tu es, dis-je avec un sourire en coin.

Elle se met à rigoler et je vois sa main se desserrer du verre.

- Il m'énerve, il est borné, têtu, débile,...

Je la regarde et attend qu'elle finisse son discours pas très positif sur Tyler.

- ... Monsieur a toujours raison, monsieur garde tout pour prouver qu'IL a raison. Tu savais qu'il avait gardé les flèches de cette nuit là?!

Ces derniers éléments me font sortir de ma transe. Je la fixe et lui demande précipitamment :

- T'as dit quoi?

- Euh ... J'ai dit qu'il avait encore les flèches en argent servies pour tuer ses parents mais en même temps cela...

Je n'écoutes pas la fin de sa phrase et me précipite dans les escaliers. Amélia crie mon prénom derrière mais je fais abstraction. Bien sûr, étant maladroite, mon pied se coince dans le rebord d'une marche et je m'étale de tout mon long dans l'escalier. Le bruit a dû alerter les garçons car je les vois sortir en courant de la chambre. Quand ils prennent conscience de ce qui s'est passé, ils explosent de rire devant moi sans même me proposer de l'aide ou me demander si je vais bien. Je sens une main m'agripper le bras et me relever. Je tourne la tête et vois Amélia. Je lui souris

- Merci, heureusement que tu es là.

Je me retourne et constate que les garçons ne se sont toujours pas calmés.

- Pourquoi as-tu couru dans les escaliers?

- Car j'ai la preuve que ce ne sont pas des chasseurs qui ont tué les parents de Tyler.

Ce dernier se stoppe instantanément et je fixe mon regard dans le sien.

- Comment?

Je sens Amélia derrière moi me pousser.

- C'est pas que je ne veux pas savoir mais les escaliers c'est pas l'endroit le plus confortable de la maison pour parler.

On rentre dans la chambre et on reprend les mêmes places que tout à l'heure.

- Quelque chose dans le baratin d'Amélia a attiré mon attention. Et au passage je crois qu'elle ne t'aime vraiment pas, dis-je amusée.

- J'ai entendu ça.

- Oh! Tu vois Clary, qu'est-ce que je te disais. Même pas possible d'avoir une conversation privé avec ce genre d'énergumène!

Je regarde Kévin et on explose de rire.

- Qu'est ce que vous avez à rire vous deux?!

- Ce que tu viens de dire est juste hilarant quand on sait que ton surnom était Madame la commère avec un grand M!

- C'est bon c'était il y a longtemps, j'ai changé depuis.

Et c'est reparti pour un autre fou rire.

- C'était la ... l'année dernière, j'essaye de dire en reprenant ma respiration.

- Oui et bien depuis j'ai changé!

Oh mon dieu, j'en peux plus. J'ai mal aux côtes à force de rire et je remarque que Kévin est dans le même état. Amélia croise ses bras et fais sa tête trop drôle de quand elle boude, sourcils froncés et bouche en cul de poule!

- C'est bon vous avez fini, on peut reprendre?

J'observe Tyler et constate qu'il attend toujours que je continue mon explication.

- Donc comme je disais, Amélia m'a certifié que tu avais encore les flèches.

- C'est vrai, je les ai gardé chez moi depuis tout ce temps.

- Comment tu les tiens?

- Comment ça "comment tu les tiens"? Je me sers de mes mains, un truc formidable qui se trouve à l'extrémité de nos deux bras, me dit-il ironiquement.

- Donc tu les as déjà mise en contact direct avec ta peau?

- Oui, mais c'est quoi cet interrogatoire? Pourquoi tu me demandes ça?

- Je vais te montrer ce sera plus simple.

Je descends chercher mon sac resté près de l'entrée et remonte dans la chambre. Je l'ouvre et fouille dedans à la recherche d'une de mes flèches. Une fois trouvée, je la sors et la tends à Tyler.

- Prends la.

Il attrape la flèche par le fût et pousse un cri avant de la balancer loin de lui. Amélia et Kévin sursautent et accourent vers Tyler pour regarder sa main qu'il tient fermement contre lui, la tête baissée. On peut quand même apercevoir quelques larmes perler aux coins de ses yeux.

- Voila pourquoi.

Il relève la tête et son regard s'assombrit. Il se lève d'un coup faisant tomber Kévin et Amélia accroupis à ses côtés. Je le vois avancer dangereusement vers moi mais je sais qu'il ne fera rien alors je le regarde et ne bouge pas.

- Tu trouves ça drôle? Hurle t-il. Tu ne sais pas la douleur que l'on ressent quand on touche de l'argent!

Ne supportant pas me faire crier dessus, je me lève aussi et essaye de lui tenir tête même si cela paraît ridicule sachant que je fais bien une tête de moins que lui. Mais ce n'est pas une raison pour se laisser marcher dessus.

- As-tu au moins compris pourquoi je t'ai demandé de la prendre?

Une lueur d'incompréhension passe dans ses yeux. Il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Je m'imagine tous les rouages de son cerveau en action à ce moment précis et vu la tête qu'il fait il peine à trouver la réponse.

- Alors?

- Toutes les flèches des chasseurs sont comme ça?

- Oui, règle d'or n°5 : "mettre de l'argent sur toute la flèche pour causer le plus de dégât". En gros, il n'y a pas que la pointe qui est en argent, on en enduit aussi le fût, les plumes et l'encoche.

- Donc je n'aurais jamais pu toucher les flèches sans avoir une brûlure comme celle ci.

- Exact! Et cela prouve autre chose.

- Quoi?

- Je pense que le meurtrier de tes parents est un loup garou!

Alliance inattendue (TERMINEE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant