Chapitre 3

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A la pause, Camille reste assise avec moi.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec ta sœur ? Me demande-t-elle.

- On est fâché. C'est compliqué, des histoires de famille..., j'essaie de répondre brièvement.

Je vois Antoine nous observer du coin de l'œil. Il nous écoute surement, comme la plupart des élèves de la classe d'ailleurs.

- Mais entre vous ça a toujours été...

- Tendu, explosif ? Je demande en souriant. On n'a jamais été très proche et ça s'est envenimé avec le temps. Elle me déteste.

- Tu sais pourquoi ?

- Elle ne sait pas vers qui tourner sa colère alors je lui sers de punching-ball.

- Elle aurait pu te tuer quand même.

- C'est son plus grand souhait, je dis avec un sourire triste.

Elle me fixe horrifiée.

- Vraiment ?

- Oui, elle l'exprime clairement. Et elle a essayé plusieurs fois.

- Mais pourquoi tu ne t'es pas défendu ? On dit que tu es une sorcière de catégorie 5. Tu aurais pu la repousser.

- Je suis une sorcière de catégorie 5, c'est vrai mais... Je me sers très peu de mes pouvoirs et jamais contre ma propre sœur.

- Toi tu ne la détestes pas ?

- Non.

- De ce qu'on dit, tu as une famille incroyable Lucie.

Notre famille était connue dans le monde entier. Elle était spéciale. Normalement, le gêne de l'espèce d'un parent se transmet de manière dominante dans chaque famille. On voit des familles de vampires, de loups, de sorciers. Jamais on n'a vu d'enfants d'espèce différente dans une même famille et ma famille est la seule où c'est comme ça depuis plusieurs générations.

- Alors, c'est à cause de ta sœur que ton grand-père te cachait ?

- Non. C'est autre chose. Mais il ne me cachait pas

- Alors où tu as vécu toutes ces années ? Et pourquoi ton frère était là lui ?

- C'est comme ça.

Je n'ai pas envie d'aborder cette partie de mon histoire pour le moment.

Le midi, Camille m'invite à déjeuner avec elle. J'accepte et nous mangeons toute les deux. Elle me parle d'elle, du fait qu'elle étudie ici depuis la maternelle. Elle me raconte des anecdotes sur les élèves de notre classe, me parle des professeurs. Nous passons un bon moment. Après mangé, elle s'absente pour son entrainement de danse. Je m'assois sur un banc, sous le grand escalier et commence à lire un livre. Dylan me rejoint. Il s'assoit près de moi.

- Ça va ? Me demande-t-il.

- Oui, je réponds sans conviction souhaitant le faire partir.

Je suis plutôt solitaire. Ma priorité en venant ici est surtout d'apprendre davantage, pas de me faire énormément d'amis.

- C'est intéressant ton livre ? Demande-t-il.

- Je pense, sinon je ne le lierai pas, je réponds.

Il sourit.

- Tu as du caractère finalement.

- Pourquoi « finalement » ?

- Parce qu'au premier abord tu as l'air timide, renfermée.

- Je suis juste solitaire.

Il sourit.

- Je suis content que tu sois dans notre classe. On ne va pas s'ennuyer cette année.

- Je ne suis pas un animal de foire, je réponds sèchement.

Je me lève et le plante. Je monte l'escalier et rejoints la bibliothèque. Je m'installe à une table, mets mes écouteurs avant de lancer ma playlist sur mon téléphone et reprendre ma lecture.

Après les cours, Camille m'accompagne dans ma chambre, nous faisons nos devoirs ensemble. Le soir, nous mangeons toute les deux. Nous apprenons à nous connaitre même si je ne lui dévoile pas tous les détails de mon passé. William nous rejoint au dessert. Il s'assoit avec nous. 

- Salut ! William, dit-il avec son sourire charmeur en regardant Camille.

- Salut. Moi c'est Camille, répond-elle intimidée. 

- Jolie prénom.

Je lève les yeux au ciel. Il ne peut pas s'empêcher de faire son dragueur.

- Tu as passé une bonne journée ? Me demande-t-il

- Oui. Et toi ?

- Moi aussi.

- Tu n'as pas peur de trainer avec Lucie ? Demande William à Camille.

- Non... Pourquoi ?

- Parce qu'elle est carrément chiante.

- Arrête, je dis.

- Non, je ne la trouve pas chiante, me défend Camille.

- Attends de voir dans quelques jours, on en reparle, sourit-il.

Il plonge son doigt dans ma crème.

- T'es dégueulasse ! Je râle.

- C'est ma récompense pour t'avoir encore sauvé la vie ce matin.

- Hum...

- Elle va revenir, papy l'a convoqué demain. Il veut faire une réunion de famille.

- Super, je soupire.

- On va encore s'engueuler. Belle journée en prévision, ironise-t-il.

Je souris. 

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