L'école fantastique

Chapitre 14

Je suis ramené dans ma chambre vers 16h. J'ai pu être soignée, me reposer, je me sens mieux. Je décide de rejoindre Camille pour que nous puissions aller faire les magasins. Je l'attends à la sortie de la classe. La sonnerie retentit au sein des couloirs de l'école et les élèves sortent peu à peu. La plupart d'entre eux me dévisagent, je me contente de baisser les yeux. Je les relève en voyant Camille.

- Lucie ? Qu'est-ce que tu fais là ? Me demande-t-elle en me voyant.

- Je me demandais si tu souhaitais toujours qu'on aille faire les magasins.

- Bien sûr. Mais... tu vas bien ? Ça peut attendre demain.

- Non. Allons-y maintenant. Je ne supporte plus d'être seule

Elle sourit.

- Super. Allons-y.

Nous allons d'abord dans sa chambre déposer son sac de cours et nous préparons à sortir ensuite. Une fois devant l'école, mon frère, adossé au mur du grand bâtiment m'arrête.

- Tu vas où ? Me demande-t-il. 

- Je sors faire les magasins.

- C'est beaucoup trop dangereux avec ce qu'il s'est passé cet après-midi.

- William, tout ira bien.

- Non Lucie, tu ne sors pas.

- Je me passe de ton accord, je réponds sèchement.

Il me fixe. Je passe devant lui et prends la main de Camille pour qu'elle me suive.

- Quels sont tes secrets ? Me demande Camille une fois installées dans le bus. Comment peux-tu être aussi forte ?

- De l'entrainement et de la stratégie.

- Apprends-moi.

- Pourquoi ? Tu n'es pas menacé toi, je réponds en souriant.

- Par curiosité, répond-elle en souriant.

- D'accord. Alors la première chose à faire lorsque tu es attaqué ou que tu te sens en danger est de faire un sort de protection sur tes mains, poignets et doigts.

- Comment tu fais ça ?

- Le programme de sorcellerie est incroyable ici..., je soupire. C'est le premier sort que j'ai appris.

- On n'est pas amené à se battre ici.

- Créées un voile de protection et frottes tes mains l'une sur l'autre.

Elle essaie et y arrive. 

- Avec ça, tu es sûr qu'on ne pourra pas immobiliser tes membres et t'empêcher de faire des sors.

- Intelligent

- Pour le reste, c'est de l'entrainement

- En tout cas tu as vraiment été incroyable.

Je baisse les yeux, ne le voyant pas de cette façon.

- Qui sont ces gens qui t'ont attaqué ?

- Ils font parti d'un groupe de sorciers qui en ont après moi depuis de nombreuses années. Ils estiment que j'ai trop de pouvoir et ont eu quelques différents avec ma famille, j'explique vaguement.

- Ils ont l'air vraiment dangereux.

- Ils le sont.

- C'est pour ça que tu te cachais pendant toutes ces années.

- Je ne me cachais pas. Je me suis... isolée.

- Mais qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi avoir intégré l'école cette année ?

- Mon grand-père et mon frère me voulaient près d'eux.

Elle hoche la tête. Nous arrivons en ville.

Nous rentrons à l'école vers 20H, les bras chargés de sacs de vêtements, de chaussures, de produits de toilette et autres affaires très utiles au quotidien. William nous attend de pied ferme, assis sur les marches de la grande porte d'entrée de l'école. Il se lève en nous voyant.

- C'est une heure pour rentrer ? Dit-il sèchement, visiblement contrarié.

- Le couvre-feu est à 21h, je ne vois pas où est le problème ? Je réponds.

Il me fusille du regard.

- Je constate ton irresponsabilité.

- Je vois que tu es toujours agréable.

- Je vais rentrer, dit Camille gênée d'assister à cette altercation.

Je lui souris.

- Merci, on se voit demain.

Elle rentre.

- Moi je suis irresponsable ? Je demande à William.

- Ce que tu as fais cet après-midi c'était... dangereux.

- Je sais.

- Ils auraient pu t'enlever, te tuer.

- Je vais bien.

- Tu as été formidable, dit-il plus calmement. Mais...

- Arrête de dire ça ! Je m'énerve. 

- C'est la vérité. Tout le monde était impressionné.

- Ou inquiet.

- Pas du tout.

- Arrête de te voiler la face, je réponds agacée.

- De quoi tu parles ?

- Laisse tomber.

Je rentre à l'intérieur. Je commence à monter le grand escalier pour rejoindre ma chambre mais il me suit.

- ça t'a affaibli. Tu aurais dû rester te reposer, pas sortir courir les rues jusqu'à une heure tardive.

- William, si j'ai accepté de venir ici c'est en partie pour avoir plus de liberté alors ne m'en prive pas.

- Tu dois faire attention.

- Je fais attention. Je suis constamment sur mes gardes.

- Pas assez.

Je l'ignore et rejoins ma chambre.