Chapitre 46

1.9K 147 0
                                    

A la sortie des cours, je suis arrêté par Daniel, je n'avais même pas remarqué qu'il était dans notre classe.

- On se rejoint plus tard, me dit Camille avant de filer.

J'hoche la tête.

- Ça va ? Me demande Daniel d'un air sincère.

Je recule pour laisser les autres sortir.

- Oui ça va, merci.

- Il parait qu'il t'est arrivé des trucs pas cool.

- Qu'est-ce qu'on raconte ?

- Des conneries.

- Dis-moi, je dis un peu agacée.  

- En tout cas, ça ne doit pas être beau vu tes mains.

- Je dois y aller.

Je me retourne mais il me retient par le bras.

- Lucie, c'est dur j'imagine mais tu n'es pas seule pour l'affronter.

Je le dévisage ne comprenant pas ce qu'il veut dire. Antoine sort à ce moment-là et nous fixe.

- Merci, salut, je réponds simplement.

Je file et quitte le couloir pour rejoindre ma chambre. Je m'y enferme pour le reste de la soirée. Je ne dors pas de la nuit. 

Le lendemain matin, je me lève un quart d'heure avant le début des cours, attache mes cheveux en chignon flou, enfile un jean et un sweat et me rends en cours. Je m'assois au fond de la salle. Le cours a à peine commencé que mes mains commencent à trembler. Je tente de les cacher mais le professeur le remarque très vite et ne cesse de me fixer. Lors de ces crises de tremblements la douleur est vraiment insupportable. Au bout d'une demi-heure j'ai sincèrement envie de quitter le cours, les larmes me sont monté aux yeux. Antoine ne cesse de me regarder inquiet. Mon voisin de devant, Daniel, se retourne. 

Il prend mes mains dans les siennes.

- Ferme les yeux et essaie de penser à autre chose, murmure-t-il.

Je ferme les yeux et pense à mon frère.

- Respire profondément.

Je sens mes mains cesser de trembler peu à peu jusqu' à s'arrêter. Je rouvre les yeux et le fixe.

- Merci.

- De rien, dit-il en se retournant.

Je reçois un message de mon frère.

- Malika t'a menacé, attends-toi à ce qu'elle débarque.

Je lève les yeux au ciel et fais tomber mon téléphone dans la poche de ma veste. A la pause, William débarque rapidement dans la classe. Il s'assoit à côté de moi.

- Tu l'as vu ?

- Pas encore. Quand tu me verras passer par la fenêtre tu sauras.

- Arrête...

Je laisse tomber ma tête sur son épaule.

- Je suis fatigué, je souffle.

- Je sais. Dors avec moi cette nuit.

- Non. Ça va.

- On mange ensemble ce midi ?

- Oui, si tu veux.

- Invite Camille, me demande-t-il.

- Oui, je réponds en souriant.

- Quoi ? Demande-t-il en souriant. Il n'y a que le mot Camille qui t'arrache un sourire ?

- Non mais tu me faire rire avec Camille. Tu m'en parles tous les jours depuis une semaine et maintenant tu bloques pour aller lui parler tout seul.

- Pas du tout, je ne bloque pas.

- Si tu bloques.

- Tu as parlé à Antoine toi ?

Je le fusille du regard en sachant que celui-ci est dans la salle.

- Moi c'est différent.

- En quoi ?

J'hausse les épaules. Malika passe devant la porte, nous fixe et passe son chemin.

- Il faut que papy l'envoie en voyage d'affaire ou je ne sais quoi, dit William. Elle est beaucoup trop dangereuse.

- Elle me fait carrément flipper. Tout à l'heure j'imaginais la pire mort qu'elle pourrait m'imposer.

- Arrête d'avoir des idées aussi morbides.

- Si tu savais ce que j'ai vu.

- J'aimerai bien savoir Lucie.

Je ne réponds pas.

- J'ai un match de baseball ce soir, tu pourrais venir me voir, ça te ferait du bien de sortir, dit-il.

- Non, je n'ai pas le courage, il fera froid et...

- Allez, c'est important. S'il te plait.

- Je verrai.

Il se lève.

- J'y vais, à ce midi.

- A tout à l'heure.

Il quitte la salle. Antoine change de place et vient s'asseoir à côté de moi.

- Ça va ? Demande-t-il.

- ça va et toi ?

- ça va.

Il sort ses affaires.

- Alors, il parait que tu n'es pas venu en cours la semaine dernière..., je dis en souriant.

- Dans quel but je serai venu ?

- Avoir un bon dossier pour l'année prochaine.

Il hausse les épaules.

- Ce n'est pas le plus important.

Je le fixe.

- Tu voudrais... venir avec moi ce soir, voir mon frère jouer au baseball ?

Il me regarde visiblement un peu surpris.

- Oui, avec plaisir chérie, répond-il en souriant.

Je souris.

- Arrête avec ça.

- ça t'avait manqué je suis sûr.

- Absolument pas.

Il sourit

L'école fantastiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant