Chapitre 11

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Je m'observe dans notre salon, à genou, à même le carrelage. Je suis terrifiée, je hurle. Malika détient le cœur de papa dans sa main. Elle le laisse tomber au sol. Le sang gicle. Je hurle le nom de Malika, papa, maman mais c'est comme si personne ne m'entendait. J'assiste à la scène me sentant impuissante. Il fait chaud, très chaud dans la pièce. L'air est étouffant, peut-être est-ce à cause de l'angoisse. Je me sens piégée, j'aimerai pouvoir arrêter Malika mais je suis incapable de bouger, de réfléchir. Je suis tétanisée. Mes mains tremblent. Mon cœur bat à une vitesse impressionnante, j'ai du mal à respirer, je suis en larme, complètement paniquée. J'entends mon prénom résonner d'une voix lointaine. Malika laisse tomber le corps de maman au sol et s'à genou sur celui de papa pour boire son sang. Je hurle de plus belle. Mon regard se pose sur maman et se trouve accroché au sien, vide. Je m'entends supplier Malika d'arrêter. Mon prénom résonne à nouveau au loin. Puis Malika tourne son visage vers moi, du sang coule de sa bouche, son regard est froid. On crie mon prénom.

Je me réveille brusquement. Ma chambre est en feu, il fait une chaleur atroce et la fumée a rendu l'air irrespirable. Je ferme le poing et les flammes disparaissent ainsi que la fumée. Je suis encore en sueur, essoufflée, les joues mouillées par les larmes que William se précipite sur moi et me sert dans ses bras.

- Tu vas bien ? Demande-t-il précipitamment.

- Je suis désolé.

Je plonge ma tête dans son cou et sens sa main masser doucement mon dos.

- Je suis vraiment désolé, je souffle à nouveau.

- Ce n'est rien, ce n'est rien. J'ai eu tellement peur.

Il s'écarte et je remarque Antoine dans l'encadrement de la porte. J'essuie rapidement mes larmes gênée.

- Excuse-moi, je dis.

Il a l'air... troublé. J'ai dû lui faire peur. Il secoue la tête en signe de compréhension. Je regarde ma chambre, vide de tout meuble, de toute affaire.

- Ce n'es rien Lucie. Ce n'est rien. Ce n'est pas toi, dit William en caressant ma joue pour me rassurer. Qu'est-ce que c'était comme cauchemars ?

- Rien.

- Lucie.

- Je ne veux pas en parler.

Il hoche la tête.

- Tu veux que je reste avec toi ?

- Non, j'ai besoin d'être seule s'il te plait.

Il hoche la tête et lui et Antoine disparaissent.

Le lundi matin, j'arrive avec de l'avance à mon premier cours. Je vois Antoine apparaitre dans l'encadrement de la porte. Jessica, sa petite-amie l'embrasse très langoureusement avant qu'il ne la repousse et entre dans la salle. Il vient s'asseoir à côté de moi. Je vois Jessica toujours à la porte nous regarder méchamment. Antoine la fixe avec insistance et elle disparait.

- Ça va ? Me demande-t-il.

- Oui et toi ?

- Oui.

- Pourquoi je ne peux pas entrer dans ta chambre ? Tu as peur de ce que je pourrai tenter ? Demande-t-il avec un sourire charmeur.

Je souris.

- Non. J'ai fermé l'accès à tous vampires.

Il hoche la tête.

- Il n'y a pas moyen de faire une exception ? Demande-t-il en souriant

Je ne réponds pas et fixe le tableau. Ma peur pour les vampires est surement démesurée mais je ne me sens pas prête à prendre le risque de me faire attaquer.

- Lucie ? Insiste-t-il.

- Peut-être plus tard, je réponds rapidement.

Il hoche la tête en silence. Peu à peu la classe se remplit et le principal sujet de conversation est : moi. Du moins l'incendie localisé dans ma chambre cette nuit. Je les entends faire un tas de suppositions toutes plus loufoques les unes que les autres. Ils disent que je suis dangereuse, que je pourrai tous les mettre en danger. Je sens Antoine se crisper près de moi. On dit que je suis un monstre, que mon grand-père n'aurait jamais dû m'accepter ici. Je prends un crayon dans ma trousse et commence à écrire. J'écris un sort, ça me permet de me concentrer sur autre chose, je ne les écoute plus, je pense seulement à moi, à ce sort.

- Est-ce que tu les entends ? Me souffle Antoine.

Je m'arrête d'écrire et le fixe.

- Oui.

Ils s'arrêtent tous de parler.

- Comment peux-tu...

Le professeur arrive, le coupant. Il annonce le court et commence la leçon.

- Comment est-ce possible alors que tu es une sorcière ? Demande Antoine.

- J'ai...

- Antoine ! Au tableau, l'interpelle le professeur.

Je vois sur son cahier qu'il n'a pas fait ses devoirs. Il se lève en râlant et se rend au tableau. Il reste bloqué devant le tableau, incapable de faire quoi que se soit.

- Commencez par prendre la craie, se sera un début, dit le professeur.

Antoine s'exécute et se tourne vers le tableau. Je referme légèrement les doigts et commence à écrire l'équation demandé sur ma feuille. Antoine commence au même moment à écrire au tableau et ne s'arrête plus. Une fois terminé, je pose mon crayon et observe Antoine reposer la craie sous le regard médusé du professeur.

- C'est parfait. Allez vous rasseoir.

Antoine revient s'asseoir près de moi. Il ne dit mot, se contente de fixer le tableau.


A la fin du cours, Antoine sort précipitamment de la salle. Camille me rejoint.

- Salut, ça va ? Me demande-t-elle.

- Oui et toi ?

- Moi aussi. On va se boire un café avant le prochain cours ?

J'hoche la tête et me lève. Nous nous rendons à la machine à café pour obtenir un verre et nous asseyons sur un banc.

- Je me disais que si tu veux cet après-midi, après les cours, nous pourrions aller faire les magasins. J'imagine que ta garde-robe à du bien diminuer cette nuit.

Je souris

- Oui, il ne reste plus rien.

- ça nous donnerai une occasion de sortir.

- Oui, se serait sympas.

- Il y a un bus qui part en direction du centre-ville toutes les trente minutes, m'explique-t-elle.

- Super, alors faisons ça.

Elle sourit. 

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