Chapitre 15

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23h, j'ai rangé toutes mes affaires dans ma nouvelle armoire, effectuée tous mes devoirs, alors je tourne en rond dans ma chambre. Je n'arrête pas de repenser à cet après-midi, ce qu'il s'est passé avec ces sorciers, ce que j'ai fait, ce qu'ils... Mon téléphone sonne me signifiant la réception d'un SMS. Je le prends et regarde le message reçu. C'est Malika : « Félicitation petit monstre ». Je balance mon téléphone en jurant. J'enfile précipitamment un débardeur, un sweat, un short et des baskets et quitte ma chambre. Je déverrouille la porte principale de l'établissement grâce à un sort et sors dehors. Je rejoins le terrain de football éclairé et commence à courir. Je me sens tellement triste, tellement coupable et tellement énervé à la fois. Je déteste mes pouvoirs, je déteste leur force, ce qu'ils sont capable d'infliger aux autres. Je regrette tout le bien qu'ils pourraient faire si je maitrisais des sorts de guérison. Je me déteste, je déteste ce que je suis. Je cours plus vite. Soudain, je me sens observé. Je vois Antoine me regarder à l'entrée du stade. Je m'arrête. Il apparait à trois mètres de moi et avance vers moi en marchant. 

- La salle de sport ne te convient plus ? Demande-t-il en souriant.

- J'avais besoin de prendre l'air, je réponds froidement.

- Tu vas attraper froid.

- Non, ça va

- Lucie, ce qu'il s'est passé cet après-midi c'était...

- Non ! Je ne veux plus l'entendre, je m'énerve. 

- Quoi ?

- Ne dis rien. Et laisse-moi seule.

Je quitte le terrain et rentre. Je vais prendre une douche.

Lorsque je retrouve ma chambre Antoine attend devant la porte. Je lui prends la main et le fais rentrer à l'intérieur rapidement avant de refermer la porte derrière nous.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Les veilleurs pourraient te voir. Tu sais très bien que...

- Tu m'as fait entrer dans ta chambre ? Dit-il en souriant.

Je souris et m'écarte de lui.

- Si c'était ton plan de départ, il craint.

- Non, je voulais te parler et les risques ça m'est égal.

- Je suis fatigué Antoine, retourne dans ta chambre.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je m'assois lourdement sur mon lit et m'appui contre le mur derrière moi.

- Je me déteste. Tout le monde ne voit que le côté fantastique de ce que je fais mais... personne ne voit la douleur que j'inflige, l'atrocité des sorts que je fais.

Les larmes me montent aux yeux. Il s'assoit près de moi.

- J'ai juste... tellement honte, je termine. 

Il colle son front contre ma tempe.

- De quoi as-tu hontes Lucie ? De te défendre, de sauver ta vie ? Ce sont eux qui t'agressent en premier, non ?

- Mais je...

- Si eux avaient le pouvoir sur toi, crois-tu qu'ils culpabiliseraient ? Absolument pas et ils feraient même deux fois pire que toi.

- Mais je ne suis pas comme ça.

- Et tu le prouves en culpabilisant, en ayant honte, mais Lucie, ce que tu fais, les sorts, la douleur que tu infliges c'est pour te protéger toi et tu ne dois pas avoir honte de ça.

J'hoche la tête. Il me ramène contre lui et me sert dans ses bras. Sa main caresse mes cheveux.

- Tu verras, ça s'arrangera.

J'hausse les épaules pas vraiment convaincue. Je suis un peu surprise de notre soudaine proximité mais finalement, je me sens bien dans ses bras. Je me sens en confiance avec lui et la confiance est rare dans ma vie. Nous restons un moment si proche l'un de l'autre puis je m'écarte. Je sèche mes larmes et le fixe.

- Je suis désolé si je t'ai vexé ce matin, pendant le cours de math, je voulais juste t'aider.

Il détourne le regard.

- Ce n'est rien, dit-il rapidement.

- Tu sais, si jamais tu as besoin... je peux t'aider pour les devoirs.

- Non, ça va, je me débrouille.

J'hoche la tête, ne voulant pas insister.

- Comment as-tu pu sortir de l'établissement? Il était verrouillé, je demande.

Il sourit.

- Tu as tes tours, j'ai les miens.

Je souris.

- Tu devrais essayer de dormir Lucie. Tu dois te reposer.

Il se lève.

- Tu vas pouvoir échapper aux veilleurs ? je demande inquiète.

- Un jeu d'enfant.

Je souris.

- Merci pour ce soir.

Il sourit.

- A demain Lucie.

Il disparait et je m'écroule dans mon lit. 

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