Je frappe à la porte du bureau de papy. Il m'invite à entrer et me fait signe de m'asseoir face à lui.
- Lucie, comment tu vas ?
- ça va. Un peu secouée mais ça va. Je voulais te remercier pour hier.
- Lucie, tu sais bien que ce n'est pas la peine.
J'esquisse un demi-sourire.
- Papy, je dois partir.
- Non Lucie...
- Il y a eu trois meurtres hier matin et une importante attaque hier soir c'est trop dangereux. Je mets beaucoup trop d'innocents en danger.
- Non Lucie, tu ne peux pas te reprocher les évènements d'hier. C'est moi qui en prends l'entière responsabilité.
- Mais papy...
- C'est moi qui ai souhaité que tu vives ici, et qui t'ai imposé d'ailleurs de venir étudier dans cette école.
- ça ne change rien au fait que je ne peux rester plus longtemps ici.
- Si tu peux. On repoussera les serpents comme on l'a fait hier.
- A quel prix ?
- C'est important pour moi que tu vives ici, que tu ais la chance de vivre une vie à peu près similaire aux autres.
- Mais ma vie est totalement différente de celle des autres et elle ne me convient pas
- Tu ne te plais pas ici ?
- Non. Pas comme ça, pas en ayant peur de faire du mal aux autres ou en ayant peur que les autres subissent une attaque m'étant destinée.
- S'il te plait chérie, réfléchis.
- J'ai réfléchis papy. Je pars ce soir
- Où penses-tu aller ?
- Je vais retourner vivre au château dans un premier temps et...
- Non, c'est beaucoup trop grand, me coupe-t-il. Je ne pourrai être là-bas, avec toi, tout le temps.
- Je me débrouillerai seule, je l'ai déjà fait.
- Non, c'est trop risqué, sans compter que maintenant des vampires et des loups ont rejoints les serpents. La menace est trop importante.
- Papy, je suis désolé, j'ai pris ma décision, je pars dans une heure.
- Lucie, tu es sous ma responsabilité, dit-il d'un ton plus sévère.
- Je sais que tu penses bien faire en me gardant ici mais je ne renoncerai pas.
Je me lève.
- Je dois y aller. Excuse-moi.
- Lucie...
Je quitte son bureau et rejoints rapidement ma chambre. J'envoie un message à Antoine, lui demandant de me rejoindre dans le hall. J'aimerai tout de même lui dire au revoir. Il est le seul au courant de la situation et a su me comprendre, m'écouter sans me juger. Je quitte les dortoirs. Je descends le grand escalier menant au hall d'entrée. Soudain, je sens quelque chose se poser sur ma bouche et me sens m'envoler, disparaitre rapidement.
Lorsque je peux enfin rouvrir les yeux, je me trouve dans un camion j'imagine, à l'entente du bruit du moteur. Je suis dans le noir, à même le sol froid. Je commence à paniquer. Je sens mon téléphone dans ma poche. Ils n'ont pas eu le temps ou n'ont pas pensé à me le prendre. Je trouve le numéro de William et l'appelle. Il ne répond pas. J'essaie Malika. Achille a rarement son téléphone sur lui. Elle répond.
- Ah Lucie, heureuse de constater que tu es enfin parti de mon école. J'ai croisé ton prétendu ami vampire il y a deux secondes, plutôt énervé que tu sois parti sans lui dire au revoir, dit-elle d'un air ravi.
- Malika, j'ai été enlevé. Je t'en supplie préviens William, je réponds rapidement.
- Démerde-toi.
Elle raccroche. Je jure. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici. Le camion s'immobilise. La porte s'ouvre et je me retrouve éblouis par la lumière du jour. Une nuit s'est donc écoulée. Un homme apparait et observe mon téléphone, toujours dans mes mains. Il réapparait en une fraction de seconde près de moi, me faisant sursauter de surprise et me l'arrache des mains avant de le jeter dehors. Il m'insulte et claque la porte. Quelques secondes plus tard, nous roulons à nouveau. Je serre ma main en fermant les yeux. Le camion s'arrête à nouveau. J'ai crevé leur pneu. J'entends beugler dehors. La porte s'ouvre, le vampire de tout à l'heure me fixe.
- C'est toi qui as fait ça ? Me demande-t-il mécontent.
Je ne réponds pas. Je me retrouve alors propulsé au fond du camion. Ma chute est brutale. Il me rejoint très rapidement, me prend par le cou et me plaque violement contre la paroi du camion. Il tente de briser mes poignets mais il se retrouve contraint par un sort. Un sorcier monte dans le camion au même moment. J'essaie de me débattre mais je fais peu le poids face au vampire qui me maintien fermement. Le sorcier commence un sort et je vois des barres de fer venir m'entourer la taille, les chevilles, les poignets, serrer chacun de mes doigts et maintenir mon cou contre la paroi du mur. Le vampire recule après m'avoir asséné un violent coup de poing au visage.
- Tu vas moins faire la maline maintenant ma jolie.
La porte du camion claque et je me retrouve enfermée à nouveau dans le noir. Quinze minutes plus tard environs, nous redémarrons. Je jure et essaie de tirer sur mes poignets pour me détacher sans succès, je suis enchainé contre cette paroi. Impossible non plus de mobiliser le moindre doigt pour tenter un sort.
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L'école fantastique
FantastiqueLucie Morin, jeune sorcière issue d'une famille très reconnue dans un monde où vampires, loups-garous et sorciers cohabitent, fait sa première rentrée dans l'école prestigieuse créée par son grand-père. Mais comment s'adapter à un environnement si s...