L'école fantastique

Chapitre 17

Je rejoins le self tardivement, vers 13h. William déjeune avec sa meute de loup. Je remarque Antoine deux tables plus loin me dévisageant. Gabriel, le meilleur ami de mon frère se retourne vers moi et me fait signe de les rejoindre. Je m'avance vers eux, heureuse de les revoir tous réunis.

- On attendait plus que toi Lucie. Alors, on rate le discours de son grand-père ? Rigole Maxence.

Ils me font une place entre eux et je m'assois en face de mon frère.

- Oui, j'étais occupé.

Mon frère se redresse et touche mon pansement au front.

- Qui t'a fait ça ? Un sorcier ?

- Non, pas un sorcier.

Ses sourcils se froncent sévèrement.

- Je vais la tuer. Pourquoi tu ne m'as pas envoyé de message ?

- J'ai essayé de t'appeler après mais tu ne répondais pas à ton téléphone.

- On aurait pu intervenir, dit Gabriel. Tu aurais dû crier ou...

- La tête plaquée sur la table de la bibliothèque, sa main m'écrasant la gorge, crier était plutôt difficile.

William se lève prêt à partir.

- Rassis-toi, on déjeune, je dis.

- Elle va le payer.

- C'est bon, ça va.

Il se rassoit.

- Pourquoi s'en est-elle une nouvelle fois pris à toi ? Demande Lou.

- Parce que les serpents menacent son école et sa réputation.

William tape du poing sur la table. Tout le monde nous regarde.

- Arrête, calme-toi, je dis gênée que l'attention soit sur nous.

- C'est ce qu'elle t'a dit ?! Alors que c'est elle qui a refusé qu'on ferme l'école quand on a repéré les serpents à trois mètres de l'école ?! S'énerve-t-il.

- William, elle est comme ça.

Florentin passe sa main dans mes cheveux pour me décoiffer.

- Ah Lucie, une magnifique jeune femme avec une vie trépidante.

- Fais attention à ce que tu dis, le reprends William.

- Excuse-moi de trouver ta sœur sexy, rigole Florentin.

Je lève les yeux au ciel. William le fusille du regard.

- Alors Lucie, avec cette rentrée, as-tu trouvé un petit-ami ? Demande Jules.

William le fixe.

- Quoi ? Je m'intéresse. Attends, elle est super canon, je suis sûr que plein de mec on des vues sur elle.

- Non, je n'ai personne. Et toi Jules, depuis l'année dernière, toujours ton fantasme pour la prof de français ?

Les gars et Lou explosent de rire.

- Je ne vois pas de quoi tu parles minimoys.

Je le fusille du regard. Minimoys est le surnom qu'il me donne depuis qu'on se connait.

- Ah tu nous avais manqué Lucie. Ça fait plaisir de t'avoir avec nous à l'école, dit Lou.

- En plus, ça nous fait des serpents à mettre sous nos crocs, reprend Maxence.

- Moi aussi ça me fait plaisir. Alors, de quoi tu voulais qu'on parle ? Je demande à William.

- Pas ici.

- ça va William, on connait Lucie depuis qu'on est gamin et on la protège des serpents je pense qu'on peut partager les infos, sourit Gabriel.

- Pas dans la cantine.

Après déjeuné, nous sortons dans le parc.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je demande.

- Les serpents ont envoyé des lettres de menace à papy. Ils menacent de brûler l'école.

- Mais papy a fait des sorts de protection sur l'établissement, ils n'y arriveraient pas.

- Sauf si la menace est intérieure.

- Des espions ? Demande Gabriel. 

- Sorciers mais peut-être pas que...

- Comment ça ? Je demande.

- Je ne sais pas mais... Malika a sous-entendu ce matin que des vampires pourraient s'être ralliés à eux.

- Dans quel but ? Demande Florentin.

William hausse les épaules.

- Tu dois faire attention Lucie. Ne fais confiance à personne.

J'hoche la tête.

Je retrouve ma salle de cours avant la sonnerie et m'assois à une table. Je sors mes affaires. Camille vient s'asseoir avec moi.

- ça va ?

- Oui ça va.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Me demande-t-elle en me montrant mon pansement.

- ça c'est ma sœur, elle était en colère et comme je suis la meilleure personne sur qui elle peut passer ses nerfs...

Elle fait la moue d'un air désolé.

- Je crois que Dylan craque pour toi, me confie-t-elle.

Je la regarde surprise.

- Pourquoi ?

- Il me l'a dit à demi-mot

Je détourne le regard gênée.

- Et toi ? Me demande-t-elle. 

- Dylan est un ami. Et de toute façon on ne se connait pas assez.

- Mais il pourrait t'intéresser ?

- Je ne sais pas. Je ne cherche pas trop de relation.

- Vraiment ?

- Oui.

- Et Antoine ?

- Il a une copine non ?

- Il y a une attirance entre vous, c'est difficile de ne pas le voir.

- Non, on s'entend bien c'est tout.

- Même s'il est un vampire ?

- Oui et c'est pour ça que c'est un bon ami parce qu'il est l'un des seuls vampires que j'arrive à approcher.

Elle sourit. Je souris.

- Quoi ?

- Rien, j'attends de voir.

Je secoue la tête d'un air désinvolte. Notre professeur de magie entre dans la salle et commence son cours.