AYLIN / N.O.S (PNL)

CHAPITRE HUITANTE-ET-UN

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4 DÉCEMBRE 2022, 16H — AYLIN

Je suis en train de jouer au piano. Ça faisait un moment que je ne l'avais pas touché, ça m'avait manqué. Je suis tellement occupée depuis que j'ai cours, je n'ai plus le temps de faire quoique ce soit!

Nabil est allé ramener son neveu chez lui, il a passé le week-end avec nous mais il a école demain alors il doit se coucher plus tôt.

Ça sonne, je me demande bien qui c'est. Ce n'est pas fermé à clé et Nabil a les siennes sur lui donc ça ne peut pas être lui. On n'attend aucune autre visite...

Je vais dans hall d'entrée et je regarde dans le judas. Je souris en apercevant le grand brun qui se tient devant la porte. Je l'ouvre et j'accueillis mon beau-frère.

- Je savais pas que vous étiez rentrés! Ça va?

Il me fait la bise et hoche la tête.

- On est rentrés ce matin, on a un peu dormi... le décalage horaire fait mal mais ça va et toi?
- Ça va. Vas-y entre, ton frère est allé ramener Yassine chez Jasmine, il était à la maison ce week-end.
- Vous l'avez trop habitué à venir chez vous! me dit Tarik en s'asseyant sur le canapé.

Je ricane, ça ne me dérange pas du tout. J'aime beaucoup Yassine et sa compagnie n'est jamais mauvaise.

- Alors c'était comment Bali?
- Incroyable! Franchement, c'est la destination parfaite.

Je souris et il me raconte leur voyage en gros.

- Tu veux boire quelque chose?
- Si t'as quelque chose de froid, oui volontiers!

Je hoche la tête et je vais nous chercher deux canettes de Fanta qui étaient dans le frigo ainsi que deux verres.

Il me remercie et verse la moitié de sa canette dans son verre. Il boit une gorgée et il me lance un regard amusé en reposant le verre sur la table.

- Qui aurait cru qu'on se retrouverait comme ça à parler ensemble, que tu serais ma belle-sœur et que je te considérerais réellement comme quelqu'un de ma famille!
- Si on m'avait dit ça y a un an j'aurais ri au nez de la personne...

On se met à rire. C'est vrai qu'en un an notre vie a complètement changé... Surtout la mienne! Jamais je n'aurais pensé que Tarik accepte de passer un moment avec moi. Jamais je n'aurais pensé qu'il m'accepterait en tant que belle-sœur un jour...

On entend la porte d'entrée claquer alors on échange un regard complice. Nabil entre dans le salon et sursaute de surprise en voyant son frère.

- Tu fous quoi ici gros? Je te croyais encore à Bali!
- C'est fini les vacances hein... Je suis de retour. Je viens chez toi et j'apprends que tu laisses ta femme seule... la pauvre!
- Et la tienne elle est pas seule peut-être maintenant? lui dit Nabil.
- La mienne elle peut jamais être seule dans cette maison de fous!

On rigole et il reprend son air sérieux.

- En plus y a Kemil à la maison.
- Sérieux?
- Ouais, on dirait que c'est sérieux entre les deux. Baba a l'air de l'apprécier, enfin je veux dire en tant que « copain de Camélia ». Il a demandé pourquoi vous étiez pas venus...

Nabil se frappe le front avec la paume de sa main. Il n'a toujours pas digéré cette histoire et je ne sais pas s'il le réussira un jour.

23H

Je suis à deux doigts de m'endormir, j'adore faire des tours de la ville en voiture avec Nabil mais on écoute uniquement des chansons calmes donc forcément ça + la fatigue, cela me donne envie de dormir.

Nab le remarque alors il caresse ma joue avec sa main.

- Eh, t'endors pas. Je t'ai dit que je t'emmènerais voir la belle vue ce soir.
- Mets des chansons un peu plus motivantes alors parce que je te jure que sinon je vais m'endormir!

Une lueur que je n'arrive pas à déchiffrer apparaît dans ses yeux et il sourit avant de changer de style de playlist sur Spotify.

Cela m'aide à ne pas m'endormir et je me mets à chanter sur le côté passager, ce qui amuse beaucoup mon mari.

- Je t'échangerais pour rien au monde.

Ce sont des paroles qui paraissent si simples mais qui remplissent mon cœur de joie. Je ne me suis jamais sentie autant à ma place qu'avec lui.

On arrive sur une petite colline donc il me demande de fermer les yeux. Je sens qu'il arrête la voiture et je peux entendre à sa respiration qu'il est impatient et excité de me faire découvrir cette vue.

- Tu peux les ouvrir.

J'ouvre les yeux et je suis choquée de voir la vue qui s'offre à nous. Je ne savais pas que notre ville paraissait aussi belle vue de haut.

- Tu vois, toutes ces maisons représentent des familles, ou peut-être plusieurs familles. Elles ont toutes une histoire différente, certaines qu'on ne peut même pas imaginer.

Il s'est mis aux réflexions philosophiques, ça me plait. On échange sur les possibles histoires de ces familles.

- Tu penses qu'ils sont heureux? dit-il en pointant une maison un peu isolée du reste.
- Je sais pas, sûrement. Mais ils ne peuvent pas être plus heureux que moi à cet instant précis.

Il sourit et attrape mon visage avec sa main avant de m'embrasser. Il fait glisser sa main pour m'attraper par le cou et mes yeux s'écarquillent. Je déglutis et ma respiration devient bruyante.

- Allez... viens ici, dit-il.

Il fait reculer son siège au maximum et il tape sur ses cuisses. Je grimpe donc pour me retrouver à califourchon sur lui.

Il intensifie son baiser en mettant sa langue dans ma bouche et je le rapproche de mon visage en plaçant ma main dans sa nuque.

Il met fin au baiser et descends ses lèvres dans mon cou. Je mets donc la tête en arrière et je laisse échapper un gémissement quand il suçote la peau de mon cou avec ses lèvres chaudes.

Quand il m'a proposé d'aller faire un tour en voiture, jamais je n'aurais imaginé que ça finirait par une partie de jambes en l'air dans la voiture...