Seol ri se tient devant moi et m'observe avec confusion.
Derrière elle, des élèves me fixent également avec des regards perplexes. Je jette un coup d'œil par-dessus l'épaule de Seol ri et j'aperçois le soleil briller avec éclat à travers les fenêtres de la classe, ce qui m'emmène aussitôt à questionner ma santé mentale.
Je suis certaine que j'étais poursuivie il y a quelques secondes plus tôt par deux démons ténébreux et que j'y ai échappé de justesse. Comment diable suis-je de retour dans une salle de classe normale avec mes étudiants qui agissent comme si de rien n'était ?
—Ah... Je regarde Seol ri et elle me regarde à son tour, les sourcils froncés, les bras croisés. Je reste hébétée pendant un moment avant que je réussisse finalement à formuler une phrase cohérente. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Elle attrape mon poignet, saisit la poignée de la porte et s'apprête à l'ouvrir mais je l'arrête avant qu'elle ne puisse complètement réussir.
—Stop! Ils sont toujours dehors ! m'exclamé-je en la tirant en arrière.
Elle me dévisage calmement.
—Qu'est-ce que vous racontez, professeur ? dit-elle, le regard moqueur.
Ignorant mon avertissement, elle ouvre la porte, révélant un couloir bien éclairé. Des professeurs et des élèves marchent tranquillement, discutant entre eux.
—H-hein ?
Mes yeux s'écarquillent de stupeur, mais avant même que je ne puisse vraiment y réfléchir, Seol ri me sort de la classe et m'entraîne dans le couloir légèrement encombré.
A chaque pas que nous faisons, je suis bouche bée. Comment est-ce possible ? Ils devraient être morts ! Pourtant, ils sont tous là, bien en vie.
—Vous êtes censée donner des cours à Yebin, m'informe Seol ri. Comment vous êtes-vous retrouvée dans notre classe ?
Mais je l'écoute à peine, trop occupée que je suis à observer l'atmosphère indéniablement étrange que dégage tout l'endroit.
Au milieu de ma confusion, le directeur nous arrête net, m'interpelant d'un ton peu amène :
—Mlle Ah reum, je croyais vous avoir dit de remettre votre rapport ce matin. Pourquoi ne l'avez-vous pas encore fait?
Il a une tasse de café dans une main et un tas de dossiers dans l'autre, ses yeux plissés vers moi.
Il est vrai que ce matin il m'a parlé de ce rapport, mais vu tout ce qui s'est passé par la suite, je n'ai pas eu le temps de le faire. De plus, je suis sûre à 100% d'avoir vu son cadavre dans son bureau il y a une heure environ. Il y avait beaucoup de coupures profondes sur son corps et on l'avait laissé saigner jusqu'à la mort.
Par conséquent, le voir debout devant moi, bel et bien vivant, est totalement incroyable. C'est tellement fou que pour m'assurer qu'il n'est pas une hallucination ou un fantôme, je me mets à pincer doucement ses joues.
Je m'attendais à ce que mon doigt passe à travers, mais aussi étrange que cela puisse paraître, je peux le toucher. Pensant qu'il s'agit peut-être d'un piège, j'appuie plus fort, enfonçant mes doigts plus profondément dans ses joues rugueuses et ridées.
Visiblement agacé, il commence par me demander pourquoi j'agis comme une femme des cavernes. Voyant que je ne réponds pas, il grogne et repousse ma main loin de son visage.
—Je m'attends à vous voir dans mon bureau dans les prochaines minutes, Mlle Ah reum. Vous en profiterez pour m'expliquer pourquoi votre uniforme est en si piteux état. On dirait que vous venez d'avoir une bagarre.
Il baisse les yeux. Je suis son regard. Mon uniforme est sale et presque déchiré. Cependant, ce qui me surprend le plus est que toutes les tâches de sang qu'il y avait sur moi ont complètement disparu.
—Je... je suis...
Encore une fois, j'examine mes vêtements. Toujours aucune trace de sang.
—Je vais finir par me demander pourquoi je vous ai engagée, ajoute le proviseur en se moquant de moi, avant de poursuivre son chemin, en sirotant la tasse qu'il tient à la main.
Un peu plus loin, il se retourne et me lance un dernier regard, avant de disparaître de mon champ de vision.
VOUS LISEZ
La vengeance d'une morte
Horror« Ce n'est pas parce que je suis morte que je ne peux pas me venger... » Sa seule amie l'a trahie. Son petit ami l'a trompée. Ses parents l'ont abandonnée. Ses camarades de classe l'ont maltraitée. Le monde entier lui a tourné le dos. Ne pouvan...