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Fei ? appelé-je dans le noir.

Je me remets debout afin d'avoir une plus grande visibilité.

Fei ? appelé-je à nouveau.

Aucune réponse.

Qu'est-ce qu'il y a ? demande Minho. Il se redresse également.

Fei a disparu, dis-je en me tirant légèrement les cheveux, preuve que je commence à paniquer.

Relax, je suis sûr que tout ira bien pour elle. Il met ses mains sur mes épaules pour me calmer, mais cela n'aide pas du tout.

Et si elle se faisait prendre elle aussi ? Je ne veux pas voir une autre de mes amies mourir à nouveau. Je ne pourrai pas le supporter. Il ne me reste donc qu'une chose à faire...

Désolée. Je vais la chercher. Tu peux continuer tout seul. Je me libère de sa demi étreinte et cours dans le sens opposé. Un dernier coup d'œil derrière moi m'indique que Minho n'a pas bougé. Il se tient juste là ou je l'ai laissé, à m'observer.

FEI ! Ou es-tu ?! hurlé-je.

On doit m'entendre dans toute l'école. Au moment où cette pensée traverse mon esprit, j'arrête immédiatement de crier et je couvre ma bouche.

Putain, qu'est-ce qui m'a pris de gueuler comme ça ? Il faut que je sois plus prudente...

Je cours plus vite, essayant d'éviter autant que possible les cadavres, mais ils sont partout. On aurait dit qu'ils se sont donnés le mot pour se rassembler. Ils forment à présent une grande colline de cadavres pourris.

Mais s'il y a une chose que je ne parviens pas à éviter, c'est l'odeur, l'odeur de la chair en décomposition. Il faut que je trouve une solution, j'en peux plus.

Je m'arrête donc devant une fenêtre et l'ouvre sans hésiter. Aussitôt, je me retrouve assaillie par les vents violents et la tempête.

Malgré ça, je ne m'éloigne pas. Au moins, c'est mieux que l'odeur des cadavres. Leur puanteur est tout bonnement insupportable.

C'est comme une benne à ordures remplie uniquement de vêtements de gym et de chaussettes usagés, un tas de rats morts, avec en prime un soupçon de métal rouillé malodorant ... Bon, essayer de décrire cette odeur est inutile. C'est juste horrible.

Après un certain temps à me tenir à côté de la fenêtre ouverte, l'odeur a un peu disparu. Je suis sur le point de continuer à chercher Fei lorsque je sens une forte poussée dans mon dos qui me fait basculer en avant.

En dépit du choc, je réussis quand même à attraper une perche, me sauvant la vie in extremis.

–Oh mon Dieu, oh mon Dieu, dis-je à plusieurs reprises, réalisant que je suis au deuxième étage de l'immeuble.

Je lève les yeux pour voir qui vient de me pousser et je me retrouve face à face avec une personne que je connais.

–Toi ! crié-je avec colère, alors que mon corps continue de se balancer dans les airs à cause de la puissance du vent.

La personne me regarde avec un sourire machiavélique. Puis, elle commence à retirer mes doigts un à un.

Non, non ! Pas ça...

J'essaie d'attraper la perche avec mon autre main libre mais c'est trop tard. Je tombe déjà...

En atterrissant sur le sol en béton humide, je sens chaque centimètre de mon corps s'engourdir. Du sang jaillit de ma tête.

Je tente de bouger, mais je n'y arrive pas. C'est comme si mes os ont été réduits en miette. Je lève un peu la tête pour regarder mon corps, mais ce simple geste me fait un mal de chien. Je repose tranquillement la tête sur le sol. Mais j'ai quand même pu voir que ma partie inférieure est tordue d'une manière étrange.

La pluie ne fait qu'empirer les choses car elle imprègne tout mon corps. Je ressens la morsure du froid comme si je me retrouvais à l'intérieur d'un réfrigérateur.

Attends-moi là-bas, d'accord ? Reste tranquille, dit la personne qui m'a poussée, son rire résonnant dans mes oreilles. Elle me fixe avec satisfaction un moment avant de disparaître.

Je n'en peux plus. La douleur est si horrible que j'ai l'impression que je vais mourir ici.

Je n'arrive pas à croire que ce soit elle le tueur. C'est la seule personne que je n'aurais jamais soupçonnée...

La vengeance d'une morteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant