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Avec la vitesse d'un guépard en fuite, je sors de l'armoire, attrape mon téléphone et me sers de l'éclairage pour me guider dans ces ténèbres opaques.

Putain, putain, putain, putain, répété-je d'une voix tremblante alors que je tape un sprint dans le couloir.

Au passage, je remarque des corps éparpillés un peu partout sur le sol. Il y en a trop. Beaucoup trop.

Pendant ce temps, j'entends des bruits de pas derrière moi qui se rapprochent de plus en plus, malgré le fait que je sois en train de courir de toutes mes forces.

Je tourne à droite dans le but de semer mon poursuivant. Je grimpe ensuite les escaliers qui mènent à l'étage au-dessus.

Soudain, je bute sur quelqu'un. Avant de m'enquérir de l'identité de l'individu en question, je jette un coup d'œil derrière moi. A ma grande surprise, il n'y a personne.

Je soupire de soulagement, haletant.

Je l'ai... échappé... belle, dis-je en essayant de reprendre ma respiration. Je suis content qu'elle ne m'ait pas poursuivi jusqu'ici.

Avant d'avoir pu m'en empêcher, je mets ma main sur l'épaule de celui ou celle qui se trouve en face de moi. Je n'aurais jamais cru que je le dirais un jour, mais je suis content de ne plus être tout seul.

Quelqu'un t'a poursuivi ?

Je dirige la lumière de mon téléphone vers son visage pour voir de qui il s'agit.

Malgré les larmes qui perlent à mes yeux, je la reconnais tout de suite.

Ah, c'est juste toi, murmuré-je, toujours en haletant. Mais cette fois, vu que je ne suis plus seul, je parviens à esquisser un sourire. Quelqu'un me pourchassait avec l'intention de me tuer. Et quand je saurai qui a fait ça, je lui ferai payer.

Un léger rire s'échappe de ma bouche mais s'évanouit presque aussitôt.

Donc... tu veux trouver cette personne ?

Ouais, et si j'y arrive, je lui ferai regretter d'être née, déclaré-je en me redressant avec fierté.

Tu as beaucoup de chance alors, dit soudain celle qui se trouve à mes côtés avec un sourire étrange. Car, je suis cette personne.

J'ai à peine le temps d'assimiler ses paroles qu'aussitôt j'entends un bruit. On aurait dit le bruit d'une pastèque qu'on vient de jeter contre un mur. Et quelque chose me dit ce n'était pas une pastèque...

Non... Ce bruit c'était le bruit de ma tête se faisant éclater par une arme que je ne saurais identifier. Arme qui se trouve dans sa main.

Pendant un moment, je crois voir une expression de satisfaction éclairer son visage ténébreux. Et juste à l'instant où je m'apprête à sombrer dans l'inconscience, je l'entends murmurer :

Stu...pide.

La vengeance d'une morteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant