La vengeance d'une morte

25.

Lia

–Argh ! A l'aide !

Je regarde ce type se faire tuer à travers ce casier dans lequel je me trouve.

Ça fait plusieurs minutes que je me cache ici. J'avais d'abord prévu de l'attaquer par surprise en me servant de ces couteaux que j'ai avec moi, mais vu la facilité avec laquelle elle vient de se débarrasser de ce gars, je sais maintenant que c'est impossible.

–Reste au sol, dit-elle en piétinant sa victime.

Cette dernière, pourtant, ne respire plus, mais elle continue de lui donner des coups de pied avec rage, comme si même sa mort ne lui suffisait pas.

–Tst, quelle mauviette. Mourir si facilement...Elle se met à tourner autour du cadavre. J'ai entendu dire que c'était toi, cette nuit-là dans la maison de Hye mi... Alors ? C'était amusant?

De quoi est-ce qu'elle parle ?

Je scanne soigneusement le visage de l'homme sur le sol. Soudain, le déclic se fait. Elle parle de cette fête chez Hye mi où Young Ji s'est fait violée. Et je suppose que c'était ce type le responsable.

Durant la fête, je me souviens avoir vu Young Ji boire beaucoup de ces bières fortes, l'une après l'autre. D'un seul coup d'œil, j'ai su ce que Fei et les autres manigançaient ... Mais je ne les ai pas arrêtées.

–J'aurais dû te tuer d'une autre manière, dit-elle en soupirant. Eh bien, j'en ai fini avec toi. Maintenant, à qui le tour ? ajoute-t-elle en s'éloignant.

Deux options s'offrent à moi : sortir et courir vers une autre cachette ou simplement rester ici.

Mais je penche plus pour la première option. J'ai vu beaucoup de gens mourir dans des films d'horreur simplement parce qu'ils étaient restés trop longtemps au même endroit.

J'ouvre tranquillement la porte et sors de ma cachette en rampant.

–Tu as l'air stupide, dit une voix à ma droite.

Du coin de mes yeux je la vois appuyée contre le mur comme si elle m'attendait.

–Tst ! Sans perdre une seconde, je me redresse et sors un couteau en le pointant vers elle. Reste où tu es.

–Hm ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Me tuer ? Elle éclate de rire, comme si elle trouvait cette idée amusante voire stupide.

–Je ne sais pas pourquoi tu fais ça, mais je ne suis pas impliquée dans l'incident de l'année dernière. Je suis innocente, dis-je en reculant lentement et en gardant le couteau braqué sur elle.

–Hmm... Je me demandais justement si je devais te donner une mort indolore ou te torturer jusqu'à ton dernier souffle, marmonne-t-elle en marchant vers moi. Mais puisque tu as dit que tu étais innocente, alors je vais juste te fracasser la tête. Ça te va ?

–Tu es un monstre ! m'écrié-je en la chargeant avec le couteau dirigé droit sur son cœur.

Un « swoosh » se fait entendre quand le couteau traverse sa chair. Je souris.

J'ai réussi.

–Pourquoi tu souris ? me demande-t-elle en me montrant mon ventre. Je baisse les yeux et je me vois saigner abondamment.

–Qu-quoi ? Co-comment ? dis-je alors que du sang jailli de ma bouche.

–Ne me demande pas, c'est toi qui tiens ce couteau, sourit-elle légèrement en me regardant tomber par terre. Je t'ai dit que j'allais te tuer sans douleur, mais apparemment tu as préféré te poignarder.

Elle s'accroupit et scrute attentivement mon visage :

–Tu t'appelles... Lia, n'est-ce pas ?

Au lieu de lui répondre, je me mets à chercher furtivement le plus petit couteau dans ma poche.

Dès que je l'ai, je le sors rapidement pour le lui enfoncer, mais elle attrape ma main sans aucune difficulté.

–Encore de la résistance, hein.

Elle sourit, resserrant sa prise dans ma main jusqu'à ce que j'entende un fort claquement, ce qui me fait hurler de douleur.

–Au vu de tout le sang que tu as déjà perdu, je crois que tu mourras dans environ ... trois minutes, dit-elle avec satisfaction. Eh bien, regardez qui voilà, ajoute-t-elle avec un sourire, ses yeux fixant la fille qui vient d'ouvrir la fenêtre de l'autre côté du couloir.

C'est Jina.

–Je vais devoir te laisser, ma chère Lia. Assure-toi de passer les trois dernières minutes de ta vie comme tu le souhaites.

Après avoir dit cela, elle se lève et se dirige vers Jina. La pauvre... Elle n'a pas la moindre idée que, tout comme moi, elle est en train de vivre ses derniers instants.

Je la regarde pousser Jina à l'extérieur de la fenêtre, totalement impuissante.

Au bout d'un moment, elle se retourne dans ma direction.

–Je vais aller la chercher et lui faire regretter le jour de sa naissance, dit-elle avec un mince sourire en passant devant moi.

Je sens la vie me quitter, mes yeux se brouillent.

La dernière chose que j'entends avant de sombrer ce sont ses pas et elle dire de sa voix la plus joyeuse :

–Il te reste environ 10 secondes.