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Yoo ma

La question que mon père m'a posée sur cette Young Ji a complètement sapé ma bonne humeur. Comment pourrais-je ne pas la connaitre ? Elle est très populaire au lycée, surtout depuis sa mort. A cause d'elle, les toilettes des filles ont été condamnées pour une durée indéterminée, nous mettant, moi et toutes les autres filles de l'école, dans une situation particulièrement embarrassante. Pire encore, les cours auxquels je devais assister ont été suspendus pendant un mois et mes études en ont souffert. Tout ça à cause d'elle...

Pour moi, elle était une élève médiocre, bavarde, toujours à causer des problèmes, comme cette fois où elle avait glissé et avait accidentellement renversé du jus d'orange sur la chemise du proviseur.

Je n'ai pas vraiment fait attention à elle ce jour avant sa mort car je pensais qu'elle ne m'apporterait que des ennuis. Et ç'a été la pire des choses que j'ai faites de toute ma vie, l'ignorer lorsqu'elle avait le plus besoin de moi, l'éviter quand elle voulait me parler, détourner mes yeux à chaque fois que nos regards se croisaient.

Elle était ma meilleure amie, ma sœur, ma famille.

Mais je n'ai pas été une bonne amie pour elle. Je n'ai pas été à même de la sauver...

Tout a commencé il y a quelques années. A l'époque, elle était la plus bête de la classe et moi, élève la plus studieuse, avait été chargée de l'aider. Au début, j'étais archi-contre car je pensais que c'était une perte de temps d'enseigner quelqu'un qui ne voulait pas apprendre. Mais très vite, j'avais réalisé qu'elle était différente des autres, différente des filles de la classe qui passaient 90% de leur temps à badigeonner leurs visages de maquillage et qui ne se souciaient que de leurs apparences. Comme un œil au beurre noir, elle avait attiré mon attention.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous étions devenues inséparables. Elle s'accrochait constamment à mon bras, vomissant les choses absurdes qui lui étaient arrivées durant la journée, et moi, je l'écoutais, la supportant elle et sa voix de stentor.

Nous étions heureuses, insouciantes... jusqu'à ce qu'elle fît quelques chose qui mît les filles de notre classe en rogne.

Apres ça, elle était devenue leur proie, leur cible, leur jouet personnel...


*

Qu'est-ce qui ne va pas Young Ji ? T'en veux encore ?

Des rires bruyants me parvinrent de la fenêtre de la classe qui donnait sur l'arrière du bahut. Je m'approchai. Juste en bas se trouvait Young Ji, à genoux, trempée et couverte de boue, entourée de cinq filles qui tenaient d'autres choses dégoûtantes qu'elles comptaient probablement déverser sur elle.

Ne fais pas la fière, juste parce que t'es devenue la petite amie de Joon, dit Fei, la fille du milieu, en se penchant vers Young Ji qui tremblait de peur. N'oublie pas qu'il est ma propriété privée. Il est à moi, rien qu'à moi.

Quelle folie, murmurai-je, mon menton reposant sur ma main, pendant que je les regardais verser ces choses dégoûtantes sur elle. Connaissant Young Ji, j'étais convaincue qu'elle avait déjà endossé son rôle de souffre-douleur de l'école à la perfection, ce qui bien sûr était une aubaine pour toutes les personnes qui lui voulaient du mal.

Je te propose un marché : romps avec Joon et on en reste là, ajouta Fei, visiblement ravie de la position dans laquelle se trouvait Young Ji.

Eh bien, pensai-je, les choses ont pris une tournure intéressante. Je me demande ce que Young Ji va dire.

NON ! Jamais ! leur cracha-t-elle aux visages. Bien entendu, ce n'était pas la réponse qu'elles attendaient. Cependant, au lieu de poursuivre leur œuvre d'insalubrité, elles se mirent à la gifler et à lui tirer les cheveux.

Un peu têtue, n'est-ce pas ? intervint Kelly en tirant davantage les cheveux de Young Ji qui se mit à hurler de douleur.

Elle aurait dû accepter, dis-je en secouant lentement la tête.

Et si on la faisait faire le tour du lycée toute nue? suggéra une autre fille du nom de Hye Mi, ce qui m'obligea à me mettre debout et m'éloigner.

Bonne idée ! jubila Jina, une autre des subordonnées de Fei. Enlevons-lui ses vêtements. Joignant le geste à la parole, elle commença à déchirer les habits de Young Ji.

Non ! Ne faites pas ça ! cria Young Ji, mais ce n'était pas suffisant pour les arrêter.

Ce n'est que lorsqu'elles reçurent des litres d'eau froide sur la tête qu'elles mirent fin à leur sale besogne. Toutes levèrent les yeux et me virent avec un seau à la main. Je posai le seau vide à terre, en pris un autre plein, et leur jetai de l'eau à nouveau, y compris Young Ji.

La vengeance d'une morteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant